Doutes sur un potentiel TSA/TDAH/HPI
Bonjour,
Je suis en quêtes de réponses depuis un petit moment maintenant (si ce n'est depuis mon enfance) mais ça s'est "empiré" avec le temps. Comment beaucoup de gens, je me pose des questions vis-à-vis de l'autisme, asperger, TDAH, HPI etc... Je suis donc en train d'entamer une (nouvelle) démarche pour un suivi/bilan psychologique/psychiatrique/neurologique approfondi.
J'ai déjà été diagnostiquée comme en dépression avec troubles anxieux il y a de ça 10 ans à mon adolescence. Et en tant que femme, j'ai peur d'avoir été mal diagnostiquée. S'en est suivit une thérapie en cabinet psy, ainsi qu'un traitement à base d'anxiolytiques/anti-dépresseurs (qui ne m'ont pas beaucoup aidé malheureusement). Mais la thérapie a pu m'apporter quelques armes pour adapter mon comportement/calmer certaines crises.
C'est pour cela qu'en attendant d'obtenir des rendez-vous avez des professionnels pouvant m'aider à faire un bilan complet, je souhaite avoir des avis extérieurs, par curiosité. Je souhaite avant tout aller mieux et mieux me comprendre.
Cependant je tiens à le préciser, loin de moi l'idée de faire un auto-diagnostique (cela n'amène à rien, je recherche de concret). Je réfléchis énormément quant à être le plus honnête possible avec moi-même en regroupant les avis de proches/personnes m'ayant côtoyé ainsi que des sentiments/expériences récurrentes qui me font du mal au quotidien croisés avec les efforts que je met en place depuis toute petite afin d'aller mieux. J'ai un profond besoin de me comprendre car j'ai conscience de plus en plus de difficultés dans différents pans de ma vie, autant personnels que professionnels.
Depuis toute petite, aussi loin que je me souvienne, je me suis toujours sentie en profond décalage avec mes pairs. J'ai su lire avant l'entrer en classe, toujours dans ma bulle et très créative, Harcelée très tôt (de la primaire jusqu'en fin collège) j'avais ce profil de petite intello/alien qui me trainais aux basquettes. J'ai développé très tôt une sorte de masque social afin de paraitre plus "normale", "acceptable" et ne pas me retrouver seule(suite à mon diagnostique de dépression/troubles anxieux j'ai arrêté de le porter et depuis c'est un soulagement quelque part, je ne cherche plus vraiment à me conformer aux autres, je cherche juste des amis/personnes bienveillantes). Je me souviens copier les manières de marcher de mes copines, leur manière décrire, leurs expressions etc. Ca me rassurais et m'amusais à la fois d'essayer de décortiquer/comprendre ces comportements. Il en va de même pour les animaux, j'adore les observer, de même pour mon environnement. Je suis captivée par les sons/odeurs/lumières, au point ou je peux oublier ce que j'étais en train de faire, et je suis aussi très sensible, comme une éponge à stimuli. S'il y a sur-stimulation, j'ai besoin de m'isoler dans le noir, de m'allonger à cause de migraines qui me font mal à m'en redire la mâchoire/cou (j'ai fait une IRM et rien de signalé cependant). Un changement de température me provoque des démangeaisons très forte sur les jambes, j'ai la nausée assez facilement à cause d'une forte odeur, des textures comme le velours qui me font péter un plomb. Tout ce genre de choses anecdotiques mais qui m'handicapent au quotidien, mais qui me font des pics d'adrénaline à fois. Je collectionne les tableaux de références sur Pinterest sur tout un tas de sujet, de l'architecture aux design textiles, j'adore aussi collectionner des choses dans les jeux vidéos, je peux passer des jours à essayer d'obtenir un item rare et remplir toutes les conditions pour l'acquérir, ça peut en devenir obsessionnel.
Mais couplé à ça, J'ai des problèmes d'attentions cependant qui me donnent du fil à retordre au quotidien. On doit me répéter X fois quelque chose, je sature très vite d'information, je n'arrive pas à me concentrer si on me coupe dans ce que je fais, je suis assez maladroite en dehors de ma pratique artistique, je coupe sans le vouloir la parole à mes interlocuteurs de peur à oublier ce que je voulais dire, et par envie de finir la phrase des autres aussi (j'ai l'impression que ça va trop vite dans ma tête, que les informations affluent et que je fois faire vite afin de ne pas louper le train en marche). Je suis un papillon en quelque sorte, c'est comme ça qu'on me qualifie, distraite par tout et à la fois speed par moment et épuisée à d'autres.
Quant à l'apprentissage, j'ai toujours adoré apprendre et j'ai des facilités quant aux matières littéraires et artistiques (mais dès qu'une matière ne m'intéresse pas les notes sont catastrophiques, je ne peux pas me forcer si je n'y vois pas un attrait). L'art a toujours été une passion, je dirais-même une addiction. C'est comme respirer pour moi, c'est une raison de vivre. Autant consommer que produire, et j'en oublie souvent même de manger/aller aux toilettes par exemple(mon compagnon m'aide beaucoup quant à ça pour que je n'oublie pas). Pour moi m'arrêter et me faire à manger ou faire les corvées est un réel supplice mais j'essaye donc de me forcer et faire plus de pauses dans mes passions afin d'aider au quotidien. J'ai souvent dessiné pendant plusieurs jours d'affilées sans dormir parce que trop captivée, et heureuse d'être dans la "zone" et cet état d'euphorie et de phase avec soi-même et d'apaisement émotionnel. Quand j'aime quelque chose, j'ai besoin de tout savoir, ou du moins un maximum sur le sujet.
Ca va de l'art (le dessin particulièrement), au cinéma, aux jeux vidéos, en passant par les sciences humaines et sociales. Je me dis qu'apprendre est une joie et un devoir, pour mieux comprendre ce qui m'entoure et m'épanouir, mieux contrôler ce que je fais. Et le moment ou une information est finalement assimilée est source d'énorme plaisir pour moi, quand il y a enfin ce petit "clic" comme je l'appelle dans le cerveau, qui est une grande source de satisfaction et d'épanouissement. J'ai par essence besoin de faire les choses par moi-même pour apprendre, et à mon rythme. Et j'ai du mal avec les consignes/critiques, hormis si elles sont son très précises et constructives. Il m'est souvent arrivé de bloquer/rétorquer/demander d'être plus précis, ou remettre en question si je trouve qu'une consigne n'avait pas de sens. J'ai besoin que tout ait du sens, donc je me questionne sur tout et c'est amusant. De manière générale j'aime emmagaziner des connaissances sur ce qui m'interesse.
Perfectionniste aussi (je fais un travail sur moi-même) j'ai tapé des énormes crises de paniques à m'en arracher les cheveux, taper ma tête avec mes poings au point ou ma mère devait m'arrêter pour que ça n'aille pas trop loin lors de devoirs pour l'école. J'ai arrêté ce comportement que j'essaie de compenser par simplement taper mes points sur quelque chose de doux, ou juste une grosse crise de pleurs/râler pour extérioriser ainsi que de la méditation/relaxation par la respiration avant que ça ne dégénère. Pour cela la thérapie m'a aidé à voir des alternatives. Mais je me rend compte (ayant demandé à mon compagnon s'il en voyait chez moi) que j'ai des petits Tocs, apparemment pour chaque situation/émotion qui me submerge : Je me ronge les ongles pour me calmer, ainsi que me balancer sur les côtés soit allongée soit sur ma chaise pour m'apaiser, je fais des onomatopées/petits sons quand je réfléchis, j'écris/gribouille en même temps de parler pour me concentrer, je remue les jambes pour contenir mon entrain, je me mordille beaucoup les lèvres etc. En public je me tords surtout les mains, tape du pieds parce que j'ai peur qu'on me trouve bizarre. J'ai un besoin aussi de me représenter les choses précisément, comme un rendez-vous, un chemin, un dialogue au téléphone pour de l'administratif. Je fais beaucoup de petites listes, prises de notes, pour ne pas oublier ce que je dois dire. Je ne me sers jamais de mon téléphone, ça m'angoisse. Je préfère parler par message hormis pour ma mère et mon copain. Le reste j'ai beaucoup de difficulté.
Je suis dans l'incapacité aujourd'hui de gérer des papiers/administratif, l'argent, c'est mon copain qui le fait et il en va de même pour demander une information à un vendeur/conseillé/standard téléphonique(soit je panique, soit je le bombarde d'info ou je n'arrive pas à l'écouter parce qu'il parle soit trop vite, soit l'accent etc. et je hais faire répéter à quelqu'un), donc je consigne tout ça à la personne qui m'accompagne et j'attends qu'elle revienne avec les informations que j'attends. Et quand j'essaye de le faire je m'embrouille et je suis sur le point de faire une crise de panique.
Concernant le relationnel, j'ai été très tôt harcelée à l'école parce que considérée comme très naïve, garçon manqué (j'ai encore beaucoup de problèmes avec ça aujourd'hui mais je suis plus prudente quant aux rencontres que je fais). J'adore partager mon savoir et apprendre des autres si je les trouve légitimes à me parler de leurs centres d'intérêts. J'aime parler à des gens passionnés, je hais les platitudes et j'en viens à "snober les gens" sans le vouloir mais dès que quelque chose ne captive pas mon attention, je regarde autre part et je commence à faire autre chose pour ne pas m'ennuyer/forcer mon attention pour écouter la personne en fond. J'ai aussi beaucoup de mal à voir si quelqu'un s'ennuie quand je lui parle, je suis un moulin à parole quand on me lance sur mes sujets favoris. On m'a souvent dit que je surcharge les autres d'informations et qu'ils ne savent pas trop comment me le dire sans me vexer.
Mon copain le comprend et sait que je ne fais pas exprès, mais il arrive fréquemment que dehors, avec des amis je me mette soudainement à partir dans mon coin sur le canapé et à faire une sieste parce que trop fatiguée de sociabiliser ou sortir ma tablette/carnet pour dessiner et j'écoute à moitié la personne. J'ai juste beaucoup de mal à m'intéresser aux autres si je ne les trouve pas captivant. C'est soit blanc, soit noir. Combien de fois on m'a dit que j'exagérais dans mes réactions ou propos. J'essaye d'être le plus analytique possible, car j'aime réfléchir à un problème dans sa globalité pour arriver à une réponse complète, mais on me dit souvent que je me prends trop la tête ou que je suis trop catégorique.
Quant à mes relations, j'ai beaucoup de soucis et j'en deviens très sélective (par expérience, de peur d'être blessée/utilisée). Je peux idéaliser une personne mais dès que ça rentre en conflit avec mes valeurs et mon éthique, je jette cette personne, quitte à devenir mesquine/sèche. Cela rejoint une remarque qu'on m'a fait mainte fois : c'est comme si j'avais au final peu d'empathie. J'aime écouter les gens, mais je ne me mets pas à leur place s'ils me parlent de leur problèmes, je leur répond en imaginant comment JE ferais d'après mon analyse, de manière très méthodique/protocolaire (je marche beaucoup comme ça vu que j'aime explorer les possibilités pour arriver à une conclusion poussée). J'ai du mal à assimiler que les gens ne pensent pas comme moi et ça a donné beaucoup de malentendu/mal-être par le passé.
Pour finir, sûrement que beaucoup d'éléments paraitront sûrement anecdotique, mais je me dis qu'il y a peut être plus qu'une dépression et de l'anxiété. Que c'était comme si une majeure partie de mes soucis sont ancrés à ma personne propre, que des traits ont été empiré avec des traumas et expériences qui m'ont ancré dans des schémas douloureux que j'ai pu réussir à améliorer/identifier pour une bonne partie et que le reste je n'y peux "rien".
J'ai sûrement oublié des éléments, mais merci tout d'abord quant à la lecture de ce pavé si vous êtes arrivés jusqu'ici. Toute piste de réflexion est bonne à prendre en attendant de pouvoir faire un bilan auprès de professionnels dans un futur proche je l'espère !
Passez une excellente journée, et merci encore de votre bienveillance !