Plus envie de rien
Je suis un jeune homme de 27 ans et bien que je ne me considère pas spécialement malheureux, je suis convaincu de ne pas être véritablement heureux.
Je n'ai pas vécu d'expériences traumatisantes dans mon enfance. J'ai grandi dans une famille modeste mais aimante, qui m'a toujours soutenu. Durant mon adolescence, j'étais un garçon énergique, plein d'ambitions, toujours en quête de l'approbation de mes proches. J'ai suivi une voie que je croyais prestigieuse aux yeux des autres, obtenant à 24 ans deux masters et un diplôme d'ingénieur, sans grande difficulté. Aujourd'hui, je dispose de nombreux éléments qui, en apparence, devraient me rendre heureux : j'aime mon apparence, je suis sportif, je pratique l'art de manière occasionnelle, j'ai une vie saine, un travail qui me plaît, une situation financière confortable, un appartement, une relation amoureuse, un cercle d'amis solide et une famille avec qui je m'entends très bien.
Cependant, depuis l'âge de 20 ans, je ressens un déclin progressif de mon bonheur. Je ressens parfois la sensation d'être "mort à 25 ans" et je continue ma vie principalement par discipline, dans l'espoir que le plaisir et l'envie reviendront avec le temps. Ces dernières années, quelques événements grandioses ont réussi à susciter des émotions fortes en moi, mais depuis ma rupture il y a 18 mois, ces moments sont devenus sources de souffrance, car ils me rappellent cette relation passée.
Mon état émotionnel oscille entre l'ennui et l'anxiété, avec quelques crises d'angoisse ponctuelles qui se manifestent par un blocage physique et une respiration accélérée. Les moments où je me sens le mieux sont ceux où j'arrive à capter l'attention de mes proches ou lorsque je m'abandonne à la tristesse quand je suis seul.
Je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce qui m'empêche de retrouver la motivation de vivre. J'ai le sentiment que le Covid-19 a accéléré ce sentiment de lassitude qui était déjà naissant à l'époque. De plus, l'essor des réseaux sociaux a profondément altéré mon rapport aux autres, au point où je n'arrive plus à profiter pleinement de la présence de mes proches. Je me demande aussi s'il ne pourrait pas y avoir une explication "biologique" à ce mal-être ?