L'abandon d'une mère : quelles sont les conséquences ?

Comment grandir sans sa mère ? Quelles sont les séquelles d'une mère absente ?

25 JUIN 2019 · Dernière modification: 24 OCT. 2019 · Lecture : min.
Abandon mère

L'affection, l'attention, la présence et le soutien d'une mère sont autant de choses qui constituent l'un des besoins les plus grands de tout enfant, et ce tout au long de sa vie. De quoi pourrions-nous avoir d'avantage besoin ? 

La première peur qui apparaisse chez un enfant est la peur de perdre sa mère, que celle-ci soit absente et qu'elle ne vienne pas nous secourir alors que nous avons besoin d'elle. Comment compenser ce manque si cela est le cas ? Car si nous sommes capables de tout accepter de notre mère petit.e, quand nous grandissons, nous commençons à remettre en question la façon dont notre mère nous a traités et/ou nous traite encore actuellement.

Les séquelles d'une mère absente

Si l'on se sent abandonné/e par sa mère au moment où l'on en a le plus besoin, on va vivre alors une situation traumatisante, ce qui provoquera des blessures d'attachement. La maltraitance (violences physiques, abus sexuels... ), l'absence (deuil), la séparation (divorce) de la part d'une figure d'attachement sont autant de traumatismes qui vont mener à une blessure d'attachement. 

Si vous avez atteint l'âge adulte et que vous avez grandi avec une mère absente, vous avez pu/pouvez :

  • ressentir un sentiment de terreur dans les situations où vous devez être seul/e ;
  • avoir appris à bien vous comporter et faire ce que les autres attendent de vous ;
  • avoir des troubles du sommeil et de l'alimentation ;
  • avoir un fort sentiment d'anxiété (quand une mère s'absente pendant de longues périodes et que la mère utilise cette peur pour contrôler son enfant en menaçant de l'abandonner s'il n'obéit pas. L'enfant n'a alors pas d'autre choix) ;
  • avoir un manque de confiance en les autres.

S'épanouir sans mère est tout à fait possible si l'enfant est très bien entouré. Il peut en effet avoir une vie épanouie en reportant l'amour et les éventuelles demandes sur les proches qui s'occupent de lui. Le fait de tisser des relations étroites avec des membres de sa famille va l'aider, il profitera de l'attention et de l'amour des personnes qui l'entourent, permettant ainsi de mieux accepter l'absence/la perte d'une mère.

La réaction de l'enfant face à une mère absente

Face à une mère absente, l'enfant va alors protester, puis viendra le désespoir et enfin l'éloignement. L'absence de la mère ne déclenche pas une affection mais une certaine folie des sentiments, les sentiments amoureux de l'enfant seront alors souvent bloqués. D'ailleurs, cette absence peut également avoir pour effet de déclencher une haine de la part de l'enfant pour avoir été soumis à ce cercle vicieux de vouloir de l'affection et de la perdre à chaque fois.

La mère absente peut donc mettre au monde des enfants en colère, distants et tristes. Ils apprennent qu'ils doivent faire face au monde seuls. L'enfant peut alors porter des masques pour pouvoir survivre à cette situation :

  • le masque du sympathique ;
  • le masque de la terreur ;
  • le masque de l'insensible, etc.

Une fois adulte, il sera difficile pour l'enfant, de reconnaître que derrière ce masque/ cette fausse personnalité se cache cette blessure. 

Une confiance en les autres altérée

La confiance en les autres est symptomatique d'une mère absente. De même que l'espoir que quelqu'un puisse répondre à ses besoins ou à l'aimer. La personne créera des liens de dépendance absolue vis-à-vis des personnes aimées, des liens qui échoueront encore et encore. 

La suspicion, la méfiance feront donc partie du quotidien de ces personnes qui apprendront à établir des liens de colère, d'anxiété et de méfiance avec les autres.

Comment développer des attachements sécurisants avec les autres ?

Même vous n'avez jamais bénéficié d'un attachement sécurisant, il est indispensable pour vous de développer des attachement sécurisants avec des personnes dignes de confiance afin de guérir vos carences liées à une mère absente. Sachez qu'il n'est jamais trop tard pour développer cet attachement sécurisant. Pour cela, choisissez les personnes qui feront office de figures d'attachement en les sélectionnant bien grâce à ces questions :

  • Vers quelle personne de confiance vous tournez-vous quand vous allez mal ?
  • Qui se soucie réellement de moi et de savoir comment je vais ? 
  • Si j'étais en situation de dépendance totale (accident, maladie grave...), vers qui j'irai ?
  • Sur qui puis-je compter en toute situation ? Qui sera toujours présent.e pour moi ?

Réfléchissez bien à ces questions et faites un tri parmi vos proche afin de choisir votre/vos figure.s d'attachement.

Une réaction différente face à la déception et la souffrance

Sachez que la sécurité et l'insécurité se reflètent aussi dans notre réaction à la déception et à la souffrance dans les relations qui comptent pour nous. Demandez-vous ce que vous ressentez quand quelqu'un vous a déçu....  Vous vous fermez ? Vous êtes accablé.e ? Vous souhaitez punir l'autre ? Essayez-vous de minimiser l'événement ou de ne pas montrer votre déception ?

Les attachements sécurisants améliorent notre résilience et permettent de mieux nous exprimer. Les styles d'attachement insécurisants ont tendance à exagérer, augmenter leur déception et souffrance, en culpabilisant l'autre si nécessaire, dans leur tentative de créer une relation plus sécurisante.

Enfin, grandir sans mère n'est pas quelque chose de naturel, faites-vous aider si vous en ressentez le besoin et que cela impacte votre vie dans un ou plusieurs domaine.s ou à l'heure de devenir soi-même parent. Cet accompagnement peut être assuré par un psychologue qui vous permettra de vous épanouir. Cette prise en charge personnalisée et une écoute de vos besoins vous permettront d'avoir une vie tout à fait équilibrée.

Photos : Shutterstock

PUBLICITÉ

psychologues
Écrit par

Psychologue.net

Notre comité d'experts, composé de psychologues, psychothérapeutes et psychopraticiens agréés, s'engage à fournir des informations et des ressources précises et fiables. Toutes les informations sont étayées par des preuves scientifiques et contrastées pour garantir la qualité de leur contenu.
Consultez nos meilleurs spécialistes en thérapie familiale
Laissez un commentaire

PUBLICITÉ

Commentaires 31
  • icaromy

    Ma mère ma laissé moi et mon petit frère dans son appartement j'avais 2 ans mon frère 1 an,a mis le feu a l'appart les pompiers nous ont sauvé nous avons étaient placés a la dass jusqu'à 18 ans donc famille d'accueil et foyer,a 18 ans le foyer ma mis a la rue j'ai galéré jusqu'à aujourd'hui j'ai 48ans mon petit frère s'est pendu il y a 15...,j'aproche de 49 ans et je commence a être fatiguée de la vie je ne sais plus quoi faire,ma mère qui ma retrouvé a l'enterrement de mon frère me harcèle de sms et ne s'intéresse pas du tout a moi tout tourne autour d'elle moi dans ma galère je suis seul sans affection cela me fatigue....

  • LAKE HAL

    Bonjour ! Une femme de 28 ans abandonne 2 enfants de 8 et 7 ans et fuie avec son amant. Que faire ? Merci.

  • Mana

    Merci pour ce développement.

  • Schadrac

    Très content et ravie de votre article je vous encourage de continuer à nous aider à mieux prendre soin de nos siens et de bien le protéger.

  • Dan

    Oh mon Dieu je pourrait en écrire long sur ceci . Je viens d'une famille de huit enfants dont la mère est parti de la maison en 1969 . Le bébé avait 3 mois et la plus vieille avait 14 ans et moi 11 ans . Ma soeur de 14 ans nous a fait vivre l'enfer à moi et mes frères et soeurs . Mon père a travaillé fort pour nous garder et dans ses années des séparations il en avait pas beaucoup et encore moins une mère qui part avec un autre homme et nous laisse derrière elle comme des déchets .

  • jojo

    moi a 3 ans ma maman est décédé et j ai resté a plusieurs place aujourdhui j ai 78 ans

  • Ti beau

    Moi jer vice pas de maman depuis l’ange de 15 ans m’est moi elle est décédé et jer lue se vous avez écrit c’est bien vrai je me reconnais la dedans aujourd’hui jer 60ans et l’abandon jer toujours sa ma mère était malade c’est dans la tête d’un enfant ados sa reste grave oui et jer u tout se que vous dites abus trouble alimentaire de tout jer mon petit fils qui a 3 ans que c’est sa mère qui a la garde et il est toujours garde pauvre bébé on etai proche avent j’espère que pour lui sa va bien aller moi j’aime les enfants je trouve que c’est de la joie dans no vie merci pour se beau message excuse m’est faute

  • Josépha

    Je lis tous vos messages et à la fois je suis soulagée car je me sens moins seule à vivre ce qui est quelque chose d'assez rare : une mère absente lorsqu'on est enfant ; et à la fois je suis triste de constater que c'est tellement dur de s'en remettre et qu'on peut traverser sa vie avec ce fardeau... J'ai 38 ans, depuis bientôt 3 ans avec le père de mon enfant (mon record de longévité avec un compagnon, sans mon fils je l'aurais déjà quitté...), du mal à gagner ma vie et stressée pour un rien. Mais les choses semblent s'améliorer petit à petit. Je commence à avoir quelques personnes sur qui compter et ce soutien me donne confiance de me lancer à mon compte :-) J'ai de moins en moins souvent d'anxiété. Et ce, grâce à un travail sur moi que j'ai commencé quand j'avais 19 ans, sur les conseils de ma mère ! Ma mère a quitté mon père quand j'avais 10 ans et a cru qu'elle réussirait à nous élever seule, ma sœur, mon frère et moi. Au bout de même pas un an, elle a rendu la totalité de la garde à mon père. Elle s'est mise avec un compagnon dépressif au RSA qui n'aimait pas les enfants. Ils habitaient un studio et nous ne pouvions donc pas voir ma mère tous les 3 en même temps. C'était un week-end par mois chacun. Du jour au lendemain, je n'ai donc plus vu ma mère que 2 jours par mois, j'avais 11 ans. Elle s'est mise à être chanteuse et nous disait régulièrement que si elle perçait, elle pourrait reprendre la garde. Ce qui n'est jamais arrivé. Quand je la voyais elle pleurait souvent et me reprochait de ressembler à mon père. Elle m'a une fois privé de la voir pour me punir. Je ne pouvais pas la contredire. Et en plus elle a été intrusive dans ma vie, faisant capoter plusieurs histoires d'amour. Ce qui était particulièrement dur, c'est que j'étais très attachée à elle comme elle m'avait élevée 11 ans et que je ne pouvais pas faire le deuil comme je la voyais un peu, comme un couteau qu'on remue dans la plaie. À peine je l'avais enfin retrouvée qu'il fallait se dire au revoir... Chez mon père je me sentais seule aussi. Les belles-mères ne duraient pas. Il m'a donné le rôle de maman auprès de mes frères et sœurs, ce qui a creusé un fossé entre eux et moi. De plus il se moquait de moi devant eux car j'étais une enfant très sensible. Ils étaient 3 et moi toute seule. Je n'avais aucune figure d'attachement autour de moi. Ce qui m'a sauvée, c'est la Nature. J'ai commencé à être amie avec le vent, ce qui est bien pratique car il est partout et ne peut disparaître ! J'étais amie avec un arbre durant l'enfance mais il a été déraciné quand j'avais 13 ans. Même les arbres n'étaient pas fiables !! Ma spiritualité, parler avec un invisible plus grand que moi, est ce qui me hisse vers le haut et me motive à toujours évoluer, aller mieux, me dépasser. Et mon fils m'aide à avoir un cadre et me lever le matin :-) Pourquoi j'écris ici ? Pour ce témoignage qui vous aidera peut-être : Hier soir mon compagnon a encore évacué sa colère sur moi. J'ai pensé que ça suffisait bien comme ça, que c'était inacceptable, ce qui m'a mise dans une grande colère, puis tristesse puis désespoir jusqu'à une émotion que je connais bien pour l'avoir longtemps côtoyée, comme une amie réconfortante lors du quasi abandon de ma mère : une mort intérieure, une indifférence à tout, comme une insensibilité, un abandon de soi et du monde, de la vie... Et j'ai compris que j'avais développé cette émotion comme une résistance pour ne pas accepter l'inacceptable. Comme on pourrait faire la grève de la faim pour protester. J'ai compris, devant ma sur-reaction face à la colère de mon compagnon, que je n'avais toujours pas accepté l'abandon de ma mère. Et que si je ne l'acceptais pas enfin, je me privais de vivre ma vie. C'était dans mon intérêt d'accepter, même si ça faisait très mal. J'ai donc pris un temps seule, dans la foulée. J'ai pleuré à chaudes larmes "je veux ma maman" comme une petite fille puis j'ai dit à haute voix plusieurs fois : "j'accepte de ne plus voir ma mère que deux jours par mois durant 7 ans" et j'ai pleuré, pleuré jusqu'à l'apaisement. Mon compagnon est venu s'excuser et je l'ai remercié de m'avoir permise de me libérer de cette vieille blessure ! Bon, je me suis souvent dit "ca y est, je suis libérée !" et ce n'était que temporaire, mais quand même, à force d'efforts, ça va de mieux en mieux ! Je n'ai ensuite pas réussi à dormir, je me suis levée en pleine nuit pour taper dans le vide ma rage. Aujourd'hui je suis toute penaude, j'ai annulé mes rdv pro et je prends soin de moi en allant lire cet article avec une boisson chaude... Merci à celles et ceux qui m'ont lue jusque là. Ça fait du bien de se plaindre un peu et de se livrer ! J'espère que ça pourra aider. Je vous envoie plein de soutien, de douceur et d'amour. La solitude n'existe pas car nous sommes tous Un ;-)

  • 015

    Ma mère était parti quand j’avais 2ans, et à l’age de 14ans alors que je vivrais avec mon père et sa nouvelle femme à l’autre bout du pays, ma mère est morte. J’avais passé toute mon enfance sans elle, toute ma vie au fait. Et la femme de mon père qui ne m’aime pas. J’ai 22ans aujourd’hui et j’en souffre toujours. Surtout cette manque de confiance aux autres, le mal à construire des relations, à m’ouvrir au monde, ce masque de “je vais bien” que je porte chaque jour. En fait, la douleur est toujours présent. C’est quelque chose qui ne part jamais et même quand on essaie de tout oublier. J’ai perdu une partie de moi à jamais.

  • Qi

    J'ai perdu ma mère et à 10 ans. Mon père nous avait à sa charge mon frère et moi et m'a abandonné à sa nouvelle femme qui me détestait et qui faisait tout pour détruire ma confiance. Il me semblait que ça ne changeais rien dans ma vie et pourtant 35 ans plus tard je me rend compte que c'est un vide qu'on porte en soi toute la vie. Une solitude infinie qui ne se comble pas. Rien n'y fait, que ce sentiment de toujours espérer pouvoir se poser et de finalement avoir une sérénité. Mais non ça n'arrive pas. Le pire c'est aussi cette incapacité à vraiment s'attacher aux autres, ça devient mécanique. Faire semblant d'être heureux pour éviter les problèmes et porter un masque tout le temps pour éviter tout. L'évitement, la fuite devient un mode de vie. Tout éviter, s'enfuir même de sa propre vie et des émotions, être soi-même n'est pas une option, car c'est la survie qui prime. C'est peut-être une partie de moi qui est parti finalement.


Chargement en cours



derniers articles sur thérapie familiale

PUBLICITÉ