Retirer une bague de fiançailles, conflits avec la belle-famille
Bonjour à toutes et à tous. D'ordinaire, l'introspection n'est pas difficile. Je suis capable de réfléchir à un comportement négatif pendant des heures pour comprendre ce qui est en jeu à l'intérieur de moi. Pour le coup, je ne suis pas sûre d'avoir le recul nécessaire pour comprendre les tenants et les aboutissants de mon geste. En couple depuis cinq ans, notre relation actuelle est le fruit d'un réel travail sur nous-mêmes et d'une profonde envie d'être ensemble. L'entente n'étant pas si naturelle, entre autres parce que nous avons été élevés de façons diamétralement opposées sans parler du fait que nous portons encore très certainement les stigmates de nos blessures personnelles. De mon côté, un père qui s'est absenté pour des raisons professionnelles tout au long de l'enfance et qui est décédé brutalement à l'adolescence. Du sien, un père qui a été violent physiquement et psychologiquement tout au long de sa vie. Toujours est-il que nous avons réussi à nous apporter un certain réconfort mutuel, chaotique au début, serein aujourd'hui. Ou presque !
Enceinte de huit mois révolus aujourd'hui, j'ai accepté sa demande en fiançailles il y a trois mois. Ma première réaction quand il s'est agenouillé a été de douter de ses intentions : pourquoi maintenant ? Sa façon de me demander en mariage ne lui ressemblait pas, c'était assez décevant de sa part. N'entretenant pas une bonne relation avec sa famille (je suis jugée en permanence, ce dont je ne me prive plus moi non plus), je me suis dit que c'était le fait que je m'entende mieux avec sa famille depuis la grossesse qui lui avait donné le courage de sauter le pas. Sauf que depuis le début du troisième trimestre, il a changé. Il s'est mis à vouloir resserrer les liens avec eux d'une façon que je n'ai jamais connue, les disputes s'enchaînent. Une fois, c'est parce qu'il aimerait que je sois plus investie. Une autre, c'est parce qu'il a peur que je les empêche de voir notre enfant. Certes, je n'ai pas d'atomes crochus avec eux. Certes, j'espère que notre enfant ne sera pas influencé par leur façon de vivre. Mais j'arrivais à maintenir une relation cordiale et à accepter qu'il allait bien falloir partager. Dernièrement, sa famille a fourré son nez dans nos affaires : en mon absence bien entendu, ils ont essayé de lui monter la tête au sujet des choix que nous avons fait en terme de nom de famille et de parrainage pour notre enfant. Mon compagnon étant de nature influençable, cela a déclenché la guerre. Une première fois, j'ai retiré ma bague de fiançailles en lui disant que si il n'était pas prêt à faire passer notre famille avant la sienne, je ne voyais pas pourquoi la porter. Après de longues discussions, il m'a dit qu'il veillerait à ce que je sois sa priorité. J'ai consenti à la remettre. Pour finir par l'enlever de nouveau quand, au lieu de tenir un engagement qu'il avait pris envers moi, il a préféré tenir un engagement qu'il avait pris envers sa sœur. Son comportement est assez nouveau pour moi et c'est tout sauf le bon moment pour me reléguer au second plan. Mon dernier trimestre a été marqué par le deuil et la solitude émotionnelle.
En trois mois, j'ai retiré la bague de fiançailles à deux reprises. Cette fois, j'ai dit que je ne la remettrais pas et que je préférais la voir disparaître. Je ne pensais pas que je serais de nature à compromettre un engagement aussi important, le symbole étant très important pour moi. J'avoue que quand je l'enlève, j'ai l'impression de me débarrasser d'un lien dont je ne veux pas avec sa famille ... Malgré les cinq ans durant lesquelles ils ont enchaîné les crasses (réflexions principalement), je n'étais pas aussi hostile avant. Là, c'est un rejet total qui, je pense, est attisé par la lubie nouvelle de mon compagnon de nous rapprocher avant que le bébé n'arrive. Le fait est que je leur en veux de s'être permis de donner leur avis (dans mon dos) sur des décisions communes en me faisant passer pour une manipulatrice auprès de leur fils. Ils ont aussi rejeté ma maman, qui est la personne la plus importante de ma vie, de façon assez sournoise. La rancœur est très forte, d'autant plus quand mon compagnon les privilégie d'une façon ou d'une autre par rapport à moi. Je sens que c'est un conflit dangereux (lui se sent pris à partie). De mon côté, je ressens une véritable cassure (goutte d'eau) : le fait est que sa famille est passée devant moi la fois de trop. Après une énorme colère (c'est peu dire, je ne m'étais jamais sentie aussi énervée) au cours de laquelle j'ai mis un terme à nos fiançailles, je lui ai dit que je souhaitais que nous fassions des efforts pour le bébé. C'est la dernière ligne droite avant l'accouchement ... Je suis déçue de la façon dont cela se passe bien entendu. Mais je suis aussi déçue de la façon dont il se comporte. J'aimerais avoir votre avis de thérapeutes sur le geste en lui-même (rompre des fiançailles) parce que j'ai le sentiment (sans le comprendre tout-à-fait) que c'est bien plus profond ... Surtout que je l'ai fait à deux reprises dans un laps de temps très court. Merci à vous !