Suis-je sujette à un trouble de la personnalité borderline ?
Bonjour, je m'appelle Olivia, j'ai 21 ans et je suis étudiante en 3ème année de psychologie.
Ok alors tout d'abord, je sais que personne ne peut me faire de diagnostique via internet, mais j'ai quelques question concernant le trouble de la personnalité borderline.
En fait, l'année dernière lorsque j'étais en L2, j'ai eu droit à mes premiers cours de psychopathologie, où nous avons parlé des différentes carences, psychoses, névroses, et surtout des états-limites. Je suis consciente que je n'ai pas un avis objectif, et encore moins celui d'un expert, et que je ne peux rien m'auto-diagnostiquer, mais lorsque la question des états-limites à été évoquée, j'ai été frappée par la description qu'en faisait le prof : c'était tout moi.
Je sais, je sais, lors de ce genre de cours on arrive toujours à se reconnaitre parmi les symptômes de certains troubles ou certaines maladies, mais là, j'ai été vraiment choquée, c'était impressionnant à quel point la description me correspondait.
Je me suis donc renseigné un peu plus en profondeur, notamment sur le site de l'aforPEL, et j'ai même fait deux petits test (même s'ils sont loin de pouvoir remplacer un véritable diagnostique, je pense qu'ils peuvent tout de même servir d'indicateur), et les résultats correspondaient à un profil plus borderline que "normal".
J'ai également consulté le DSM-V (autour de la page 663, du moins dans la version anglaise) afin de voir quels étaient les critères diagnostique et je corresponds visiblement, selon moi, à au moins 5 sur les 9 existants :
- Peur de l'abandon et déploiement d'efforts surhumains pour éviter l'abandon (J'ai tellement peur d'être abandonnée par mon/ma partenaire, voire même par mes amis, que ça en devient inquiétant : j'ai l'impression que je mourrais si certaines personnes venaient à me dire qu'elles ne voulaient plus me parler. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé en mars dernier et je l'ai véritablement vécu comme une rupture amoureuse, alors que je considérais cet homme comme étant un frère pour moi, et non pas un amoureux. L'abandon est quelque chose qui me terrifie au point que j'ai déjà par le passé, cédé à du chantage du type "envoie moi une photo de ton entrejambe tout de suite ou c'est fini" de la part d'un de mes ex-copains, et que mon attachement et ma jalousie pour certaines personnes relèvent presque du pathologique.)
- Des relations instables et intenses qui alternent entre l’idéalisation et le dénigrement de l’autre. (Parfois je suis tellement en fusion, en symbiose avec la personne, et soudainement au bout de quelques semaines je ne veux plus parler à cette personne, parce que je me lasse, ou que la personne a dit une seule chose qui ne m'a pas trop plu, ou quelque chose dans ce genre, et hop je ne veux plus lui parler. En fait je ne sais pas trop expliquer ce trait de caractère mais en gros je passe du tout au tout : de la relation fusionnelle à rien, à prendre pour modèle une personne que j'affectionne beaucoup, puis l'instant d'après avoir envie de lui dire qu'elle est stupide et ridicule. Deux de mes amis ont dit que je les avais traités "comme de la merde" à "toujours les rabaisser" apparemment, et ça me fait mal et me blesse parce que je ne m'en rends même pas compte la plupart du temps : je ne souhaite pas volontairement être méchante, je ne veux pas être manipulatrice, ni être une "connasse".)
- Agissement de façon impulsive dans au moins deux domaines susceptibles de me nuire (je fais énormément d'achats compulsifs et de dépenses impulsives alors que je n'en ai pas forcément les moyens + j'ai des troubles du comportement alimentaire qui entrainent souvent chez moi une hyperphagie, ou parfois au contraire un arrêt de la prise alimentaire pendant plusieurs jours. Au fil des années ma masse graisseuse à augmenté à cause de ces boulimies (sans vomir après), et de ces moments où je ne mangeais pas jusqu'à faire des malaises vagaux, et je suis maintenant en surpoids. D'ailleurs ce qui est marrant c'est que j'ai conscience que je suis grosse, et ça m'obsède même, mais dans mes rêve, j'ai absolument TOUJOURS mon ancien corps, celui que j'aimerais retrouver. Je n'ai JAMAIS rêvé de mon corps actuel.)
- Comportements, gestes ou menaces suicidaires récurrents, ou comportement d'automutilation (Ok ne vous inquiétez pas, je n'ai jamais essayé de me suicider : l'idée m'a traversé l'esprit de très nombreuses fois dans ma vie, j'ai déjà inventé des lettres d'adieux dans ma tête, mais je n'ai jamais voulu franchir le pas. En revanche, l'automutilation est devenue une sorte "d'addiction" pour moi depuis mon adolescence, et même si je me suis calmée avec ça, il m'arrive encore, une fois tous les 2 ou 3 mois, de me couper couper couper la cuisse gauche pour que la douleur sorte, pour arrêter de souffrir. Maintenant je n'utilise cette méthode qu'en dernier recours, lorsque je n'arrive pas à me calmer pendant plusieurs heures.)
- Se met en colère de façon inappropriée et disproportionnée ou a des difficultés à contrôler sa colère (Pour être honnête, ce problème va de pair avec la mutilation : je me coupe lorsque je suis si triste que j'ai l'impression que je vais en mourir si je ne fais rien, mais également lorsque je suis enragée contre quelqu'un (pour des raisons souvent un peu disproportionnées), voire contre moi-même. Il m'arrive très très souvent d'avoir de gros excès de colère et mes amis me l'ont déjà fait remarquer plusieurs fois. Quand ça arrive, j'ai l'impression que la seule façon de redevenir normale est de me couper, ou le plus souvent, de me frapper la tête, les cuisses, ou de me griffer avec mes ongles. J'ai besoin de détruire quelque chose, et souvent la première chose qui me passe sous la main, c'est mon corps.)
- Présente de rapides changements d’humeur, qui ne durent généralement que quelques heures et rarement plus de quelques jours. (Ca je ne suis pas sure de moi en vrai, donc je ne le compte pas vraiment dans les critères que je coche).
Concernant la dissociation, je crois que je n'en ai jamais eu (la définition de la dissociation est floue pour moi, mais si c'est une impression de ne pas être soi-même, je ne crois pas que ce me soit déjà arrivé), et pour les pensées paranoïaques et persécutrices je ne sais pas non plus si j'en ai, c'est compliqué à savoir.
Bref, j'aimerais me faire diagnostiquer, mais comment ? Si j'arrive à prendre rendez-vous auprès d'un psychiatre et lui dis d'emblée : "je suis là parce que je pense que je pourrais être atteinte de trouble de la personnalité borderline" il risque de me prendre pour une folle. Et puis d'ailleurs comment il pourrait me diagnostiquer ça ? Comment ça se passerait ?
Vous devez vous dire que je suis obsédée par l'idée d'un diagnostique, mais c'est parce que j'ai besoin de réponses, j'ai besoin de savoir dans quelle case je rentre, et ce que je suis vraiment. Au cours de mon adolescence les différentes psychologues que j'ai vu m'ont toutes posées des étiquettes en guise, non pas de diagnostique, mais d'intuition : "ça ne m'étonnerais pas que tu sois autiste asperger, il faut te faire tester au CRA" ou "non je ne pense pas que tu sois asperger, mais peut-être haute potentielle" (je ne sais même pas ce que ça veut dire exactement en plus !)
Et maintenant je ne sais pas qui je suis, tout ce que je sais c'est que je ne suis pas "normale" ni "comme tout le monde", mais pas dans un bon sens du terme. Je veux savoir ce que j'ai, pourquoi je ressens tout ça, pourquoi je n'arrive pas à garder d'amis, pourquoi je suis enragée, pourquoi je suis bizarre, et je n'ai aucune réponse parce que je suis incapable d'aller chez un putain de psychiatre pour poser ma question, de peur de passer pour une folle, ou qu'il ne me prenne pas au sérieux.
Désolée pour le pavé, je ne sais même pas si c'est compréhensible, désolée je suis juste perdue et ne sais pas quoi faire