Faire de mon hypersensibilité une force !
"Ne me secouez pas, je suis plein de larmes" pourrait être le leitmotiv des hypersensibles.
L'hyperstimulation de ce monde est un fardeau pour les hypersensibles. Si on les dit trop sensibles pour être heureux, on en oublie que la sensibilité est le propre de l'être humain et que ce n'est en aucun cas une maladie ou une chose anormale. D'ailleurs toutes les personnes hypersensibles ne se ressemblent pas forcément...
Les hypersensibles sont divisés en deux grandes familles : les introvertis et les extravertis. Si les extravertis s'investissent dans l'émotionnel (très affectif, émotif, dynamique et exalté), les introvertis sont en grande majorité réservés, silencieux, autistes, froids, insensibles et peuvent aller jusqu'à s'enfermer dans leur bulle. Quand leur sensibilité est maîtrisée, ils sont capables d'une très grande résilience.
Souvent perçus comme le vilain petit canard, ils en oublient que, comme dans "Le vilain petit canard", il faut accepter de ne pas être un canard pour marcher la tête haute et être un cygne.
Leur portrait
- Les hypersensibles sont susceptibles et ont peur de blesser l'autre. Ils ont un mal fou à rester dans le conflit, les tensions les atteignent facilement, ce qui est difficile pour eux. Ils ont ainsi cette impression d'être trop fragile tout en ayant une plus grande intelligence sociale plus importante que les autres car ils savent utiliser les bons mots. Et vous le savez, il faut une certaine force pour trouver les mots justes pour s'exprimer. Et si ces personnes ne sont plus en état de le faire et qu'elles ont dépassé leurs propres limites, elles se retrouvent coincées.
- Si les hypersensibles ne sont pas forcément des grands fans de papotage, ils sont souvent amenés à entendre beaucoup plus qu'ils auraient préféré. Très polis, ils sont capables d'afficher un air souriant et attentif tout en se penchant sur le sort de leur interlocuteur alors qu'ils sont fatigués et n'ont plus vraiment la force d'écouter. D'ailleurs, si les discussions restent très superficielles, les hypersensibles se forcent à écouter et à participer, ce qui les poussent à bout.
- En soirée, ils veilleront largement à ce que tout le monde soit au mieux. Ayant pour préoccupation de se mettre à la place de l'autre, ils auront à cœur que tous se sentent parfaitement bien et à l'aise.
- Les hypersensibles ont d'ailleurs beaucoup de mal à comprendre que l'on puisse arrêter d'aimer quelqu'un, et c'est source d'une grande souffrance chez eux. Ils ont aussi des difficultés à réaliser qu'on puisse mentir, ils ne comprennent pas l'intention.
Les sources de leur souffrance
En général, si les émotions sont difficiles c'est que nous résistons à ce vécu émotionnel, et essentiellement aux sensations ressenties dans notre corps. Chez les hypersensibles, leurs souffrances proviennent de différentes sources :
- Le trop d'émotions entraînent des souffrances. Pourquoi ? Ils n'écoutent pas leurs émotions par peur du conflit, que les gens les regardent bizarement et par peur de devoir s'expliquer. Ils accumulent alors les émotions jusqu'à ce que ça leur devienne insupportable. La rumination mentale est quotidienne chez eux et elle est liée aux besoins de contrôle ;
- Ils ont beaucoup de valeurs fortes (la justice, etc.) ;
- Ils ont un manque d'estime de soi : il est plus difficile pour ces personnes de développer leur estime et confiance en soi. Ils ne savent pas comment exprimer leurs émotions et par où commencer. Ils ont peur que leur différence leur vaille un rejet, ce qu'il ne souhaite pour rien au monde.
- Ils envoient des signes paradoxaux : ils peuvent tout à fait s'ennuyer et montrer un air intéressé.
- Ils ont un sentiment de honte, de culpabilisation et de dramatisation : Leur perfectionnisme est très culpabilisant, très contrôlant, ce qui en devient une faiblesse. Le tout étant lié à leur mode de pensées.
Si souvent la personne à haute sensibilité doit faire un bon bout de chemin avant de pouvoir le vivre comme un atout, c'est surtout qu'elle cultive la croyance sur le fait que sa sensibilité est source de souffrance, alors qu'elle ne réalise pas que c'est sa façon de vivre avec elle-même qui la fait souffrir.
Enlever son masque et trouver son chemin
- Il est primordial de comprendre son fonctionnement pour le gérer et se comprendre : c'est une façon de penser différente des personnes qui sont moins axées sur l'hypersensibilité. Il faut avoir conscience qu'on ne sera jamais comme tout le monde, nous avons des idéaux et vivons dans un monde assez rose en définitive. La première des clés est de s'accepter en tant que personne hautement sensible et avoir en tête qu'on ne peut pas emmener tout le monde dans notre monde. Faire un travail sur la compréhension de vos émotions est intéressant pour vous, chaque émotion a un rôle bien précis. Par exemple, la colère est une émotion qui nous dit que quelque chose au niveau de nos valeurs, de nos limites n'a pas été respectée. La tristesse nous renseigne sur le fait que nous avons besoin de revenir vers nous-même, et si vous n'écoutez pas votre colère, elle s'exprimera autrement, par la tristesse par exemple ou par une autre émotion. Tout est lié...
- Il faut renforcer son estime de soi : pour avoir confiance en soi il faut se valoriser, entraîner son esprit pour être bienveillant avec soi et voir le verre à moitié plein. Les hypersensibles ont généralement un gros besoin de reconnaissance, ce que les autres prennent pour de l'immaturité. Et ils souffrent d'un manque de valorisation/ de reconnaissance par rapport à leurs besoins de départ, d'où le sentiment de ne pas être adapté à ce monde, d'être un imposteur. Il est donc important de leur dire ces choses-là pour qu'elles expriment leur potentiel.
- Il est nécessaire d'exprimer ses ressentis : il est primordial de mettre des mots sur ses ressentis. C'est d'autant plus important pour eux de savoir d'où viennent leurs émotions qu'ils ressentent. Ces personnes ont besoin de plus de temps pour se comprendre, comprendre ses émotions et se ressourcer, ils ont un rythme différent. C'est le début d'apprendre à s'aimer et d'être bienveillant avec soi-même.
- Se connecter à son corps : le fait de constamment penser, réfléchir rend anxieux et inquiet. Se reconnecter à son corps grâce à de l'exercice permet de se recentrer en ne se focalisant pas seulement sur ce qui se passe dans sa tête, ses pensées mais à ses ressentis. Le fait d'être à l'écoute de son corps permet d'être aussi à l'écoute des signes qu'il nous renvoie.
- Faire attention à son alimentation : les personnes hautement sensibles sont souvent fatiguées, et l'alimentation est aussi une des clés pour limiter la pollution du corps par tout un tas de substances chimiques et toxiques. Questionnez-vous sur votre alimentation et identifiez quelques changements que vous pourriez mettre en place. Cela peut faire une différence significative sur votre taux d'énergie. De nouvelles habitudes alimentaires peuvent être mises en place petit à petit, sans vous mettre de pression.
- Il faut avoir confiance en la vie : Apprendre le lâcher-prise est fondamental car ils sont souvent dans un grand contrôle, il leur faut développer leur spiritualité. En vous posant notamment ces questions : Quelles sont vos croyances sur la vie ? Qu'est-ce que vous pensez mériter de la vie ? Comment est-ce que vous percevez l'échec ? Comme une erreur de plus faite qui vous empêche d'être parfait ou est-ce que vous arrivez à voir que chaque erreur est une leçon qui vous amène où vous avez besoin d'être. Ré-entraîner son cerveau, et persévérer dans cette direction est la solution.
Alors vivre des émotions intenses n'a rien de simple, mais c'est aussi la meilleure des manières pour vivre la vie que vous voulez, et d'être heureux en vous sentant véritablement vivant. Et n'oubliez pas que c'est en voyant clair en soi que notre vie devient pus riche. Cela nous procure beaucoup de joie, et on devient alors capable de vivre l'instant présent et d'être heureux.
Photos : Shutterstock
Les informations publiées sur Psychologue.net ne se substituent en aucun cas à la relation entre le patient et son psychologue. Psychologue.net ne fait l'apologie d'aucun traitement spécifique, produit commercial ou service.
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ
Article très enrichissant. Je ressens exactement cela mais je ne pouvais mettre aucun nom sur "cette différence". Merci également pour ces conseils.
De toute la littérature que j'ai pu lire cet article retranscrit précisément un tas de questionnements que j'ai pu me formuler. C'est assez bluffant et surprenant de voir que visiblement ces questions sont communes à tant d'autres. Puisque toutes intégralement sorties de mon cerveau et écrites ici par une personne que je ne connais pas ! À part ça, je n'ai pas encore trouvé d'écrits qui expliquent franchement en quoi c'est super. Tout le monde le dit mais je finis par me demander si c'est pas de l'autopersuasion de consolation. J'ai l'impression de vivre dans le monde des bisounours sans bisounours alors c'est bien mignon mais pour l'instant je comprends pas pourquoi c'est une force
C'est tout à fait MOI.. Je savais que j'étais différents des autres. Mon père dit de moi que je suis trop "soft"... La mère de mes enfants disait de moi que je suis trop contrôlant, trop gentille , que j'ai toujours besoin de reconnaisance des autre Pfff...Et bien la je suis scotché maos content à la fois car je me dit que je suis pas le seul.. Votre article ma motivé... Je vais trouver mon chemin, en mettant en application les conseils donner. M ACCEPTER EN TANT QUE PERSONNE HAUTEMENT SENSIBLE ! 1000x MERCI
Je ne pense pas être une hypersensible ou alors uniquement du côté négatif car seules les émotions et ressentis négatifs sont démultipliés alors que le positif non. J'ai l'impression que je n'arrive pas à ressentir le positif quand bien même je m'y efforce. J'ai de plus énormément de mal à comprendre mes ressentis et les décrire (sauf dire si c'est positif ou négatif).
C’est tout moi! J’ai longtemps considérée que c’était une faiblesse, car mon hypersensibilité fait que je capta toutes les émotions que dégage les autres et parfois ça me rend triste et cela me met mal à l’aise toutefois moi aussi je m’émerveille d’un rien je suis une personne joyeuse et quelques fois angoissée car mon cerveau ne me donne du répit qu’avec le sport ou TV , musique
Bonjour, on parle toujours de l'hyper-émotivité avec la tristesse, l'angoisse, la peur... Mais elle est présente aussi dans la joie, la découverte et le besoin de partage. Lorsqu'une émotion est trop forte, que ce soit de la tristesse ou de la joie, je la vie à fond et la communique, bien souvent sans le vouloir, à tout mon entourage. On parle tout le temps du négatif. Mais je trouve intéressant aussi de parler du positif. Que nous avons la capacités de transmettre une belle énergie et une joie lorsque nous debordons de bonheur. Je m'émerveille d'un rien et ce coté infantile apaise et donne le sourire à la personne qui est à mes côtés. Nous avons cette puissance en nous. Je pense qu'il est important aussi de le dire.
Je suis comme ça et je suis bouffer j arrive pas a m en sortir
C est tout moi et ça me bouffe la vie
Il y a bcp de vrai et je m'y retrouve.
Oh la la c'est tout moi. Merci pour cet article formidable qui permet d'avancer et d'apprendre à se donner le temps... La confrérie des hypersensibles j'aimerais créer....
Chargement en cours