Pourquoi je ne peux pas m'empêcher de vouloir jouer avec ma psy ?
Bonjour,
L'écrit est long et je comprends tout à fait que ça décourage de le lire. Je ne perds toutefois rien en l'écrivant, au contraire.
Début de trentaine, mariée depuis 13 ans, enseignante-chercheuse en Université en Sciences Humaine.
J'ai effectué deux thérapies, entre autres pour anxiété physique et intellectuelle : une 1ere (psychanalyse) il y a trois ans, qui a duré quelques mois et qui s'est fini brutalement. Une 2e qui a duré un peu plus d'un an avec une psy différente (mais toujours orientation psychanalyse) avec qui ça s'est fini à cause d'une trop grande divergence d'opinions. A chaque fois j'ai eu envie de faire une "joute intellectuelle" avec elles. La 1ere n'aurait pas refusé, on était toutes les deux à fond l'une sur l'autre. En revanche la 2e, que j'avais "choisie" exprès très différente de la 1ere pour ne pas me perdre dans le transfert, a toujours pris beaucoup de distance, ce que j'ai énormément apprécié parce que je ne venais pas en thérapie pour "jouer" mais pour m'apaiser. Avec cette dernière psy j'ai pu faire un travail de délivrance par rapport à beaucoup de plans de ma vie mais j'ai cette question qui reste en suspens.
Qu'est-ce que j'entends par jouer ? Un échange verbal rapide ("action-réactions") et stimulant. Par exemple en traitant du thème des "pratiques professionnelles" dans la théorie et la pratique. Je sais que je n'étais pas en thérapie pour jouer ou me défouler, mais les relations sociales sont un vrai terrain de jeu pour moi ! Je suis une passe-partout et énormément de gens croient me connaitre, m'avoir déjà vue, me parlent spontanément. Parfois c'est usant mais c'est surtout extrêmement enrichissant. En cabinet psy, les thérapeutes en quelque sorte prenaient ma place. Ce n'était qu'une sensation évidemment. Pour compenser, j'avais besoin de tout contrôler, tout analyser et avoir des jokers dans mes manches (une (sensation de) longueur d'avance si vous voulez) dans le travail thérapeutique. En plus j'adore les jeux de stratégie. Dès que la thérapie était entamée, je commençais à jouer avec mes psys : identifier leurs régularités verbales et comportementales, analyser leurs réactions puis tester si elles allaient dans les terrains où je les emmenais. C'est hyper intéressant de faire une analyse dans l'analyse ! Je ne sais pas pourquoi je ne peux pas m'empêcher de le faire ! Je sais pertinemment pourquoi je venais et je ne perdais pas ces objectifs de vue mais la psychologie c'est trop fun et à défaut de ne pas être psy, je n'avais que elles comme "cobaye". On peut faire plusieurs choses en même temps. J'avais juste peur qu'elles se sentent utilisées alors je leur en parlais. Ça manquait d'explicite pour moi et leur en parler n'a rien changé. J'ai déjà réfléchi à ma façon d'être avec ces deux psys par rapport à mon enfance (mes parents, mes trois sœurs (je suis la 2e), mes amis,...). Ça ne m'aide pas. Il y a deux mois j'ai passé le test Wais qui a mis en évidence la douance (avec scores homogènes). Ça m'a permis de répondre à beaucoup de questions mais pas celle de l'envie de jouer avec mes psys. Récemment j'ai demandé à une "autre psy" des informations sur la cohérence cardiaque et d'autres thèmes environnant pour continuer mon chemin de l'apaisement (cette psy n'est pas orientée psychanalyse). On ne s'est vu que 50min mais c'était suffisant pour voir sa réactivité, ses compétences. Elle était clairement compètente et expérimentée. Pour le dire directement elle peut clairement me faire "bander" intellectuellement (comme la 1ere psy). Je voudrais la blinder de questions sur tout ce qu'elle sait et que je ne sais pas. Et si elle est passionnée par son métier (comme la 1ere psy), j'aurais sûrement envie "de la baiser". C'est désespérant et je n'entamerais clairement pas une 3e thérapie parce que ça ne m'apportera rien à cause de mes envies de jeu. J'ai déjà réfléchi aussi à la question de l'orientation "psychanalyse". Peu importe l'orientation, c'est la personne qui me donne envie. J'ai réfléchi par rapport au sexe du psy. Un homme ou une femme ne change rien non plus. Je me suis mise l'année dernière au bridge, c'était passionnant, j'ai rencontré un homme qui est devenu un an mon partenaire de jeu qui était passionant et obsédé de bridge. Rebelote, comme avec les psys, j'ai eu envie de joutes intellectuelles et de le baiser. J'ai été claire avec lui aussi, il a tout accepté. Je n'ai pas réussi à dépasser mes envies (pulsions) et j'ai préféré continuer le bridge dans mon coin. Parfois je fais des tournois mais pas avec lui et quand on se voit je lui ai demandé de garder ses distances. On s'échange des civilités. J'ai trop envie de lui sinon... Il est super compréhensif et respecte toutes mes demandes de distance mais c'est handicapant ces envies trop fortes qui m'empêchent de faire ce que je voudrais : aboutir ma thérapie (et continuer de jouer avec mon partenaire de bridge sans qu'il y ait des tonnes de décharges électriques dans mon corps et dans ma tête).
Merci de m'avoir lue. Je ne suis pas contre de l'aide.