Cancer et psychanalyse
Le malade cancéreux sur un fil... comme un funambule.
Chaque individu marche sur la route de sa vie avec des objectifs, des convictions qui font sens pour lui. Et puis un jour sur cette route un obstacle se dresse devant lui. L'annonce du cancer propulse l'individu hors de sa route. Ce traumatisme le projette sur un fil dont il ne connait ni la longueur, ni la solidité et il ignore également sa capacité à pouvoir avancer sur ce fil.
Comme un funambule, le malade cancéreux est seul au dessus de sa route. Chaque pas dans l'avancée de la maladie est un pas incertain, dangereux. Le deséquilibre est permament. C'est une acrobatie de chaque instant, le corps est fatigué, malmené par les soins, le fardeau devient de plus en plus lourd et pourtant il faut rester en équilibre pour ne pas tomber.
Une fois le fil traversé, c'est le soulagement, la rémission. Toutefois, le malade cancéreux est encore en hauteur, certes plus sur le fil mais il lui faut maintenant descendre, retrouver la route de sa vie. Il continue à avancer avec prudence, accompagné d'incertitudes, de doutes. Les cellules cancéreuses ont été anéanties mais le corps et le psychisme en garde des traces. Le malade n'est plus sur le fil, mais il a, à present, une épée de Damoclès au dessus de la tête, avec la peur permanente de la récidive.
Le malade cancéreux se voit confronté à plusieurs étapes dans sa maladie :
- La pemière est le traumatisme provoqué par l'annonce de la maladie
- La deuxième est celle de la traversée de la maladie
- La troisième est la période de rémission et pour cetains il y en a une quatrième...
- L'annonce de la rechute.
La psychanalyse permet au malade d'exprimer ses doutes, ses craintes, il est entendu, dit ce qu'il ne peut dire aux personnes qui lui sont proches, par peur de les inquiéter davantage. Certains malades ont besoin de trouver une réponse au " pourquoi eux ? ". Ce questionnement est douloureux et souvent sans isssue si le patient n'est pas accompagné par un professionnel.
Durant la période de soins, le corps est abimé, mutilé, le psychisme l'est tout autant, mais ce n'est pas toujours visible car le malade cancéreux a tendance à vouloir être fort, alors il n'exprime pas son ressenti. La psychanalyse libére les "maux" par les "mots". L'accompagnement psychanalytique peut être un véritable soulagement.
Souvent le malade en rémission se pose la question de qui il est maintenant, comment va-t-il vivre avec les traces de la maladie. Pour l'entourage les soins sont finis, le malade n'est plus considéré comme malade et pourtant les traces laissées dans le psychisme ne disparaissent pas aussi vite que les cellules cancéreuses.
La psychanalyse consiste à aider le malade à exprimer et clarifier sa souffrance, tous les bouleversements auxquels il est confronté, à comprendre tout ce qui lui arrive en l'inscrivant dans son histoire. Le psychanalyste accompagne le malade à travers les questionnements et les enjeux vitaux auxquels le patient est confronté.
Chaque individu a sa propre histoire de vie, chaque cancer est d'abord une personne, une histoire, une vie, le malade est l'expérience de cette vie là. Etre malade du cancer constitue une expérience psychique qui se vit comme une épreuve concernant le malade dans ses émotions, ses relations, ses attentes et ses peurs à travers son parcours de traitement et de soins.
La dimension psychanalytique apporte une compréhension non pas de la maladie mais du malade. Ce qui est le plus important dans le cancer pour le psychanalyste, c'est la personne malade dans sa totalité.
Photo : Shutterstock
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Tout à fait exact. Et l'actualité nous ramène toujours à la maladie - Artistes décédant - un chemin de croix. Même si d'autres maladies semblent plus cruelles à surmonter. Courage. M^Bien que ce mot ne veuille rien dire.