DEUIL d'un décès

Le travail de deuil est un processus qui prend un certain temps selon le lien avec la personne décédée, et le contexte de son décès. Ce processus a été observé et balisé par des spécialistes, dont Elisabeth Kübler-Ross et David Kessler (1), dans leur ouvrage coécrit, avec ces 5 étapes : déni, colère, marchandage, dépression et acceptation.

Comment reconnaître le deuil ?

La période de deuil observée et reconnue varie entre quelques mois à une année. Au-delà d'une année, si la personne apparaît installée dans la phase de dépression, il est conseillé de s'interroger ou d'écouter les conseils de se faire accompagner. Les symptômes de la dépression sont la mélancolique, perte d'intérêt pour tout ou presque (voir les symptômes de la dépression) souvent, voire en permanence, cela révèle qu'elle est toujours, comme installée, dans la phase dépressive.

Cette situation de deuil, de perte par décès d'un être proche, il s'agit d'abord d'une séparation définitive imposée par l'extérieur. Perte subie pour laquelle, la personne se trouve sans ressources internes pour évoluer vers la phase d'acceptation permettant d'envisager sa vie sans l'être disparu.

Il n'y a pas d'effet sans cause, alors, le thérapeute doit orienter l'investigation d'un deuil plus ancien, dans la période de l'enfance, l'adolescence ou de jeune adulte : les pionniers de la psychanalyse des enfants nous rapportent comment la séparation du jeune enfant de la figure d'attachement (souvent la mère) et plus particulièrement la perte, provoque, une phase de protestation, puis la phase de désespoir apparaît et ensuite, l'enfant passe dans la phase de détachement : renoncement à son besoin d'attachement par l'anesthésie de sa souffrance.

Pour le deuil chez l'adulte, c'est donc la phase de désespoir du jeune enfant qui a connu une séparation trop jeune qui lui a provoqué la peur d'être abandonné, c'est ce traumatisme qui se réactualise. Cet état émotionnel de désespoir est une part enfant chez l'adulte, en conséquence, il lui est impossible d'en sortir par lui-même, puisque le jeune enfant est impuissant par nature.

Dans ses ouvrages relatant ses travaux d'observations de nombreux groupes de jeunes enfants, John Bolwby (2) a écrit sur l'attachement, la séparation et la perte, et rappelle les observations des pionnières de la psychanalyse des enfants :

« La séparation : Les états d'angoisse, de dépression ainsi que les états psychopathiques qui se manifestent à l'âge adulte peuvent, semblent-ils, être liés de manière systématique aux états d'angoisse, de désespoir et de détachement décrits par Doroty Burlingham et Anna Freud, comme plus tard, par d'autres. »

Dans le cadre d'un accompagnement psychothérapeutique, en retrouvant la mémoire traumatique d'une séparation ou d'une perte dans l'enfance, en procédant à la réparation de la part enfant, à la résilience de ce traumatisme ancien, la personne pourra poursuivre le processus du deuil présent et aller vers la phase d'acceptation permettant d'envisager sa vie autrement maintenant.

Le souvenir d'un deuil de la figure d'attachement peut être difficile étant donné que le traumatisme est survenu pendant la période pré-verbale et pré-identitaire, ce qui donne la mesure de l'impact émotionnel aggravé : l'entourage n'a peut-être pas perçu sa détresse ou l'a peut-être relativisée. Il y a un intérêt certain à interroger l'entourage si cela est possible.

Les approches psychothérapeutiques utilisant l'émotion comme « fil d'Ariane » permettent d'avoir accès à ces mémoires enfouies plus facilement.

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