Comment identifier un problème de santé mentale ? Des clés pour y faire face

Mettre un mot sur des maux : accepter nos émotions pour les comprendre et les exprimer afin de mieux naviguer dans nos vies.

10 MAI 2024 · Dernière modification: 22 MAI 2024 · Lecture : min.
Comment identifier un problème de santé mentale ? Des clés pour y faire face

Vous vous demandez peut-être si c'est normal de ressentir ce que vous ressentez, compte tenu de vos expériences passées, de votre situation actuelle, et de vos attentes pour l'avenir. Il s'agit là d'une question profonde qui touche à vos émotions, à ce qui est considéré comme normal dans votre environnement, et à votre propre perception de vous-même.

Comment identifier un problème de santé mentale ?

Tout d'abord, il est important de savoir qu'il n'existe pas de "bon" ou de "mauvais" ressenti. Par exemple, ressentir de la colère n'est ni bon ni mauvais en soi; c'est une réaction naturelle à des situations où vous pouvez vous sentir frustré ou impuissant. De même, la tristesse après la perte d'un animal de compagnie est une réaction normale pour ceux qui chérissent les animaux.

Parfois, c'est l'intensité ou l'absence de ces émotions qui peut nous troubler. Nos sociétés et nos cultures ont chacune leurs idées sur ce qui constitue une réaction saine ou normale. Nous nous évaluons souvent à l'aune de ces normes, et nous nous demandons si nous dévions de ce qui est attendu. Prenez, par exemple, un enfant dans une famille qui connaît des difficultés. Est-il malade s'il manifeste des comportements qui sont des réponses à ces difficultés ou est-il simplement en train de s'adapter à son environnement, comme on s'attendrait à ce qu'un enfant le fasse ?

Comment gérer les problèmes de santé mentale ?

De la même manière, il se peut que ce que vous ressentez soit le résultat de vos tentatives d'adaptation à des situations difficiles, ce qui a pu vous conduire à des réactions qui vous semblent absentes, rigides ou disproportionnées aujourd'hui. Comprendre cela peut être le premier pas vers la reconnaissance de votre propre expérience et de la manière dont vous percevez votre situation.

Car lorsque nous cherchons à nommer ce que l'on ressent, nous tentons en fait de comprendre et de maîtriser les événements qui nous affectent. Cette démarche, en plus de nous rassurer, nous aide à identifier et à affronter les obstacles que nous ressentons mais ne parvenons pas toujours à percevoir clairement. En décrivant notre expérience, nous prenons conscience de certaines facettes de notre personnalité qui, jusqu'alors, nous rendait impuissant, et reflétaient la part passive de notre personnalité.

Sur une note plus personnelle, lorsque j'écris cet article, je ressens une certaine anxiété, qui me pousse à donner le meilleur de moi-même. Si cette anxiété devenait tellement envahissante au point de m'empêcher de dormir ou de compléter mes tâches, cela indiquerait clairement que certaines parties de moi-même bloquent mes propres efforts. L'anxiété de performance illustre bien ce que je ressens dans cette situation hypothétique, mais elle ne me donne pas nécessairement les outils pour comprendre cette partie de moi qui résiste face à une situation redoutée.

Nous pouvons choisir de calmer temporairement ces symptômes avec des médicaments, un peu comme on prendrait une aspirine pour soulager un mal de tête. Cependant, pour véritablement surmonter ces défis à long terme, il est essentiel d'identifier, de nommer et d'accepter ces aspects de nous-mêmes. Cela peut permettre à ces parties réactives de notre psyché de cesser de lutter contre nous-même.

Cette démarche n'est pas toujours facile, mais elle est nécessaire pour une véritable compréhension de soi. Elle demande du temps, de la patience, et souvent l'aide de professionnels de la santé mentale. En fin de compte, comprendre et accepter nos émotions, même les plus troublantes, est la clé pour développer une relation plus saine et plus harmonieuse avec nous-mêmes et, par extension, avec les autres.

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Écrit par

Christophe Marmignon

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Bibliographie

  • Canguilhem, G (2003). « Le normal et le pathologique » , Georges Canguilhem, Éditions PUF.
  • Foucault, M (1976). « Histoire de la Folie à l'âge classique » Editions Gallimard.

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