Arrêter une psychothérapie
Bonjour,
J'ai entamé une psychothérapie il y a environ 1 an, à raison d'une séance environ par semaine, soit 45 séances au total, auprès d'une psychologue-psychanalyste.
Cependant avec le temps, je me sentais mieux et quand l'on a fait une longue pose estivale, cela ne m'a pas manqué. Plus récemment, je voulais espacer les séances pour en faire une toutes les deux semaines sauf besoin et ma psychothérapeute m'a suggéré que c'était impossible, que nous avons pour elle fixée un "contrat moral", quand je fus en état de faiblesse au tout début de notre rencontre ; et que même si j'espacais les séances, elle ne prendrait personne d'autre car ce créneau m'était soit disant réservé, là où elle me précisait par le passé que nous devions passer du mercredi au lundi, puis du lundi au mardi car d'autres personnes avaient réservé en avance (elle n'a pas Doctolib cependant).
Aussi, depuis un moment ma psychothérapeute me parle beaucoup d'elle et de sa famille, non plus pour me partager ses expériences, mais pour créer un lien qui me semble sortir du cadre thérapeutique comme une fois où elle m'a proposé de rencontrer son mari qui tient un café philosophique. Cela m'a mis un peu la puce à l'oreille car elle fait en général des analyses de... 15 ans et elle est devenue amie avec une ancienne de ses patientes, qui me l'avait conseillée par l'intermédiaire d'une personne de ma famille quand j'étais en dépression (j'ai 25 ans).
Si elle arrive à demeurer professionnelle, elle, j'ai bien conscience que cela pourrait nuire à mon avancement et à mieux gérer mes relations dans les différents domaines de ma vie.
Avant les vacances de Noël, je lui avais écrit par message mon souhait d'annuler une séance pour conserver un budget pour mes proches car je suis encore étudiante. Je l'ai prévenue deux semaines auparavant par message, ce qui me semble être un délai raisonnable, cependant à la dernière séance officielle, elle m'a demandé de lire mon message à voix haute (poli et courtois) et m'a dit que ce n'était pas une raison valable et qu'il faudrait maintenir la séance avant Noël ou alors lui payer car toute séance non réalisée devrait être due. Cela m'a interrogée sur ses intentions et sa bienveillance, notamment car je trouvais le procédé de lecture humiliant et infantilisant alors que je n'avais pas menti sur mes raisons réelles (j'ai presque pensé qu'elle me poussait à lui mentir la prochaine fois) et il me semblait que deux semaines de délai d'annulation était un délai correct. Je lui ai dit, précisant d'ailleurs que puisque c'était son fonctionnement, je ne prendrai plus le risque de fixer une séance où je ne serais pas certaine à 100% de ne pas avoir d'indisponibilité de dernier moment. Elle a fixé un rendez-vous d'office "au cas où", contre mon gré en janvier, malgré le fait que je lui ai intimé de l'effacer pour ne pas payer des séances fantômes et elle n'a rien voulu entendre, me disant que j'avais un problème avec l'autorité, que ce pouvait être une résistance alors que le cadre était plus important que tout ("même si vous ne comprenez pas ou que cela ne vous plaît pas, c'est comme cela") et qu'elle me prenait déjà à un tarif préférentiel de 50€ (fixé à la première séance), là où elle avait le choix de choisir sa patientèle (elle m'avait avoué que si je n'étais pas venue de la part de son ancienne patiente, elle ne m'aurait pas prise).
J'ai senti ma confiance en cette thérapeute s'altérer car nous travaillons sur la notion de liberté et de développement pour que je sois plus autonome, devienne une adulte accomplie ; elle m'avait même aidée à me sortir de situations similaires avec des tiers, me précisant que personne me pouvait m'empêcher d'être libre. J'ai eu le sentiment qu'elle avait utilisé contre moi mes traumatismes passés pour son propre intérêt et cela m'a fait mal, car j'ai senti que je ne risquais pas de trouver une autonomie avec elle et que j'étais coincée dans une thérapie qui allait durer en longueur et où la familiarité était peut-être une sorte de fidélisation. Je ne me suis pas sentie ni écoutée ni accueillie quand je lui faisais part de mes besoins. Je me suis toujours investie profondément, j'avais même lu des livres qu'elle voulait que je lise sur le droit à la liberté (comble), qu'elle avait elle-même lu en fuyant la dictature latine pour apprendre la psychologie en France (j'en sais beaucoup sur son histoire personnelle) mais je n'ai plus envie de la revoir car j'ai eu le sentiment que je n'évoluais pas, et que cette épisode qui a duré une heure et quart (on a débordé sur un autre rendez-vous, elle m'a un peu retenue) en culpabilité dans son cabinet avait érodé ma confiance en moi et en notre lien thérapeutique. Je ne ressens plus l'envie de continuer avec elle, même si le proche qui a été notre intermédiaire me dit de faire une séance de conclusion (j'ai peur qu'elle n'accepte pas mon ressenti de la dernière fois et ne me laisse pas partir à l'avenir).
Je voudrais à présent effectuer une psychothérapie auprès d'un psychiatre pour être suivie dans mon traitement médicamenteux et être remboursée pat ma mutuelle pour retirer mes soucis financiers, mais je me souviens avoir voulu être orientée par cette thérapeute, par le passé, vers un psychiatre pour mon traitement médicamenteux pour dépression mais elle m'a dit que les psychiatres vers lesquels elle avait guidé ses patients lui avaient "volé ses patients". Je me rends compte que je m'étais empêchée alors d'en trouver un moi-même par culpabilité pour ne pas prendre le risque de m'éloigner, alors qu'elle m'a aidée par le passé à avancer suite à un harcèlement qui m'avait alors plongée en dépression. J'ai donc le sentiment que des limites ont été franchies de son côté et que cela sera difficile de revenir dans ce cadre thérapeutique qui n'est plus serein (je reste car je me sens redevable du temps où elle m'écoutait et me conseillait et aussi parce que je suis venue sous recommandation) ni donc bénéfique (les raisons me semblent mauvaises).
Je ne veux pas avoir une attitude fuyante ni arrêter sans vraie conclusion dans une séance clôture mais j'ai le sentiment d'avoir signé un "contrat moral" à une époque où je n'étais pas bien et que je reste bloquée dans ce "cadre" qui ne me convient plus.
Comment donc quitter sereinement cette thérapie ?
Est-ce vraiment mon vécu qui me met sur la défensive et crée une résistance ou bien y a-t-il un problème déontologique de son côté, qui devrait me pousser à renoncer à m'accrocher à une thérapie qui ne me convient peut-être plus ?
Pouvez-vous m'en dire plus sur l'autorité de ce cadre en psychothérapie/psychanalyse, s'il vous plaît ?
Je ne trouve pas d'articles sur les manières d'achever une thérapie avec un thérapeute de longue date qui ne nous convient plus (les articles parlent de dizaine de séances consenties entre patient et thérapeute) ...
Je vous remercie pour vos réponses,
Bee