Comment sécuriser un enfant dés son plus jeune âge ?

En tant que parent, il est très facile de douter de soi, de se remettre en question, de se blâmer pour les actes manqués, les difficultés rencontrées, les dérapages. Néanmoins, c'est le lot de chaque humain d'avoir à rencontrer des épreuves qui le font grandir. Et notamment en ce qui concerne l'éducation.

Il existe deux ingrédients fondamentaux pour sécuriser un enfant afin de le préparer à l'intégration et l'adaptation à un système familial, sociétal, social, humain.. C'est ce que nous allons voir dés à présent.

1. L'amour inconditionnel

Dans les films, cet amour est assez bien représenté dans le sens où ce qui lie deux personnes est beau. Parfois, c'est compliqué, mais c'est beau. Est-ce que vous voyez de quoi je parle ? Nous pouvons citer Roméo et Juliette, Tristan et Yseult...Dans la vraie vie, cet amour inconditionnel est un vrai cheminement qui prend des années, des heures de réflexion, de compréhension et d'intégration.

Il semble qu'une éducation non pas parfaite mais sécurisante pour un enfant soit faite en grande majorité d'amour inconditionnel. Celle-ci encourage l'enfant à être qui il est réellement, à expérimenter ce qui l'attire, à révéler son potentiel sans pour autant avoir peur de perdre ce qui le lie a ses parents et alors vivre l'inacceptable.

Il est important de comprendre qu'un enfant a pour souhait principal le fait de rendre ses parents fières et heureux. Alors, si il perçoit un "retour sur investissement" important lorsqu'il répond aux attentes de ses figures d'attachement primaire, il continuera. Et il sera conditionné à répondre aux demandes conscientes ou non de chaque personne qu'il aimera par automatisme.

L'amour inconditionnel est tout l'inverse de ce processus : il n'y a aucune attente et aucune demande qui remplisse un réservoir d'amour. L'enfant sait, comprend, a intégré dans son corps et ses cellules qu'il est aimé peu importe ses actions car il a le droit à l'erreur et il sera recardé de manière bienveillante quand il le devra.

Ce qui amène un enfant à un manque de sécurité intérieur est surtout l'épée de Damoclès qu'il peut avoir au dessus de sa tête par rapport à ceux qu'il aime les fois où il ne sait pas sur quel pied danser. En effet, un enfant est avant tout un être humain qui est pris entre ses pulsions et les normes, l'éducation, la société qui peut être limitante. En ce sens, il peut se retrouver facilement démuni et perdu par rapport à ce qu'il ressent en lui et qu'il doit contenir pour préserver les relations avec son entourage.

Voici quelques phrases-exemples qu'un enfant peut non pas se dire consciemment mais plutôt ressentir :

• "Si je ne rends pas mes parents fiers ou heureux, je suis nulle" ;
• "Si mes parents se disputent, c'est parce que je ne suis pas assez" ;
• "Si je réponds aux demandes de mes parents, je suis aimée. Sinon, je dois faire attention car ils peuvent me retirer leur amour" ;
• "J'ai envie de faire cela, mais je vais me faire punir et j'aurais la sensation d'être mal aimé alors je préfère obéir".

2. Des frustrations bien posées

Le second ingrédient qui semble primordial d'intégrer dans une éducation sécurisante pour l'enfant mais aussi pour ses parents est de l'ordre de la frustration. Un enfant, en tant qu'être humain avant tout pulsionnel pendant un certain nombre de mois, a besoin d'un cadre qui est posé judicieusement et de manière bienveillante. L'idée ici est de comprendre qu'un enfant qui n'a pas de cadre ne pourra pas réellement dans une système qui a recours a des limites, des normes, des règles. Même si celles-ci peuvent être discutable car chaque personne détient une vérité-propre, comprendre que l'on ne fait pas ce que l'on veut quand on le souhaite sans limite est sécurisant pour un enfant qui découvre la vie, le monde, les relations.

Autrement, un enfant peut devenir un tyran qui oscille entre fusion, amour, et haine par difficulté de compréhension d'un système dans lequel il grandi. Alors, ces fameuses frustrations bien posées à des moments clés de son développement lui permettront de s'adapter, s'intégrer, respecter et faire preuve de tolérance en ce qui concerne ses futures rencontres, évènements, relations. Autrement, la toute puissance peut l'animer avec pour mode d'expression, l'agressivité. A ce sujet, chaque enfant (comme chaque adulte) est animé de pulsions qui sont de l'ordre de la vie et d'autres de l'ordre de la mort et de la destruction. C'est le propre de l'humain et l'accepter permet d'accompagner les enfants à accueillir cette part d'eux-même qui peut d'ailleurs les effrayer.

La sécurité intérieure d'un enfant se construire depuis son plus jeune âge car il cerne très vite dans quel contexte il système il grandi. C'est assez instinctif pour lui. En ce sens, il ira chercher le rôle de chacun de ses parents pour en cerner les limites. Un cadre par la frustration lui permet de comprendre par exemple :

• Qu'il n'est pas le centre du monde de sa mère qui a une relation privilégiée avec son père, des activités extra-familiales, une occupation professionnelle, des passions, des amitiés, etc. ;
• Qu'il est aimé pour ce qu'il est et non pas pour ce qu'il fait, mais qu'il est important qu'il soit conscient qu'autour de lui il existe un environnement auquel il doit s'adapter et qu'il est accompagné à cela ;
• Qu'il est amené à grandir, expérimenter par lui-même en fonction des challenges qui se présentent un jour et qu'un jour il sera un adulte lui aussi capable de créer sa vie, fonder sa famille s'il le souhaite, avoir des passions et des activités qui lui sont propres.

Conclusion

Le nombre importants de jeunes adultes en souffrance peut s'expliquer par une éducation protectrice, privilégiée et aimante qui s'ensuit d'une transition violente vers un monde individualiste et qui semble dangereux pour des enfants qui n'ont pas forcément pu se sentir capables et amenés à penser leur vie telle qu'ils le souhaitent.

En ce sens, les deux ingrédients que nous avons cité peuvent permettre à ces êtres d'expérience de prendre confiance en eux, se sentir appartenir à un tout déjà existants, via notamment à des relations sécurisantes et bienveillantes. En ce sens, il aura pu tester ses limites ainsi que celles du système dans lequel il a grandi pour développer la conscience de lui-même.

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