Ai-je un un problème psychiatrique ?

Bonjour,

C'est une première pour moi, navré si certaines de mes phrases seront légèrement mal constituées, je n'ai pas dormi de la nuit.
J'ai 22 ans et en ce moment, je suis en totale remise en question sur ma santé mentale.
J'ai vraiment besoin de m'exprimer par rapport à ce que je ressens et à mon vécu, de façon anonyme, car je n'en parle pas à mes amis.
Cela risque d'être long, je vous remercie d'avance dans le cas où vous pouvez m'apporter des réponses.

Depuis toujours, je vis des épisodes d'anxiété intenses.
Ces derniers se sont considérablement amplifiés depuis quelques mois, j'ai parfois l'impression de ne pas être maître de mon corps, l'impression que tout est flou autour de moi, j'ai beaucoup de mal à m'exprimer, à trouver mes mots, débattre, être attentif lors des conversation (je n'arrive plus à écouter à 100% mes amis quand ils me parlent), tout va toujours très vite autour de moi mais mon cerveau fonctionne au ralenti.

Il y a encore deux ans à peine, je vivais déjà des moments d'anxiété, mais jamais à ce niveau.
J'arrivais à sortir assez souvent sans avoir peur de rencontrer de nouvelles personnes, mes paroles étaient fluides, je ne bégayais pas, j'arrivais à apprécier le moment présent, alors que maintenant, je ne suis plus moi même lorsque je tente de voir des amis par peur de me ridiculiser à cause de ces symptômes et de vivre un épisode d'angoisse ou je me sens totalement hors de mon esprit.

Je ne comprends pas ce qu'il se passe et cela me rend complètement fou, j'ai l'impression de ne plus me reconnaître et de ne pas savoir expliquer ce que je ressens réellement.
Je commence à avoir peur de sortir de chez moi, par peur de déclencher ce genre de "crise", ma vie professionnelle et sociale se dégradent, je dors très mal, je me mets souvent en arrêt, je n'arrive plus à m'intéresser à quoi que ce soit, je veux juste être comme avant et me sentir plus ou moins bien.

J'ai fait une recherche en notant mes symptômes sur internet, et cela s'apparente à de la "dépersonnalisation / déréalisation" mais je ne sais pas si c'est vraiment ça, je ne veux pas me faire un auto diagnostique.
J'ai lu que cela pouvait se déclencher à la suite d'expériences traumatisantes liés à la jeunesse, mais je ne veux pas mettre mes symptômes sur le dos de mon enfance, désolé si ce n'est pas clair je ne sais comment l'expliquer.

Je suis le dernier d'une famille de 5 enfants et mes parents ont divorcé quasiment à ma naissance, je n'ai jamais réussi à avoir une bonne relation avec mon père, mais cela m'importe peu.

Quand j'avais 6 ans, ma plus grande soeur a été assassinée à l'âge de 18 ans par son petit copain. Cela s'est suivi par des années de procès pour que le coupable soit emprisonné.
Ma mère, mes frères et ma soeur étaient dévastés, l'affaire a été médiatisée, les journalistes passaient souvent mais je ne comprenais pas vraiment à l'époque, donc je ne sais pas si cela a vraiment pu avoir des conséquences sur ma vie "d'adulte".

J'ai très peu de souvenirs de ma grande soeur, je ne ressens donc pas vraiment le manque, je me souviens surtout de l'après :
les procès, les chaînes de crime qui en parlaient, les pleurs de ma mère, les psychologues, l'enterrement, les passages répétés au cimetière, les internautes faisant des commentaires glauques sur cette affaire : c'est surtout cela qui reste traumatisant dans ma mémoire.

Mon frère, qui a 8 ans de plus que moi, nous a fait vivre un enfer après tout ça.
De mes 10 à mes 17 ans (jusqu'à ce qu'il quitte la maison), il me terrorisait, volait mes affaires pour les revendre, me menaçait d'être violent si je faisais trop de bruit ou si je le contrariais, insultait ma mère, levait parfois la main dessus, m'empêchait de sortir, terrorisait mes amis, me ridiculisait devant eux si j'osais contester ses ordres.

Quand il est parti de la maison, je pouvais enfin souffler, j'étais enfin seul avec ma mère, que j'aime énormément, et ma soeur âgé de deux ans de plus que moi.
Ces moments de bonheur n'ont pas duré longtemps car ma mère a déménagé dans une autre région quand j'ai eu 19 ans.
Je n'ai pas voulu la suivre car j'avais mes amis, mes habitudes, je commençais à découvrir les bars, les sorties en ville, je ne voulais pas perturber cela.
Je lui en ai voulu au départ, mais j'ai fini par comprendre qu'elle en avait besoin, suite à tout ce qu'elle a vécu ici.

Quand j'ai eu mon premier appartement, j'ai commencé à vivre réellement, en étant moi même.
J'ai caché mon homosexualité jusqu'à l'âge de 18 ans, ce qui m'a donc privé de beaucoup d'expériences lors de l'adolescence.

J'ai joué un rôle tellement longtemps que je voulais à tout prix rattraper les moments que je n'ai pas pu vivre au lycée, (les relations amoureuses, les petits copains, les soirées où je pouvais être moi même sans jouer le personnage hétéro que je n'étais pas).
Ce que j'ai donc fait par la suite.

Cependant, je n'ai jamais réussi à ressentir plus que de l'amitié pour un garçon, j'ai un blocage complet à ce niveau là, et ça me rend triste car j'aimerais connaître la sensation d'aimer amoureusement une personne.
Je sortais tout le temps, je rencontrais du monde, je m'amusais, je flirtais énormément, j'arrivais enfin à être heureux même si j'avais toujours des épisodes dépressifs.

Depuis que j'habite seul, je ne sais absolument pas gérer mon argent, j'ai une hygiène de vie alimentaire déplorable, je passais mon temps à sortir et j'ai fini par avoir des mauvaises fréquentation, j'ai eu des problème d'addiction au cannabis de mes 19 à mes 21 ans, je faisais n'importe quoi, j'ai testé d'autres substances qui m'ont provoqué des bad trip assez traumatisant.

Je ne supporte pas l'idée d'être seul et de devoir m'occuper de moi même. Est-ce un problème de maturité ? Je ne sais pas.

Ayant fini par arrêter de fréquenter ces "mauvaises" personnes et grâce à l'aide de mon entourage, je n'ai plus d'addiction, mise à part le tabac, mais c'est déjà mieux que des substances illicites je suppose.

Sauf que depuis quelques mois, depuis que ces crises d'angoisses violentes ont fait leurs apparitions, j'évite souvent de voir mes amis et je reste seul (ce que je déteste), donc je me sens totalement vide et je suis épuisé. Je perds réellement goût à tout ce qui m'entoure, plus rien me passionne, je suis entrain de devenir un zombie.
Je reprends du Xanax pour atténuer les crises, mais je ne prends pas les anti dépresseurs car j'ai l'impression qu'ils me rendent encore plus cinglé.

Je crois que j'ai vraiment besoin d'aide, mais j'ai peur d'étaler tout ça devant une psy. De m'apitoyer sur mon sort alors qu'il y a bien pire dans le monde, mais je déteste la personne que je deviens.
Ces "crises" où j'ai l'impression de ne plus rien contrôler me pourrissent la vie et m'empêchent d'essayer de me reconstruire.

Ai-je un trouble particulier ?
Est-ce juste une dépression lambda ?
Est-ce une phase que l'on a généralement à la vingtaine ?

J'ai vraiment besoin de conseils, je suis entrain de tout perdre.

Merci beaucoup
Louis