Suite au suicide d'une connaissance j'ai trop de questions à jamais sans réponse
Bonjour,
Je traverse une période très difficile suite au suicide d'une personne de mon entourage il y a 5 jours. Cet événement me perturbe profondément, particulièrement la nuit.
Mon sommeil, déjà fragile d'habitude (5h max par nuit), s'est détérioré (3-4h). Je suis épuisé pendant la journée, ce qui affecte mes relations avec ma femme et mes enfants. C'est un cercle vicieux : je suis fatigué => je suis à fleur de peau et je m'emporte facilement => ça m'attriste => je rumine, notamment la nuit et encore plus maintenant avec le récent suicide => ça me fatigue. Les nuits sont difficiles car je me réveille vers 2-3h du matin et reste éveillé pendant environ 2 heures, assailli par de nombreuses questions autour de ce suicide.
Ces questions tournent autour de plusieurs thèmes parfois sordides pour ne pas dire glauques :
- Les circonstances qui ont mené à son geste
- Ses derniers moments (ses dernières pensées, sa dernière vision ...) et ses dernières interactions avec sa famille
- Comment elle a pu cacher sa détresse à ses proches, laissant derrière elle mari et enfants
- Depuis quand elle a prévu son geste (1 semaine, 1 mois, 3 mois, 6 mois ?) d'autant que le lieu et la date sont loin d'être anodins
Cette situation ravive aussi le souvenir du suicide de mon parrain il y a 13 ans, bien que celui-ci me touche différemment sans que je puisse l'expliquer. Le suicide récent me bouleverse davantage, peut-être parce que je suis maintenant père de famille.
Ces questions sans réponses me hantent et pourraient être ramenées à quelques unes, qui sont "Quel a été le point de bascule et quand a-t-il eu lieu ? (sans forcément savoir ce qu'elle allait faire) Qui aurait pu dire/faire quoi pour l'en empêcher ? Est-ce que moi, qui ne suis qu'une connaissance, j'aurais pu dire/faire quelque chose pour l'en empêcher là où ses proches et/ou collègues n'ont rien pu faire ?"
Cette situation m'inquiète car je me sens moi-même vulnérable et proche de ce point de bascule. Pour l'instant, je m'accroche à ma famille, mais je crains qu'un jour, cela ne suffise plus.
Rassurez-vous, j'en suis conscient et je prévois très sérieusement de consulter un psychothérapeute, mais en attendant d'avoir un rendez-vous, j'aimerais savoir comment gérer ces questionnements incessants qui m'empêchent d'avancer et de dormir.
Merci de votre aide.