La psychosomatique : Quelles en sont les principales causes ?
La Psychosomatique établit un lien entre Psyche (l'âme, en grec, et décrivant les manifestations conscientes et inconscientes en psychanalyse) et Soma, (le corops, en grec).
L'étiologie va mettre en avant les différentes causes des maladies, qu'elles soient infectieuses ou pas : causes d'ordre biologique, chimique, c'est-à-dire somatique « pure» ou/et psychique. Il est intéressant, de se pencher sur les causes psychiques, même dans les cas de maladies infectieuses, parfois. Aussi, la Psychosomatique va mettre en lien Psyché et Soma.
Jean-Paul Valabrega (psychanalyste français, 1922-2011), analysé par Jacques Lacan, parle de l'existence d'un noyau conversionnel chez tout individu. Le corps est ainsi conçu comme un préconscient chargé d'une mémoire signifiante. Ainsi, tout symptôme somatique contient un sens que le travail de la cure psychanalytique vise à découvrir et à élaborer. Pierre Marty, psychiatre, psychanalyste français, 1918-1993, participe à l'émergence, dans les années 1950, de l'École de psychosomatique de Paris.
Principales causes somatiques
Il rapporte plusieurs cas de conversion somatique dans un ouvrage coécrit avec Michel de M'Uzan (neuropsychiatre et un psychanalyste français, membre fondateur de l'école de psychosomatique de Paris, 1921-2018) et Christian David (médecin, psychanalyste et philosophe français, 1929-2013, l'un des fondateurs de l'École psychosomatique de Paris) : L'investigation psychosomatique (1990). Franz Alexander, médecin américain, et psychanalyste (1891-1964) avait établi une liste étiologique ainsi :
- La constitution héréditaire
- Traumatisme obstétrical
- Maladies organiques de l'enfance
- Soins reçus dans l'enfance
- Expériences accidentelles d'ordre physique (bras cassé, etc)
- Expériences accidentelles d'ordre affectif de l'enfance
- Climat affectif du milieu familial
- Traumatismes physiques ultérieurs
- Expériences affectives ultérieures (personnelles ; professionnelles)
Mr Alexander parle de types spécifiques de conflits, où l'expression somatique surgit grâce à la combinaison d'une prédisposition somatique et d'une sensibilité personnelle, avec une surcharge d'affects liés à un événement de vie. Pierre Marty intègre la personne dans sa totalité, où tout est interdépendant et relié. Ainsi, l'expression somatique est un moyen de résoudre tensions et conflits que l'appareil mental va supplanter dans le cas des névroses.
Le symptôme hystérique
Freud parlait, à son époque, du « mystérieux saut du psychique dans le physique », c'est-à-dire un phénomène de conversion somatique avec pour cause une origine psychique. Dans le cas du symptôme hystérique, on retrouve tout d'abord des symptômes non somatiques, qui se manifestent par des affects « modifiés » :
- Enflure des affects,
- Théâtralisation,
- Affabulations (histoires à dormir debout),
- Exagération,
- Dramatisation,
- Manque de maturité avec un besoin de soutien même pour des événements anodins,
- Carence affective se manifestant par un besoin de satisfaction immédiate des besoins (régression au stade oral, narcissisme primaire),
- Érotisation, non-distanciation.
Dans le cas de l'hystérie, le retour du refoulé ou retour du passé (fantasme oedipien en premier lieu, affects, pulsions libidinales remontant à l'enfance (le ça)) se manifeste somatiquement, par des paralysies, douleurs diverses, vertiges, inhibitions… La conversion somatique représente alors une décharge de plaisir pathologique. Le langage corporel de l'hystérique est la conversion symbolique du refoulé. Le symptôme hystérique de conversion est lié à une problématique névrotique : il est l'expression d'un conflit intrapsychique entre les désirs oedipiens (le ça) et l'interdit vis-à-vis de ces mêmes désirs (le surmoi).
Le symptôme somatique
La Psychosomatique est devenue une discipline à part entière, et demeure fondée sur des manifestations somatiques de l'inconscient. Ne relevant ni du registre névrotique, ni du registre psychotique, le symptôme somatique peut se manifester par des gestuelles sensori-motrices (interactions entre le sensoriel et le moteur), des dysfonctionnements du système nerveux végétatif, c'est-à-dire des organes tels que les reins, l'appareil digestif, mais aussi le système circulatoire, le poumon, la respiration, ou le système musculaire.
Plus généralement, le symptôme somatique est la manifestation de l'esprit sur le corps humain. Le symptôme somatique prend naissance à un point de fixation, et résulte d'un noeud conflictuel qui a démarré à ce moment du point de fixation. Il resurgit lorsqu'un événement vient faire écho au point de fixation. Dans la population générale, au cours de la vie :
- 37 % des personnes souffrent de douleurs articulaires,
- 32 % de douleurs du dos,
- 25 % de céphalées,
- 25 % de douleurs thoraciques,
- 24 % de douleurs des membres,
- 24 % de fatigue,
- 24 % de douleurs abdominales,
- 23 % de vertiges,
Un tiers de ces symptômes demeure médicalement inexpliqué : absence de cause organique sous-jacente. Principalement, les expressions somatiques se retrouvent sur :
- les bronches : asthme
- la peau : eczéma
- le système digestif : ulcère d'estomac, colite
- le système cardio-vasculaire : infarctus, hypertension artérielle
La fibromyalgie est un exemple de symptômes somatiques, réunissant douleurs musculaires ou articulaires permanentes, fatigue chronique, troubles du sommeil, symptômes dépressifs et troubles anxieux, et ce, pendant des mois. Le syndrome de fatigue chronique, également appelé encéphalomyélite myalgique/syndrome de fatigue chronique (EM/SFC), se manifeste par une fatigue sévère, invalidante, de longue durée, sans cause physique ou psychologique, à priori, et sans anomalie objective détectée lors de l'examen clinique ou des analyses de sang.
Les informations publiées sur Psychologue.net ne se substituent en aucun cas à la relation entre le patient et son psychologue. Psychologue.net ne fait l'apologie d'aucun traitement spécifique, produit commercial ou service.
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ