Comment sortir d'une crise d'angoisse ?
Lorsqu'une crise d'angoisse apparaît, lorsque les premiers signes avant-coureurs s'expriment, comment faire pour ne pas se faire emporter ? Je vous propose une possibilité...
De l'Accueil
J'accompagne beaucoup de personnes souffrant de crises d'angoisse. En préambule, lors d'un premier rendez-vous, dans le cadre de l'anamnèse, je demande à ces personnes de me décrire les prémices, les symptômes annonciateurs d'une crise d'angoisse. Pour la majeure partie, ces personnes expriment avoir une sensation de vide intérieur, comme si leur énergie les quittait, comme s'ils allaient faire un malaise, ou encore, ils expriment ressentir comme des fourmillements dans les mains, dans les membres.
Quelquefois, ce sont des maux de têtes, comme de la névralgie… la sensation d'avoir l'esprit "dans du coton ou dans le brouillard". Certaines personnes me disent également avoir la sensation que leur vue se modifie, comme s'ils regardaient à travers un voile… Sueurs froides puis chaudes, difficultés à respirer, oppressions dans la poitrine… qui rajoute à l'angoisse !
Et, dans la plupart des cas, c'est un ensemble de toutes ces manifestations qui annonce l'arrivée d'une crise d'angoisse….
Et puis, la crise est là : mal-être profond, pensées noires et obsessionnelles qui tournent sans arrêt… peurs… de l'avenir, de l'autre, de ne pas pouvoir sans sortir… la liste n'est pas exhaustive.
Et, à partir de là, c'est parti pour un temps indéterminé : quelques fois la crise dure quelques minutes, et d'autres fois, quelques heures, pouvant aller jusqu'à empêcher le sommeil, ou de sortir de chez soi… Bref, tous ces symptômes sont très connus… mais...
Comment s'en sortir ?
Bien entendu, la première question que me pose ces personnes est : "Comment s'en sortir ?", "Comment arrêter une crise d'angoisse ?".
Ce qui m'amène à leur proposer la formulation suivante : "Comment ne pas y entrer ?"
Une fois que ces personnes m'ont décrit les symptômes annonçant la crise, je leur demande également dans quel état d'esprit sont-elles dès que ces symptômes apparaissent ? Et, tout naturellement, ce qui est exprimé, c'est le refus, c'est la tentative de repousser la crise, de la combattre, c'est d'essayer de ne pas y penser.
Les pensées les plus courantes qui apparaissent dans l'esprit des personnes souffrant de crises d'angoisse sont : "oh, non, ça recommence… jusqu'où cela va-t-il encore m'amener…", "J'en ai marre d'être comme ça…", etc.
Encore une fois, ce mécanisme est tout à fait logique, car personne ne souhaite entrer dans une situation douloureuse… et pourtant… la meilleure façon de ne pas entrer dans une crise d'angoisse n'est pas de la combattre, ou de faire semblant… c'est de l'accueillir !
Accueillir…
Bon nombre d'approches philosophiques et psychologiques nous apprennent que tout ce que nous vivons est là pour nous enseigner quelque chose sur nous-même, pour nous apprendre quelque chose sur notre monde intérieur.
Il me semble que l'on trouve dans le Manuel d'Épictète la phrase suivante :
"Ce ne sont pas les évènements extérieurs qui sont la cause de notre malheur, mais le sens que nous leur donnons".
Nous pouvons appliquer cette citation à la manière de "recevoir" et de vivre une crise d'angoisse.
Si sur les prémices d'une telle crise, je suis sur la défensive, je trouve que ce n'est pas juste… mais pourquoi… je n'en peux plus, etc. (Et encore une fois, ce n'est qu'une observation, connaissant bien la question pour l'avoir moi-même vécu !) Alors il y a fort à parier que la crise d'angoisse sera difficile à passer.
Par contre, si sur ces mêmes prémices, je me dis "ok, voilà une crise d'angoisse… J'ACCUEILLE", et bien la façon dont va se dérouler ce passage sera nettement moins impactant. Oh, peut-être pas la première fois... mais si l'on met en place cette manière de "penser", alors, sur du long terme, ce que l'on appelle crise d'angoisse deviendra quelque chose de relativement léger.
Bien entendu, cela n'est qu'une toute première partie du "travail" à effectuer, car il sera nécessaire de de plonger dans nos profondeurs, conscientes et inconscientes, afin de déterminer ce qui est la source de ces angoisses. Mais ce travail se fera d'autant plus aisément que la surface sera "apaisée".
Pour conclure, et pour les fans d'Harry Potter, je fais souvent le parallèle entre le sort du "Ridiculus"et les crises d'angoisse. Pour resituer ce sort, il s'agit lorsque quelque chose fait peur à un sorcier de jeter le sort "Ridiculus" et instantanément, la source de la peur prend une forme "amusante"… Il est possible, avec un peu d'entrainement, d'agir de la même façon face à une crise d'angoisse… C'est une autre façon de l'accueillir et cela permet souvent de sourire intérieurement.
Photos : Shutterstock
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