Je vais avoir 20 ans dans quelques jours et cela va faire 1 an que je souffre véritablement. L'année dernière, j'ai dû accompagner ma mère qui souffrait d'une dépression. Elle a duré environ 1 mois et elle a fait plusieurs tentatives de suicides qui m'ont profondément marqué. A la suite de ces évènements, j'ai commencé à ressentir un mal être intense qui s'est déclenché lorsque nous avons essayé de comprendre les causes de la dépression de ma mère.
En effet, mon père m'a révélé qu'elle avait sans doute été abusée par son frère étant enfant (ça n'a jamais été confirmé). J'ai ressentis un choc très intense psychologiquement voire trop intense pour que ce ne soit lié qu'à ma mère. J'étais bien sûre ébahi par cette révélation mais j'ai pris conscience que j'avais vécu la même expérience enfant. J'ai eu une amnésie traumatique de mes 7 ans jusqu'à aujourd'hui.
Mon agresseur était mon frère et même encore aujourd'hui je n'arrive pas à réaliser que j'ai été violée. A la suite de ce choc, j'ai commencé à avoir des flashs, des sensations de dégoût, des sons et des images qui revenaient en boucle dans ma tête... Je n'arrivais plus à me concentrer sur mes tâches quotidiennes parce que j'avais l'impression d'être en dehors de mon corps. Physiquement j'étais tendue et psychologiquement j'étais très souvent en état d'alerte. De nature anxieuse, j'ai tendance à faire des crises d'angoisses qu'auparavant je n'arrivais pas à expliquer. En fait, adolescente, il m'arrivait de me sentir déprimée sans raison et je me mettais à pleurer pour évacuer le stress (mes parents ne comprenaient pas pourquoi mon humeur changeait aussi souvent). Ce n'est que maintenant que je comprend et je n'arrive pas à intégrer l'idée que j'ai pus vivre avec ce souvenir pendant tant d'années sans autant souffrir comme aujourd'hui (j'avais des hauts et des bas mais je n'avais pas le sentiment que c'était lié à ce traumatisme). Le fait de réaliser ça est terrible parce que je regrette ma vie d'avant (lorsque j'étais dans l'amnésie traumatique) et j'ai l'impression que ma vie ne sera plus jamais pareil. On m'a toujours dit que le bonheur était une question de point de vue mais le problème c'est que je suis bloquée par mes flashs et mon angoisse.
Cette grosse prise de conscience m'a poussée à en parler directement à mon frère. Celui-ci n'a pas nié mais m'a dit ne pas s'en souvenir. Il m'a dit qu'il me croyait seulement il n'arrivait pas à croire qu'il avait pu faire ça. Sur le coup j'ai été rassurée qu'il ne remette pas en question ce que j'ai dis, mais ça ne me suffisait pas. J'ai l'impression que son discours reste incohérent. Pourquoi ne pas s'en souvenir alors qu'il était plus âgé que moi au moment des faits ? (13 ans) Pourquoi ne pas s'excuser, montrer du regret ? (il m'a dit qu'il n'arrivait pas à regretter un acte dont il ne se souvenait pas) Comment arrive-t-il à vivre avec cette idée qu'il m'ait violée ? Ai-je été un objet pour lui ? Pourquoi dit-il qu'il m'aime et qu'il sera toujours là pour moi en sachant ce qu'il m'a fait ?
Suite à ça, il m'a proposé d'en parler directement à nos parents mais j'ai refusé. Pas par honte, mais par peur de les faire souffrir. Je ne ressens pas de culpabilité face à ce qu'il s'est passé parce que je sais que j'ai été sous un rapport de domination lors des abus. J'essais toujours de trouver des bons côtés chez mon frère, je me persuade que c'est quelqu'un de bien pour me rassurer mais je n'y arrive pas. A présent, je le vois comme un danger pour ma santé mentale. Il n'habite plus chez mes parents mais vient souvent dîner. A chaque fois qu'il est là c'est un supplice parce que les flashs reviennent. Je ne supporte plus d'être en contact avec ma famille parce que ça me renvoi en permanence à ce que j'ai vécue (pourtant avant je vivais bien avec eux). Comme je change de comportement, je passe pour quelqu'un de capricieux, de désagréable, de lunatique, alors que j'essais tout simplement de survivre. Je n'en veut pas à mes parents de ne pas comprendre parce qu'ils ne savent pas. Mais, je veux tellement qu'ils sachent pourquoi je suis comme ça seulement je n'arrive pas à leur dire. Je trouve cela injuste que ce soit à moi de leur dire, mon frère aurait dû le faire malgré mon refus mais il ne l'a jamais fait. Depuis notre discussion il continue sa vie sans paraître perturbée par ces "révélations".
Je me retrouve donc à souffrir toute seule et j'ai l'impression de tourner en rond. Seulement, je veux vivre bien dans ma tête et réussir à m'en sortir. J'ai l'impression que le seul moyen d'avancer est de vivre loin de ma famille. Je le sais parce que mon corps me le fait comprendre. Physiquement, je suis épuisée et j'ai l'impression que je vais tout déballer à tout moment. Ce ne serait pas plus mal mais je veux le faire bien et sans trop dégâts. Pour essayer de m'en sortir, j'effectue une thérapie mais qui risque de prendre du temps.
Je vous remercie pour votre temps !
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Meilleure réponse
22 FÉVR. 2023
· Cette réponse a été utile à 2 personnes
Bonjour
C'est bien que vous suiviez cette thérapie et elle devrait vous aider, même si elle peut prendre du temps.
Parlez en à votre thérapeute mais la solution ne sera jamais dans la fuite. Vos parents ne sont d'ailleurs pour rien dans cette histoire.
Je reste personnellement à votre disposition, sachant que ma première séance d'une heure est entièrement gratuite et sans engagement. Vous pouvez librement prendre un rendez vous sur mon agenda en ligne.
Bon courage à vous
Michel le BAUT
Psychopraticien
Thérapeute Jungien
Analyse de rêves
21 FÉVR. 2023
· Cette réponse a été utile à 0 personnes
Bonjour,
n voit déjà une reproduction de schéma familial : vote mère a été abusée par son frère et vous aussi. Si votre mère ne veut pas se faire aider pour libérer ce trauma, vous pouvez le faire. Vous avez entamé une thérapie mais est-ce la bonne approche ? parler ne suffira pas, il faut utiliser des techniques adaptées : l'EMDR par exemple peut donner de bons résultats. Personnellement, j'utilise l'hypnose. Si vous ne voyez pas d'amélioration, il faudra peut être compléter le travail que vous faites avec un autre professionnel en vous renseignant sur ses techniques.
Je consulte en présentiel ou par visioconférence. Merci de me contacter avant de vous inscrire sur l’agenda de la plateforme.
Bien à vous
Véronique BLANCHE, Thérapeute Holistique
Guérison de l’enfant intérieur
Hypnose Ericksonienne
Soins énergétiques
21 FÉVR. 2023
· Cette réponse a été utile à 2 personnes
Bonjour à vous,
j'ai lu avec attention votre long récit marqué par votre extrême souffrance mais aussi de la colère justifiée.
Je vous félicite déjà pour le courage d'avoir relaté cette situation en la mettant en mots sur le site de la communauté Psys mais également pour votre prise en charge en thérapie afin de sortir de ce traumatisme.
La révélaton de votre maman a fait écho à votre propre agression intra-familiale alors que votre psyché avait, par mécanisme de défense, jusquà présent basculé dans votre inconscient l'impensable.
Les reviviscences par flash back que vous avez prouvent votre état post-traumatique, votre soma parle également pour vous par votre épuisement, vous ne cessez de vous débatttre et votre énernie est aspirée par le fait de justement porter seule une telle souffrance.
Votre frère avait 13 ans et vous 7 ans au moment des faits, il était donc bien conscient comme adolescent que vous étiez sous son emprise et a usé de son âge pour faire pression sur vous. Je suis dubitative en entendant qu'il vous dit ne pas se souvenir.
Vous, oui, comme dans le réel traumatisme, vous avez eu une phase mnésique, encore un élément étayant votre état psot-traumatique. Cette violence a été physique mais elle s'est aussi installée insidieusement sur le plan psychologique et elle reste une blessure que nous appelons humblement "invisible", une plaie béante qui ne peut pas ou plus demeurer sans aide extérieure car elle vous empêche de vivre sans cette douleur si bien intériorisée.
Vous parlez de prendre de la distance avec votre famille mais le traumatisme , lui, demeure.
Il est en vous et nous savons très bien que dans tout traumatisme, seul un travail salvateur de mise en mots peut amener à une délivrance. Je ne dis pas revivre le trauma, absolument pas, c'est bien la pire chose comme duit mon maitre Boris Cyrulnik.
Il ne s'agit pas d'utiiser de technique de régression ou de vouloir "effacer les faits", ce serait mentir au patient.
Il s'agit en revanche de mettre à distance les émotions inhérentes à votre traumatisme, pour le percevoir comme un évènement du grand livre de votre existence mais dont vous serez détachée et libérée. C'est reprendre le contrôle sur vos émotions, notamment la tristesse, la colère....
Procéder à une discussion avec vos parents à mon sens viendra après avoir régler ce compte avec vous-même et lorsque vous serez plus forte, je ne pense pas que le moment opportun soit encore venu. Vous aurez alors les mots justes, succints, et vous pourrez être de nouveau dans l'estime de vous-même et dans le respect également qui vous est dû.
Le viol de votre maman a eu l'effet écho sur votre propre psyché et elle vous a quelque part, inconsciemment rendu service dans cette période de pathologie dépressive et dans ses TS puisque un lourd secret vous a été là aussi révélé.
Je reste à votre écoute en téléconsultation en toute emapathie et avec bienveillance si vous le souhaitez.
Vous pouvez consulter mon site web sous mon prénom et mon nom, le traumautisme et l'état psot-trauma sont mes leviers d'action et un combat.
je vous envoie beaucoup de force, de courage et de ténacité.
Pensez à vous.
Bénédicte Escaron
Praticienne en Psychothérapie
Psychanalyste.
21 FÉVR. 2023
· Cette réponse a été utile à 1 personnes
Bonjour,
Il y a beaucoup de souffrance dans ce que vous exprimez, et vous semblez avoir besoin d'être entendue. Pour le moment vous restez seule avec votre problème, ce qui ne vous permet pas d'avancer. Il y a l'histoire de votre mère, et il y a la votre, et il faut faire le tri pour qu'elles ne se confondent pas. Il est normal que vous ayez été affectée par la dépression de votre mère. Vous devez maintenant vous occuper de vous, de ce qui vous est arrivé.
Je pense qu'une aide psychologique sera nécessaire pour vous aider à surmonter votre traumatisme.
Je reste à votre écoute.
Sophie Galliot