Je souhaite solliciter les conseils de psychologues par rapport à la question de l'insertion professionnelle. Cela fait bientôt trois ans que je suis diplomée psychologue clinicienne (d'orientation analytique) et je n'ai pas encore vraiment exercé en tant que thérapeute.
J'ai essayé d'écrire ce message à plusieurs reprises, ne sachant pas dans quel sens aborder ma question. C'est pourquoi je vais essayer d'être concise tout en résumant mon parcours. J'ai vécu des années d'études très difficiles, jonglant alors entre les déplacements à la fac, les jobs étudiants et les nombreux stages. Je n'ai pas vraiment été soutenue et je vivais dans un environnement défavorable au point qu'à deux reprises j'ai failli arrêter mes études. Plusieurs déménagements, des problèmes financiers et personnels ont rendu mon apprentissage difficile.
En master 2, alors que je pensais enfin arriver au bout de mon parcours, j'ai été contrainte de trouver un nouveau stage au bout de plus de 2 mois de stage. Une psychologue m'a alors proposé de venir travailler dans l'association qu'elle venait de mettre en place avec des jeunes collègue psychologues. J'ai pris conscience trop tard que ma venue n'avait pas été vraiment concertée et acceptée de tous. Ce stage a été compliqué pour différentes raisons et cette année-là j'ai craqué et suis tombée malade. J'ai aussi été confrontée à des projections et retours très durs de la part de certaines collègues avec qui les échanges cliniques étaient vain : je n'avais pas ce sens clinique du psychologue, j'étais trop fragile pour exercer et c'était pas plus mal que je redouble mon année. Des retours que j'ai eu au moment de la soutenance.
J'avais commencé mon analyse personnelle en Master 1, j'ai donc investi cet espace pour travailler tout ce qui avait pu me toucher à cette période. Je me suis beaucoup remise en question et cette expérience, bien que très douloureuse et longue à élaborer, m'a fait beaucoup avancer personnellement. L'année suivante j'ai validé mon master 2. J'ai choisi de continuer mon bénévolat aux psychodrames psychanalytiques d'un de mes lieux de stages pour concerver ce lien avec la psychologie et continuer en parallèle mon travail personnel avant de me lancer. Je désirais dépasser cet évènement brutal que j'avais vécu et bien comprendre ce qu'il s'était passé en moi, de peur que cela ne se reproduise. J'ai également fait le choix de stabiliser ma vie personnelle et matérielle, en sacrifiant momentanément mes expériences dans le domaine de la psychologie. Depuis peu, je suis parvenue à cette stabilité et en suis très heureuse.
Aujourd'hui, je viens vers vous pour vous demander conseil. En effet, je ne me sens pas encore assez confiante pour franchir le pas. Je ne me sens pas assez formée et expérimentée cliniquement pour me lancer, d'autant plus que j'ai ces 3 années de coupure. J'aurai aimé pouvoir m'investir pleinement et à 300% dans mes études. Le fait est qu'aujourd'hui - vous me direz que c'est le cas de la plupart des étudiants fraîchement diplomés - je ne me sens pas forcément à la hauteur ou cliniquement opérationnelle étant donné le peu d'entretiens auxquels j'ai pu assister. J'ai ressenti un manque d'échanges et de transmissions avec les psychologues. Bien que je sache que dans les premières années de pratique il est difficile de faire ce travail d'encadrement, cela a été un réel manque.
Quels moyens me conseillez-vous pour avoir plus d'expérience clinique et me sentir plus confiante? Certains clament l'importance de la formation (expérience clinique approfondie pour une population/clinique; réalisation de tests...), d'autres disent que c'est le positionnement du psychologue et sa capacité d'analyse de son contre-transfert qui prime le plus lorsque nous pratiquons.
J'hésite beaucoup car j'ai aussi enfin la possibilité de me former en art-thérapie (d'orientation analytique). C'est une pratique que j'affectionne beaucoup et qui propose un espace favorable à la mobilisation des ressources personnelles et à la créativité. Je pense qu'il peut être très bénéfique dans la pratique du psychologue et des professionnels de la santé, notamment. C'est un projet que je souhaite mettre en place.
J'envisageais cette année de formation pour me reconstruire et me retrouver dans ma pratique. Cependant, on a pu me déconseiller de faire cette formation avant d'avoir exercé en tant que psychologue. Qu'en pensez-vous?
Merci pour votre lecture et vos conseils !
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7 MAI 2020
· Cette réponse a été utile à 4 personnes
Bonjour Joha,
Je vous remercie pour votre confiance et de nous avoir écri..
Tout d'abord bravo pour la réussite de vos études et le courage d'avoir entamer un travail sur vous. Cela montre votre désir de réussite dans ce métier. Même si le chemin vous semble laborieux, vous avancez ainsi.
Vous dites que, malgré le fait d'avoir des connaissances solides et la légitimité donnée par votre diplôme universitaire, vous ne vous sentez pas assez préparée pour accompagner un processus thérapeutique avec vos futurs patients.
Personnellement je me suis formée au métier de la psychothérapie en Ananlyse Transactionnelle et j'ai rencontré des collègues psychologues qui l'ont suivi également car, disaient ils, ils avaient besoin d'outils. Dans ce domaine professionnel les parcours sont très différents, rarement linéaires.
Si vous voulez un conseil de ma part, allez vers ce qui vous attire et vous parle. L'art-thérapie est une méthode efficace qui viendra se greffer sur vos connaissances théoriques. Lors des réunions entre psy appartennant à des divers orientations, j'ai eu l'occasion de participer à des présentations d'études de cas par des art-thérapeutes et j'ai été séduite par le chemin thérapeutique parcouru et les résultats obtenus par les patients.
Faites confiance à votre intuition, donnez-vous la liberté de l'écouter. En suivant votre propre chemin de désir, vous réussirez à accompagner d'autre personnes qui cherche à suivre le leur.
8 MAI 2020
· Cette réponse a été utile à 0 personnes
Bonjour Joha ,
Quel dommage que vous n'ayez pas confiance en vous ! Le stage bien souvent pour le psychologue n'a rien de drôle :dans un chu ,on ne fait que suivre le psychiatre !!! Si vous alliez dans une clinique ,le psychiatre vous laisse seul face au patient ,et vous demande votre point de vue ,son évolution en réunion ... ce qui vous oblige à donner votre diagnostic ,et aussi à écouter aussi les autres !
Vous avez débuté un travail sur vous et cela montre tout de même votre force ! Beaucoup en psycho ne le font pas ,alors que cela devrait être une obligation !
Pratiquer l'art-thérapie peut être valable certes mais vous semblez ne jamais aller au bout des choses ,pourquoi ? le monde de la psychologie se divise en de multiples branches ,que cherchez vous exactement ? peut-être pourriez-vous parler de ça avec votre psy ?
Bon courage
Bien cordialement à vous
7 MAI 2020
· Cette réponse a été utile à 1 personnes
Bonjour Joha,
félicitations pour votre réussite! Contrairement à la rumeur, mener ce cursus jusqu'au bout n'est pas aisé!
En vous lisant, je reconnais bien le manque de pratique en entretien qui faisait tant polémique à la fac car de nombreux praticiens nous refusent l'accès en séance. J'ai eu beaucoup de chance et j'ai pu mené de nombreux entretiens ce qui ne m’empêche pas de me questionner très souvent, et je crois que c'est bon signe! Si nous ne doutions pas, cela signifierai que l'on se croit "savant" qui n'est pas du tout une posture adéquate dans notre profession. La mise en oeuvre de tout ce que l'on a appris ne pouvait de doute façon pas se faire durant l'université et les stages, car la subjectivité de chaque patient nous demande de réinventer à chaque fois la relation thérapeutique et de co-construire le chemin avec lui. Donc pas de panique, vous êtes diplômée, vous êtes donc reconnue comme compétente, lancez-vous, et n'oubliez surtout pas la supervision.
Je vous conseille d'écouter votre petite voix, si vous maîtrisez un art, pourquoi ne pas le mettre au service de ceux qui ont besoin de vous et joindre à la fois l'utile et l'agréable tant pour vos patients que pour vous? Je ne sais pas dans quelle région vous êtes mais je connais une très bonne école d'arthérapie, si vous le souhaitez n'hésitez pas à me contacter je vous donnerai ses coordonnées.
Bonne continuation
Patricia ELDIN
7 MAI 2020
· Cette réponse a été utile à 0 personnes
Bonjour,
Le moins qu'on puisse dire c'est que vous avez plein de questions et surtout que vous doutez de vous. Je ne crois pas que sans expérience on puisse se sentir opérationnel, mais de quoi avez-vous peur ? Votre analyse pourrait peut-être (sans doute) vous être déjà bénéfique, sachant que si c'est un point de référence, il ne faut pas forcément imiter votre thérapeute.
Il y aurait bien des questions à vous poser. Pourquoi avoir choisi cette voie, malgré toutes les embuches que vous avez rencontré ? Un défi peut-être ? Vous prouver et prouver à d'autres que vous pouvez réussir ? Alors n'hésitez pas, foncez. C'est idiot ce que je vais vous dire, mais "C'est en forgeant, qu'on devient forgeron". Nous avons tous été débutants. Et si nous continuons c'est sans doute qu'au cours du temps, avec un travail personnel, des rencontres, des confrontations à d'autres pratiques, nous avons pu forger notre propre façon de faire.
Courage, vous avez surement des potentialités, découvrez-les, mettez-les en pratique et surtout faites-vous confiance.
Tout a votre disposition pour en reparler.
Cordialement.
Alain MIGUEL
AVIGNON
7 MAI 2020
· Cette réponse a été utile à 0 personnes
Bonjour Joha,
Vous êtes diplômée depuis 3 ans et vous avez fait les stages cliniques requis pour commencer à pratiquer. Vous avez également commencé un travail sur vous, ce qui est tout à votre honneur et démontre votre professionnalisme et vote respect du principe n°1 de la déontologie du psychologue : « primum, non nocere ! ».
En même temps, à trop appliquer ce principe et procrastiner, en retardant votre entrée dans la pratique professionnelle, multipliant les formations et les autres « bonnes raisons » de ne pas vous lancer (zone de confort), qui protégez-vous réellement ? Vous semblez mettre en scène une problématique de manque de confiance et/ou de perfectionnisme, que la multiplication des diplômes et des outils ne vous apportera pas. Cela peut constituer une nouvelle piste de travail sur vous.
Car dans la pratique, vous savez que c’est le lien qui se crée dans le face à qui est en premier lieu « thérapeutique » (transfert), quelles que soient les techniques et outils que vous utiliserez.
L’«expérience clinique» que vous souhaitez, et la confiance qui l’accompagne, s’acquièrent par la pratique sur le terrain, en acceptant de tatonner quelques fois, de vous tromper aussi (lâcher la « perfection » pour l’excellence) ; à partir du moment où vous restez bien-traitante et la bienveillante, vous ne pouvez pas nuire.
Je m’étonne que vous n’évoquiez pas la possibilité de vous faire superviser pour sécuriser votre pratique, ce qui est quand même un confort non négligeable pour un psychologue débutant et éviter que le contre-transfert vienne interférer. C’est ainsi que j’ai moi-même débuté, et je continue de le faire depuis 7 ans. Je vous confirme que cela apporte une sérénité très appréciable. Mon superviseur, qui est psychologue clinicien, docteur en psychanalyse, formateur et maître de conférence à l’université d’Avignon, et qui pratique depuis plus de 35 ans, continue de se faire régulièrement superviser… C’est aussi un gage d’humilité et de professionnalisme.
Je vous souhaite de découvrir très bientôt dans votre pratique toutes les ressources insoupçonnées dont vous disposez pour devenir, avec le temps et la pratique, l’excellente thérapeute que vous souhaitez devenir.
Bien à vous,
Caroline GORMAND
Psychothérapie intégrative, Hypnose, Sophrologie
(Jusqu’au 11 mai, uniquement sut téléconsultations, au tarif habituel. Modalités : me contacter)