Risques psychologiques liés à la maternité
La maternité est un très beau moment dans la vie des femmes. Pourtant, de nombreux risques psychologiques peuvent nous affecter. Découvrez comment l'aborder.
Selon une note de cadrage de la HAS (Haute autorité de la santé) du 25 novembre 2020, 20% des causes de la mortalité maternelle sont des suicides. 17% des femmes ayant donné naissance déclarent que les deux premiers mois qui ont suivis la naissance étaient difficile, voire très difficile selon l'enquête périnatale menée en 2020.
Quels sont les risques psychologiques de la maternité ?
Les risques psychologiques liés à la périnatalité concernent toutes les femmes, qu'elles soient primipares ou multipares. Ces dernières années, le baby blues et la dépression post-partum, souvent minimisée par l'usage du terme « post-partum », ont été largement médiatisés. Près de 16,7% des femmes sont confrontées à ces difficultés selon l'enquête périnatale de 2020. Toutefois, l'éventail des risques psychologiques est bien plus large et débute dès le début de la grossesse, voire dès le désir de conception.
Devenir parent est souvent un véritable défi, tant pour les hommes que pour les femmes. L'arrivée d'un enfant, qu'il soit le premier ou non, est une expérience renversante et déstabilisante. Il est nécessaire de trouver un moyen de cohabiter, de s'apprivoiser mutuellement, de se comprendre sans mots et de parvenir à maîtriser nos émotions face à celles d'un être humain encore immature et entièrement dépendant de nous.
Principales difficultés psychologiques de la maternité
Les complications pouvant survenir autour de la naissance incluent des vulnérabilités somatiques et psychologique. Il est à noter que l'anxiété maternelle est un problème de santé mentale souvent négligé, qui peut impacter négativement la vie quotidienne.
- Le baby-blues survient tôt après l'accouchement, généralement dès le troisième jour et peut persister de quelques jours à trois semaines. On l'associe souvent à la baisse hormonale chez la femme, ainsi qu'à une vague d'émotions fortes liée à l'arrivée du bébé et au changement de rôle, ou d'identité, que vit la femme. C'est une période de chamboulement légitime vécue par 50% à 70% des nouvelles mères.
- La dépression post-partum, également connue sous le nom de dépression postnatale ou maternelle, est une condition bien connue et crainte qui survient après l'accouchement. Souvent réduite à un diagnostic répétitif de dépression, elle englobe en réalité une gamme complexe et variée de difficultés maternelles. Ce trouble, qui peut se manifester dans l'année suivant la naissance, résulte d'une multitude de facteurs, tels que les changements liés à l'arrivée du nouveau-né, le déséquilibre entre les responsabilités et les loisirs, ou encore le sentiment d'être dépassée par les exigences de la maternité.
- L'épisode psychotique, ou psychose puerpérale, se distingue des autres troubles associés à la grossesse ou à l'accouchement. C'est un trouble psychiatrique sérieux qui survient généralement dans la semaine suivant l'accouchement. Il est crucial d'obtenir une prise en charge spécialisée dès les premiers signes psychotiques, car la confusion et les idées délirantes peuvent menacer la sécurité de la mère et de l'enfant. Bien que le diagnostic soit complexe, une intervention rapide peut significativement améliorer l'état de la mère et de l'enfant. Ce trouble est rare et se manifeste généralement dans les quatre semaines après la naissance.
- L'effondrement maternel : Avant la dépression post-partum, il y a un effondrement intérieur, souvent confondu avec le baby blues. Derrière les mots, les silences et les comportements se cache une réalité souvent inexprimée : un effondrement intérieur secret. C'est un précurseur de la difficulté maternelle, gardé en silence, faute de pouvoir le partager. La maternité n'est pas toujours aussi instinctive et naturelle qu'on le pense ; elle est attendue de toute femme enceinte ou mère. L'étonnement et l'indignation surgissent lorsque ce n'est pas le cas, face à des comportements perçus comme anormaux. L'ignorance de ces expériences se transformerait alors en une forme atténuée de dépression et d'anxiété. L'effondrement maternel n'est pas un diagnostic clinique, mais il aide à décrire et à verbaliser une profonde détresse et confusion avant ou après l'accouchement.
- Le trouble de stress post-traumatique, selon l'article paru dans Perinatalité 2020/4 (Vol 12), affecterait entre 6% et 10% des femmes après l'accouchement, indépendamment du déroulement de celui-ci. Un accouchement sans complications médicales peut également engendrer un syndrome de stress post-traumatique. Ce trouble spécifique du post-partum présente une symptomatologie unique et a de multiples conséquences néfastes sur la relation de couple, la parentalité, l'enfant et les grossesses futures.
Une mère donne naissance à un enfant et, avec le temps ou parfois dès l'accouchement, elle peut se sentir dépassée, doutant de sa capacité à s'en occuper correctement. Elle peut avoir du mal à apaiser ses pleurs, à le faire dormir, être perturbée par son regard ou inquiète de son absence, et même appréhender les moments d'intimité. Parfois, elle ne ressent pas d'affection pour lui ou se sent profondément triste et isolée malgré son amour. Il arrive aussi qu'elle ne parvienne plus à éprouver de sentiments pour lui. Aujourd'hui, il y a encore trop peu d'espace pour parler de ces nombreuses difficultés que rencontrent les femmes autour de la naissance de leurs enfants et de leur propre émergence en tant que mère.
Comment faire face à ces difficultés de la maternité ?
On peut envisager différentes options pour les femmes, qu'elles soient confrontées à des difficultés ou non :
- S'entourer de personnes de soutien prêtes à prendre le relais en cas de fatigue physique ou morale excessive.
- Il existe des groupes de soutien, comme des forums ou des groupes de discussion, proposés par des associations telles que Maman Blues.
- Des comptes sur les réseaux sociaux tels que La Matrescence, L'allaitement tout-un-art ou Grossesse et maternité offrent des espaces pour partager des expériences et recevoir de la bienveillance.
- Il est important de trouver du temps pour soi, et d'être en accord avec soi-même avant, pendant et après la grossesse.
La décision de devenir parent, la grossesse, l'accouchement et la période post-partum sont des étapes qui entraînent de grands changements, tant internes qu'externes, sollicitant votre pensée, vos émotions et votre physique. Je propose un lieu de thérapie modulable, sur chaise, ballon ou au sol, adapté aux mères allaitantes. Faire une séance avec votre bébé c'est aussi partager avec lui vos difficultés et vos espoirs.
"Les bébés sont attentifs aux signaux émotionnels de leur parents"
John Bowlby
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