La prévalence du TSPT (trouble du stress post-traumatique) dans la communauté LGBTI
Confrontées à plusieurs formes de discriminations entrainant stress, rejet et isolement, les personnes LGBTI ont plus de prévalence de développer un trouble du stress post-traumatique
Nombreuses études ont aidé à démontrer que les personnes LGBTI, souvent confrontées à des rejets et des violences en rapport à leur sexualité ou leur identité de genre ont plus de risque de développer un trouble du stress post-traumatique. En effet comme le définit le trouble ils sont confrontés régulièrement à différentes formes de violences qui génèrent un stress intense.
Les personnes LGBTI sont plus à risque d'avoir de l'anxiété et des symptômes dépressifs. De plus, plusieurs études se sont intéressées à la prévalence du trouble de stress post-traumatique chez les personnes concernées. Il a été démontré par ces études que les personnes de la communauté ont plus de prévalence à développer un trouble du sress post-traumatique (TSPT).
En effet, on constate chez les minorités sexuelles que la prévalence de développer le trouble se trouve entre 15% et 20% toutes personnes confondues avec une explosion chez les personnes transgenres avec une prévalence entre 35% et 47% de développer un TSPT – soit le taux le plus élevé parmi toutes populations confondues – ainsi, la prévalence du TSPT est moins élevée chez les militaires et les vétérans (William Peraud, 2024).
Trouble de stress post-traumatique et personnes LGTBI
Pour expliquer cette prévalence, nous pouvons en premier lieu citer la théorie de Meyer qui a développé le terme du stress des minorités, qui vient à décrire que les personnes minoritaires ont plus de chance de développer un TSPT. La Minority Stress Theory (2003) suggère que les populations minoritaires sexuelles sont plus susceptibles de connaître des problèmes de santé mentale négatifs en raison de la stigmatisation associée au statut de minorité sexuelle. Les individus qui s'identifient aux minorités sexuelles sont donc plus susceptibles de vivre des difficultés de santé mentale et de recourir à des mécanismes d'adaptation inadéquats.
Toutes les formes d'agressions que vivent au cours de leurs vies les personnes LGBTI (violences physiques, verbales et sexuelles, rejet familial et scolaire, discrimination à l'emploi, accès difficile aux soins) créent des réactions de stress pour les victimes. Faisant face à de nombreuses agressions, insultes et violences, les personnes LGBTI répondent à la définition du TSPT : être exposé (en tant que témoin ou victime) à des actes violents générant un stress extrême. Quand la victime se retrouve vulnérable et impuissante, les mécanismes de défense habituels sont dépassés. Etre confronté à un état de stress va affaiblir l'organisme favorisant l'apparition de pathologies. Les pathologies associées peuvent être somatiques : hypertension, athérosclérose, maladies cardiovasculaires, constipation, colite, troubles gastroentériques, diabète, obésité, mort et/ou psychiques : indifférence, introversion, passivité, résignation, dépression, anorexie mentale et troubles anxieux. Des troubles du comportement socio-professionnel peuvent aussi se développer : irritabilité, risque d'accident accru, stratégie de réponse inadéquate ou absence de réponse.
Autres les facteurs explicatifs de stress, les facteurs reliés aux symptômes de TSPT qui ressortent le plus pour les personnes LGBTI sont les expositions à des événements potentiellement traumatiques tels que les crimes de haines et les violences, la perception de l'événement et la vulnérabilité individuelle ou encore la transition de genre. En effet, on constate que lorsque les personnes transgenres transitionnent (socialement et/ou médicalement) cela les exposent à d'autant plus de discriminations et de violences ce qui génère une augmentation des symptômes de TSPT. Il est important de rappeler que ce n'est pas la transition en elle-même qui favorise les risques de TSPT mais le rejet et la violence sociétale dont font face les personnes transgenres (William Peraud, 2024).
Dans son rapport annuel sur les LGBT phobies, basé sur des témoignages, SOS Homophobie alerte sur une propagation de la parole transphobe et l'augmentation alarmante des guet-apens. Parmi les cas recensés en 2023, 500 actes sont transphobes contre 227 l'année précédente. « Depuis 2020, la transphobie est en augmentation », affirme l'association, qui dénonce une « vague ».
L'année dernière déjà, SOS homophobie alertait sur « une explosion des violences » contre les personnes trans. L'association rappelle que ces comportements transphobes ont des effets délétères sur la vie des personnes trans en France, qu'ils les précarisent, et menacent leur intégrité et leur santé. En plus de la prévalence d'un TSPT, on retrouve aussi une prévalence au suicide parmi cette communauté : 1 personne transgenre sur 3 a déjà fait une tentative de suicide, ce chiffre est le plus élevé parmi toute population confondue.
Outre le fait d'être confronté socialement à de la haine et de la discrimination, le fait d'être exposé à des barrières dans l'accès au soin (propos, comportement, crainte) est aussi un vrai enjeu dans la communauté car cela augmente les risques de développer un TSPT. Cela se traduit par exemple par le fait de ne pas consulter un psychologue à la suite d'une agression par peur d'être discriminé ce qui va engendrer une augmentation du risque des symptômes de stress aigu de se développer en TSPT. Le stress aigu est une réaction normale face à un événement stressant, celui-ci dure environ 1 mois, cependant si les réactions physiologiques, comportementales et psychologiques perdurent au-delà de quatre semaines, on parle alors de TSPT.
Parmi les autres risques qui peuvent augmenter la prévalence d'un TSPT, nous retrouvons le fait d'avoir fait son coming out et donc d'être ouvert sur son orientation sexuelle - cela va exposer davantage aux violences LGBTIphobes. Et finalement le contexte politique influence aussi les facteurs du TSPT chez les personnes LGBTI, en effet, un environnement politique défavorable dans l'accès aux transitions ainsi que des lois restrictives et homophobes vont augmenter le risque de développer un TSPT voire un TSPT complexe.
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