Vous n'êtes pas responsable des sentiments de votre partenaire

La plupart d’entre nous ont appris que nous sommes responsables des sentiments de notre bien-aimé - qu’il faut veiller à ce qu’il ne se sente ni triste ni seul. Certaines personnes ont la conviction de base que si notre partenaire ressent de la douleur, c'est notre responsabilité ou notre faute, et nous devons alors encourager, protéger, se faire pardonner de l'autre, etc.

Quel est le problème qui se pose quand on a la conviction fondamentale que sa douleur = ma responsabilité ?

La conséquence principale de cette conviction fondamentale est que cela vous permet de rester réactif dans vos relations intimes. Chaque fois que votre partenaire partage quelque chose de difficile ou de douloureux, vous êtes immédiatement tendu.e et sentez que vous devez faire quelque chose à ce sujet.

Chaque fois que vous entendez la douleur de votre partenaire, vous commencez immédiatement à penser : Que dois-je faire maintenant ? Combien d'efforts et d'énergie devrai-je investir pour l'encourager ou lui demander pardon ? Au fil du temps, un tel effort mental peut vous amener à commencer à éviter votre partenaire, car vous en aurez assez d'être un pilier pour l'autre.

Une telle réactivité automatique vous maintient dans une relation symbiotique, où les deux partenaires se méfient de partager la douleur ou de surcharger leur partenaire et où les difficultés sont vécues comme un énorme fardeau émotionnel pour le partenaire.

Lentement, la relation devient un lieu dangereux où vous ne souhaitez pas partager votre douleur afin de ne pas blesser votre partenaire (parce que votre douleur = son problème). Dans de telles relations symbiotiques, si l’un souffre, l’autre doit sympathiser avec cette souffrance comme preuve de son amour ; si l'un est heureux, l'autre devrait l'être également. Cette dynamique maintient la relation mal différenciée.

En conséquence, les deux partenaires cessent de partager leur vérité. Ils commencent à éviter les sujets sensibles, les réactions constructives, les frustrations et les tensions conflictuelles dans la relation afin d'éviter de se blesser mutuellement. Un tel évitement est préjudiciable car il réduit l'authenticité, l'intimité et la vulnérabilité de la relation.

Vous n'êtes pas responsable du ressenti de votre partenaire

Vous pouvez être un facteur dans sa vie qui influence ses sentiments, mais vous ne pouvez pas assumer la responsabilité de son bonheur émotionnel. Cela ne signifie pas que vous devez rester insensibleà sa/ses blessure.s.

Se rencontrer en présence de l’autre est la définition de l’intimité de Schnarsh. Le fait de ressentir et de gérer votre douleur renforce directement le caractère, l'intégrité, le respect de soi et la confiance en soi. Donc, ne privez pas votre partenaire d’une chance de grandir. Vous n’avez pas à réagir d’une certaine manière à chaque expression d’émotion de sa part. Laissez-les simplement se rencontrer.

L'autre doit être capable d'exprimer sa douleur honnêtement, sans forme d'évitement, et l'autre doit être capable de "la laisser tomber", car il n'essaie pas de se censurer pour protéger l'autre... Un tel processus aide les couples à couper le cordon ombilical symbiotique entre eux et à oser partager leur douleur honnêtement, sans évitement ni censure, et même sans la nécessité de résoudre ou de protéger leur conjoint.

Être libre de partager ce que l'on ressent sans peur de la réaction de l'autre

Ce processus peut vous conduire à un partenariat plus conscient, moins réactif et moins symbiotique. Au fil du temps, un sentiment de liberté va naître dans la relation et vous vous sentirez plus libre de partager ce que vous ressentez.

Vous découvrirez une appréciation renouvelée envers votre partenaire car il est disposé et assez fort pour vous rencontrer, vous et votre douleur, sans réagir ni s'effondrer. Avec le temps, un tel processus va lentement recâbler votre cerveau et vous aider à comprendre que vous ne pouvez pas empêcher votre partenaire de ressentir de la douleur.

Donc, si vous ne voulez pas laisser votre partenaire et vos proches gardez pour eux leurs problèmes, et si vous voulez grandir, rappelez-vous que vous n'êtes pas responsable de leurs sentiments. Leur douleur est leur douleur, et votre douleur est votre douleur.

«À chacun sa souffrance».

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