J'aime un pervers narcissique, comment m'en libérer ?
Brillant.e, séduisant.e, cet homme ou cette femme qui avait tout pour plaire vous a fait tomber sous son charme et vous sentez lentement que le piège se referme sur vous...
Culpabilité, dévalorisation, humiliation, les témoignages de femmes sur leurs compagnons pervers narcissiques sont sensiblement les mêmes, tout comme les témoignages des hommes sur leurs compagnes perverses narcissiques. L'emprise du pervers narcissique est telle qu'on se demande comment l'on va s'en sortir et si l'on va finir folle.
Le comportement du pervers narcissique
Le pervers narcissique est une personne sans réelle empathie. Leur empathie est plutôt utilitaire, car ils ne reconnaissent les besoins de l’autre que dans la mesure où ils servent leurs propres intérêts. Il y a une certaine morbidité.
Les pervers narcissiques se camouflent dans la société et la famille comme des êtres normaux. Ils sont des charmeurs et de délicieux séducteurs quand ils s’y intéressent. Ils manipulent le verbe à leur gré et finissent par devenir irrésistibles, magnétiques : impossible de rompre avec eux. Prenez garde et il est déjà presque trop tard ! Ils sont très dangereux. Ils souffrent d’une pathologie qui peut vous détruire la vie du début à la fin parce que, quand nous réaliserons de quoi il en ressort, c'est que vous êtes déjà très souvent sous son emprise.
Les petits actes pervers sont si quotidiens qu’ils semblent normaux. Ils commencent par un simple manque de respect, un petit mensonge ou une manipulation subtile. Ensuite, si le groupe social dans lequel ils apparaissent (famille, collègues...) ne réagit pas, ces actes deviennent progressivement de véritables comportements pervers qui ont de graves conséquences sur la santé psychologique des victimes. N’ayant pas l’assurance qu’elles seront comprises, les victimes se taisent et souffrent en silence.
N’importe qui a déjà manipulé quelqu’un dans son propre intérêt. Presque tout le monde, à des degrés différents, a des traits égocentriques, a besoin d’être admiré ou est intolérant aux critiques. Ce ne sont pas des signes pathologiques. La perversité, en revanche, implique une stratégie d’utilisation de l’autre, puis une stratégie de destruction de l’autre, sans aucun sentiment de culpabilité. Et c’est l’absence de culpabilité et de regret qui distingue un "narcissique pervers" des autres.
Le fonctionnement du pervers narcissique
Comment peut-il avoir la conscience tranquille, ne pas avoir de remords ou de sentiment de culpabilité, être un manipulateur, un maître chanteur, et un menteur ? En mettant le blâme sur les autres, c’est-à-dire que c'est le mécanisme psychologique de projection qui entre ici en jeu. La projection, en gros, consiste à attribuer à une autre personne ses propres sentiments, émotions, désirs ou fantasmes. Pour Fritz perls, c’est "la tendance à rendre responsable l’environnement de ce qui provient de soi. [...] Le projecteur fait aux autres ce qu’il accuse les autres de lui faire." Ainsi, ce que l’un porte en lui, il le projette (et l’attribue) à l’autre, en l’accusant de la situation de conflit dans laquelle il se trouve ou du mal qu’il a subi. Quand quelqu’un accuse et juge quelqu’un d’autre de mauvais, c’est censé être quelqu’un de bien. De cette façon, on est exonéré de toute responsabilité pour ce qui s’est passé.
Ne pas assumer la responsabilité, ne pas avoir de sentiment de culpabilité ou de remords est une caractéristique très dangereuse, car elle permet d’agir selon son propre intérêt sans tenir compte de l’autre ; c’est là que "la fin justifie les moyens".
Et la victime dans tout ça ?
Le grand drame de la victime est que, lorsqu’elle se rend compte qu’elle est soumise à un pervers narcissique et qu'elle commence à se rebeller, le narcissique change la situation en se faisant passer pour la victime et attribue à la victime le rôle d’agresseur. Cela provoque non seulement une profonde déception pour la victime de découvrir qu’elle a été utilisée, mais aussi une grande solitude parce que son entourage (famille, ami.es, ...), s'ils ne sont pas au courant de la situation, ne la soutiennent pas. La violence d’un pervers est clandestine.
C’est précisément l’art de la manipulation et de la tromperie, qui permet au pervers narcissique de faire croire à son entourage (collègues, famille, ami.es...) que la victime c'est lui-même, ce qui arrive après que l’agressé se soit révolté. Ils mentent beaucoup, mais contrairement aux mythomanes ou aux menteurs pathologiques, quand les pervers sont découverts, ils font tout leur possible pour retourner la situation en leur faveur : soit ils nient la tromperie jusqu’à convaincre leur interlocuteur, soit ils se justifieront sans aucun scrupule.
Le pervers veut que sa victime agisse contre lui pour qu’il puisse l’accuser du mal. Ce qui compte pour lui, c’est que la victime ait l’air responsable de ce qui lui arrive. L’agresseur utilise une faiblesse de sa victime, une tendance dépressive, hystérique ou une autre caractéristique, pour la caricaturer et la discréditer elle-même. Faire tomber l’autre dans l’erreur permet de le critiquer ou de le rabaisser, mais surtout, de lui donner une mauvaise image de lui-même et de renforcer sa culpabilité.
Face à celui qui paralyse tout, la victime se sent acculée et dans l’obligation d’agir. Mais, entravée par la domination à laquelle elle est soumise, elle ne peut le faire que par un arrachage violent à la recherche de sa liberté. Un observateur extérieur considérera comme pathologique toute action impulsive, surtout si elle est violente. Celui qui répond à la provocation apparaît comme le responsable de la crise. Pour le pervers, il est coupable, et pour les observateurs extérieurs, il semble être l’agresseur. Ce qu’ils ne voient pas, c’est que la victime est acculée dans une position où elle ne peut plus respecter ce qui est pour elle un piège. Elle trébuche sur un double obstacle et, quoi qu’elle fasse, elle ne peut pas s’en sortir. Si elle réagit, elle apparaît comme la génératrice du conflit. Si elle ne réagist pas, elle laisse la destruction mortelle continuer.
Comment s'en sortir ?
Se défendre contre un pervers ne passe pas par utiliser la même stratégie que lui. Si vous êtes dans la position de la victime, c’est que vous êtes la moins perverse des deux, et ici vous gagnez au plus fort. Le meilleur recours recommandé est la loi, si vous le pouvez. Un psychiatre, un avocat ou encore un syndicat peuvent vous venir en aide dans cette étape. Il faudra alors couper net la relation en changeant de numéro de téléphone, d'e-mail, etc afin qu'il ne puisse plus vous contacter, et que vous puissiez retrouver une bonne image de vous et vous reconstruire.
Le second recours est de se mettre à distance et de commencer à mettre le pervers narcissique face à ses réalités. Comment ? Demandez-lui qui il est pour vous juger plutôt que de vous justifier devant ses questions. Il sera alors déstabilisé. Dans tous les cas, n'essayez jamais de comprendre son comportement ou de le justifier, personne ne mérite d'être traité comme cela. Renouez avec vos proches et entourez-vous de bonnes personnes pour regagner en estime de vous-même.
Un pervers narcissique ne peut commencer à guérir que lorsqu’il regarde en face sa souffrance intérieure. Hirigoyen l’explique en ces termes : la perversion narcissique est un arrangement qui permet d’éviter l’angoisse en projetant tout ce qui est mauvais sur l’extérieur. C’est une défense contre la désintégration psychique. Quand ils attaquent l’autre, les pervers veulent surtout se protéger.
Là où la culpabilité pourrait apparaître, naît une angoisse psychotique insupportable qui se projette avec violence sur le bouc émissaire (la victime). Ce dernier est le réceptacle de tout ce que son agresseur ne peut supporter. Si les pervers narcissiques se rendaient compte de leur souffrance, quelque chose de nouveau commencerait pour eux. Ce serait quelque chose de différent qui mettrait fin à leur fonctionnement antérieur.
Ils ont besoin non seulement de se rendre compte de leur souffrance, mais surtout de se responsabiliser, de s’en occuper, en évitant de blâmer les autres (parents, famille, circonstances du passé) pour pouvoir, ainsi, la transformer et se remplir de ce qui leur manque tant : le bonheur intérieur.
Photos : Shutterstock
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Alice merveilles Oui, on les a aimé ou on les aime encore Il faudrait pouvoir les amener devant un psychologue, mais je doute que leur fonctionnement psychique s'ouvre vers cette possibilité, ce sont les professionnels qui peuvent repondre, amitiés
A toutes celles qui pourraient être mes amies Je suis dans les pattes d'un pervers, à demi détruite....ils sont très calculateurs, peu d'émotions et surtout pas pour ceux qui leur sont proches, serviable, empathiques.... Comme il est conseillé, j'ai des amis mais il s'est mis à me dénigrer auprès d'eux, il peut atteindre t ttes les personnes de votre entourage, ce sont des danseurs .Faites de votre mieux pour votre personne je vous soutien amitiés
C est exactement ça j essaye de m en sortir en élaborant des plans et en me protégeant
Le seul bémol de l'article est son côté sexiste car dans mon cas j'en ai été victime d'une femme qui correspond parfaitement à comment vous décrivez cet article.
J'ai vécue 20 ans avec le père de mes enfants j'ai un caractère plutôt facile gentille et douce J'ai dû prendre mes distances avec la personne ne plus répondre aux téléphone !, Quoi que je fasse c'était de ma faute. Cela fait 2 fois que j'ai une histoire qui ne peut continuer la je me dis que c'est forcément mon attitude qui les attirés.
@Moi Ce n'est pas possible de vivre dans une bonne telle terreur. Vous l'avez quitté une fois, vous avez la force de le quitter une deuxième. Rapprochez vous votre famille ou de cette association pour vous aider. Vous et vos enfants êtes en danger donc sauvez vous avant qu'il ne soit trop tard. Je vous souhaite d'en prendre conscience et d'agir. Beaucoup de courage. Clarisse.
32 ans avec un PN… 2 enfants… Inconsciemment je me suis plongée dans l’éducation de mes enfants pour me protéger… Reproches virulents de sa part car c’est à cause de moi qu’il a pris une maîtresse… et reproches virulents de mes enfants pour qui il me semblait avoir fait le maximum…jusqu’à m’oublier complètement … car leur père a « ramené » l’argent au foyer et moi non!… L’argent a pris le dessus… Le dessus sur l’amour d’une mère … Aujourd’hui encore je me bats pour me défaire judiciairement de cet homme qui me poursuit de sa Haine , m’a remonté mes enfants contre moi…car, c’est comme vs l’avez si bien expliqué, c’est lui la victime!
Merci à vous, bon sang, enfin un article qui propose une possibilité de guérison pour le PN qui le veut bien. Enfin une lueur d'espoir pour ces monstres qu'on condamne alors qu'ils n'ont pas choisi d'être comme ça.
Je lis et je relis cet article dans lequel je reconnais cet homme que je viens de quitter, mais qui me manque tant. Heureusement pour moi nous n'avons jamais vécu ensemble, mais en 1 an il m'a détruite et raconte sa version des faits à sa fille qui évidemment ne peux croire que son père. Si j'étais sure, mais je sais que ça n'arrivera pas, qu'il pourrait changer, d'ailleurs je pensais que mon amour l'aiderait , je reprendrais contact, mais voilà je reste dans ma souffrance, j'en prends plein la figure (au sens figuré) mais je continu à lire ces mails et tutos destructifs. Malgré que la psychologue m'ai dit que j'avais cerné le personnage et que je savais quoi faire, je me croyais forte pour m'en sortir psychologiquement, mais non je suis une faible, faible d'amour
Bonjour, je me suis rendu compte que mon mari est un pervers narcissique grâce à des cours de psychologie que je suivait. Lorsque le professeur a décrit les caractéristiques d’un PN je suis presque tombée de ma chaise tellement je voyais mon mari dans cette description. Depuis ce jour j’essaye de m’en sortir mais ayant 4 enfants et étant isolée de ma famille, j’avoue que je ne sais pas comment faire. J’ai déjà divorcé une fois de lui pour violences conjugales (j’ai même perdu connaissance un jour qu’il m’a étranglé) mais pour une raison qui m’échappe vraiment (je suis folle) j’y suis retournée, c’était avant ce fameux cours. Maintenant je ne sais pas quoi faire, j’ai peur de la réaction si je pars, et avec mes enfants? J’ai contacté l’association qui m’avait aidé à fuir la 1ère fois mais je n’ai pas donné suite car j’ai peur qu’il le sache et qu’il nous fasse du mal s’il sent que j’ai découvert que c’est pas normal ce que nous vivons mes enfants et moi.
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