Le harcèlement scolaire

Ce n'est malheureusement pas sans conséquence !

Comment ?

Des agressions personnelles à travers les réseaux sociaux, moqueries, intimidations, insultes ou encore racket.

Par qui ?

Le harceleur n'éprouve aucune empathie et souffre de distorsion cognitive : ce sont généralement des enfants qui ont été témoins de scènes de violences répétitives et s'y sont malheureusement habitués. Il peut aussi s'agir de plusieurs agresseurs.

Pendant combien de temps ?

Des mois voire des années ; et la victime souffre dans le plus grand silence la plupart du temps.

Qui peut aider ?

Les enseignants, la direction et l'infirmière de l'établissement scolaire sont les premiers interlocuteurs. Un suivi psychologique est aussi recommandé afin que l'élève harcelé se libère de tout sentiment de honte ou de culpabilité. Ce qui lui permettra de retrouver notamment confiance en lui. Il est donc important d'agir vite et de mettre en place un accompagnement adapté.

Quels conseils ?

Amener l'enfant à réfléchir sur « comment répondre à son agresseur ? ». Durant mes consultations avec les enfants, je remarque que fréquemment il s'agit de « petites violences ordinaires » qu'ils subissent au sein de la cours de récré. Il est important de les écouter afin de ne pas les banaliser. Il peut s'agir par exemple : « elles sont moches tes chaussures », « si tu ne fais pas ce que je te demande, tu ne seras plus ma copine », « tu es tellement gros que tu n'arrives pas à passer la porte de la classe »…

Souvent face à ces remarques violentes et blessantes, la victime a envie de dire des choses mais ne les dit pas car il y en a trop. Elle est tellement en colère que cela la bloque. Et l'agresseur pense donc que l'autre est une victime et qu'il peut continuer. Pour que l'enfant puisse parler librement de ce qu'il subit à l'école, il est important de prendre en compte toutes ces petites violences ordinaires qu'il peut subir et non pas les assimiler à des « enfantillages » pas si graves. En tant que psy, j'aide les parents à codifier le langage de leur enfant. Ainsi ils peuvent apprendre à leur enfant à comment répondre à son agresseur. Concrètement, il s'agit d'aider l'enfant grâce à des phrases qu'il pourrait apprendre sans réfléchir.

Pourquoi ? Parce qu'il ne peut pas réfléchir et répondre à l'agresseur en même temps. L'avantage est d'aider son enfant à réfléchir en amont à ce qu'il peut dire à son harceleur. C'est bel et bien lui apprendre à se défendre sans aucune agressivité (car l'agressivité appelle l'agressivité).

• 1ère technique : renvoyer une question au harceleur pour le faire réfléchir (comme dit plus haut, il est bien difficile de réfléchir et de réagir en même temps). Autrement dit, s'il réfléchit, il sera tout de suite moins agressif.

Exemple :

« Elles sont moches tes chaussures ! »

« Ah bon, qu'est-ce que tu trouves moches dans mes chaussures ? »

• 2ème technique : consiste à mettre une distance : séparer les espaces de chacun.

Exemple :

« Elles sont moches tes chaussures ! »

« Tu as le droit de penser qu'elles sont moches, moi j'ai le droit de penser qu'elles sont belles. C'est ton avis, ce n'est pas une vérité ! »

En apprenant ces techniques de manière ludique avec l'enfant, il se sentira soutenu pour affronter l'agresseur dans la cours de récré. Je conseille également aux parents de partager leurs propres expériences lorsqu'ils étaient enfants.

Photos : Shutterstock

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