Quels sont les différents types d'attachement ?

Comprendre les besoins d'attachement chez l'enfant est la base du développement psychique et émotionnel qui permet de devenir un adulte confiant et capable d'aller vers les autres.

13 DÉC. 2021 · Lecture : min.
Quels sont les différents types d'attachement ?

Boris Cyrulnik qui a beaucoup étudié le sujet de l'attachement et pense qu'on devrait enseigner cette théorie à tous les professionnels de la petite enfance déclare à ce sujet :

« Il est désormais prouvé, imagerie médicale à l'appui, que les privations affectives provoquent des altérations cérébrales. »

En reprenant les travaux de John Bowlby qui est le créateur de cette théorie, qui a donc depuis été largement validée par les neurosciences, on distingue 4 grands types d'attachement : sécure, anxieux, évitant et désorganisé.

L'enfant, lors de sa construction, éprouve le besoin vital d'une figure d'attachement à partir de laquelle, il va pouvoir apprendre peu à peu à aller dans le monde en intériorisant la sécurité physique et émotionnelle qu'il éprouve lorsqu'il est près de celui ou celle qui joue ce rôle.

Les besoins d'attachement

Les besoins d'attachement peuvent se résumer ainsi 

Se sentir protégé, se sentir vu, se sentir compris, se sentir rassuré, sentir l'amour dans le regard de l'autre, se sentir accompagné dans la découverte du monde, ressentir le bien-être de la présence tranquille de l'autre, et enfin, savoir que les conflits sont toujours suivis de réparation et d'apaisement.

Lorsqu'un enfant reçoit par la disponibilité aimante de ses figures d'attachement, une quantité suffisante de tout cela, il développe une représentation de lui-même et du monde, et une confiance en ses aptitudes qui lui permettront de ressentir intérieurement cette ressource lorsqu'il fera enfin son propre chemin.

Son attachement sera sécure.

Lorsqu'un enfant ne reçoit pas assez de signes d'attachement, tels que ceux décrits plus haut, ou lorsqu'il en reçoit trop, par exemple de parents hypervigilants, il risque de développer une vision du monde entachée de peur.

  • L'attachement anxieux

L'attachement anxieux, qui naît de cette configuration, affaiblit l'estime de soi et crée une perception du monde qui exagère le négatif et diminue le positif. Et cela mène très souvent à une forme de dépendance affective anxieuse qui imagine sans cesse tous les pires scénarios qui pourraient advenir.

Les contacts physiques et émotionnels n'ont pas toujours été la norme dans les familles. A une époque plus lointaine, on gardait les bébés emmaillotés en couveuse, les contacts peau à peau, du bébé et de la maman existaient moins, les câlins, les 'je t'aime', lorsque l'enfant n'est plus tout à fait un bébé, n'existaient pas souvent non plus. Le monde évolue vers une meilleur compréhension du besoin biologique d'attachement.

  • L'attachement évitant

L'attachement évitant est celui de l'enfant qui a appris à mettre à distance ses propres émotions afin de ne pas souffrir d'un milieu dans lequel il n'avait pas la place nécessaire pour les ressentir avec ses proches. Parents absents, ou froids dans leur relation. Peu à peu, l'enfant se détache et intériorise qu'il est préférable de se débrouiller seul. Il développe une capacité particulière pour la mise à distance, de lui-même, des autres, et de ce qu'il ressent. Son estime de lui-même, cachée par sa froideur apparente, n'est pas très élevée.

Les parents incohérents et instables, dont le comportement est difficilement prévisible, créent chez l'enfant une incompréhension qui l'empêche de se sécuriser. Il ne sait jamais à l'avance s'il va recevoir du réconfort ou de la peur. Il n'est pas possible de se développer correctement lorsque celui qui devrait apporter l'affection et la sécurité est également celui qui apporte la peur et l'angoisse. L'estime de soi est très faible et instable.

  • L'attachement désorganisé

L'attachement désorganisé oscille entre diverses émotions et comportements, tantôt anxieuses, tantôt évitantes, en situation de stabilité relative. Cependant, il peut lui arriver d'aller au delà de ses ressources psychiques et émotionnelles qui sont plus faibles que les autres et vivre de graves crises qui vont se manifester sous diverses formes: dissociation, dépression, toc, phobies, etc…

La première étape vers l'acceptation de soi passe par la reconnaissance de ce qui a été vécu et la compréhension des différents aspects comportementaux qui en découlent. Partir de cette grille de lecture permet de visiter notre histoire personnelle en acceptant ce qui a été, sans culpabilité, ni honte, et en ouvrant la porte vers un autre futur possible. Dans cet espace d'ouverture, par le travail thérapeutique, on apprend à apaiser ce qui n'a plus lieu d'être et à activer ce qui peut nous permettre de devenir meilleur.

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Mehdi Boutazir

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Bibliographie

  • Boris Cyrulnik - Boris Cyrulnik et la petite enfance

  • Gwenaëlle Persiaux - guérir des blessures d'attachement

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