Ma vie est complètement fichue et je n'ai aucun avenir
Bonjour, je suis désolée pour la longueur du texte, mais je pense que c'est nécessaire d'avoir toutes les informations, même si je n'ai pas donné tous les détails, j'ai dit le plus important.
Je suis une jeune femme de 23 ans bientôt, et je sens que ma vie est finie. Je suis vraiment désespérée au plus haut point, et j'ai l'impression qu'il n'existe aucune solution, il n'y a plus rien à faire.
Au cours des 18 premières années de ma vie, tout allait bien (au moins sur le plan scolaire). A la maison, il y avait bcp de conflits et aujourd'hui, c'est encore le cas. Mais ce qui a changé, c'est qu'aujourd'hui je me sens coupable et responsable des difficultés que subit ma famille.
Après avoir eu mon bac ES avec mention, ma voie était toute tracée : je voulais aller en faculté de psychologie, ce que j'ai fait. J'ai obtenu ma 2e année, puis, j'ai validé le 1e semestre de ma 2e année. Mais c'est à peu près au même moment que la pandémie s'est répandue et que le confinement a été mis en place.
A ce moment-là déjà, je me sentais très mal, démoralisée, plus envie de rien ni même de continuer mes études, et c'est comme si le confinement était tomber "au bon moment" pour me permettre de décrocher indirectement.
Je n'ai donc pas fini mon année, mais j'allais de plus en plus mal. J'étais constamment déprimée, je pleurais pour un rien, j'avais du mal à dormir et j'étais submergée d'idées noires. La mort était la seule solution.
Ma cousine et ma mère m'ont forcée à aller voir mon médecin, qui m'a prescrit des antidépresseurs et des anxiolytiques car je faisais bien une dépression.
Je consultais une psychologue depuis mon année de Première au lycée, en raison d'une phobie qui avait pris trop de place dans ma vie à ce moment-là (crises d'angoisses à répétition, impossibilité de manger, de dormir...). Cette phobie n'est désormais plus présente mais des angoisses aussi fortes sont réapparues.
Donc de 2020 à 2021, je n'ai rien fait de ma vie. Je ne pouvais bi étudier, ni travailler. Au cours de l'année 2021, j'ai passé mon permis, mais je ne me sentais pas encore assez en forme pour travailler, c'était trop tôt. Mais je commençais à culpabiliser de ne rien faire et surtout je me comparais aux autres (ils avançaient dans leurs études, ils travaillaient, ils s'étaient installés dans leur appartement ou maison, ils partageaient leur vie avec qqun...). Et moi, j'étais à la ramasse. Une honte, un boulet, un moins que rien.
Ces sentiments ont disparu début 2022, quand j'ai décroché mon premier emploi : j'étais serveuse dans un restaurant. J'étais très motivée mais je me suis vote rendu compte que ça n'allait pas le faire. Il y avait des inégalités entre les employés, on était constamment dans le stress (mais un stress extrême, car je sais que c'est un métier stressant mais là c'était trop). Souvent, des employés allaient pleurer à l'arrière du restaurant, et il y avait énormément d'arrêts maladie (une fois, 7 personnes en arrêt la même semaine, moi y compris). On n'en pouvait plus. Les managers nous humiliaient (ils nous appelaient "les bébés", mais étaient très proches et amicaux de l'autre équipe, qui avait toutes les facilités : elle ne travaillait ni les week-ends, ni les soirées, et faisait des horaires du type 8h-16h ou 9h-17h. Et nous, on avait les coupures, les week-ends chargés à plus de 300 couverts etc). Bref, c'était l'enfer.
Un de mes collègues aurait ensuite répandu des rumeurs sur moi, que les gens se sont empressés de venir me harceler avec : "c'est vrai que tu as fait ça" "oh j'ai entendu un de ces trucs sur toi" etc. C'était bien évidemment d'ordre sexuel. Je ne pouvais pas venir travailler sans que qqun me parle de ça. J'allais au travail en pleurant, et je me suis remise en arrêt à cause de ça, je sentais que la dépression revenait, ou que si ça continuait, elle allait revenir. Je prenais toujours mes cachets.
Mon père déteste les gens qui ne travaillent pas, et quand je lui ai dit que je ne voulais plus travailler dans ce resto, il m'a dit que je n'avais pas intérêt à démissionner sans rien avoir derrière. Mais en parallèle, il disait des trucs du genre "je préfère te voir à la maison que te voir pleurer ou malade en allant au travail". Il est tout le temps dans la contradiction : il réagit souvent à chaud, et après dit des choses plus rassurantes et il peut être compréhensif.
J'ai donc travaillé 3 mois, eu 3 mois d'arrêt maladie et j'ai démissionné en juin. Un des managers de ce resto est aussi parti (comme les 3/4 des employés), et a ouvert son propre resto.
Je l'ai suivi car je ne savais pas dans quoi travailler, rien ne m'intéresse plus. J'ai commencé en juillet, en CDD pour remplacer la serveuse qui était déjà là et qui avait demandé des congés, puis j'ai demandé à travailler en extra, en CDD aussi car au fond je savais que je ne voulais plus travailler dans la restaurtion.
En parallèle, j'ai postulé dans des laboratoires comme coursière, car j'adore rouler. Ils m'ont rappelée pour des remplacements, et j'ai adoré faire cela : chercher les analyses, et les ramener pour qu'elles soient traitées. Là-bas, j'ai rencontré un homme, il a environ 10 ans de plus que moi, et j'ai flashé sur lui (je ne lui ai jamais dit car je voyais bien que ce n'était pas réciproque). Il était très beau, athlétique et je le voyais comme supérieur à moi (comme s'il savait tout faire, que sa vie était réussie etc). En fait je le voyais presque comme un dieu. C'est d'ailleurs toujours le cas et ça me fait bcp de mal (vous comprendrez après).
J'y ai travaillé depuis août 2022, et j'adorais. Mais je ne faisais que des remplacements, il n'y avait pas de poste libre. Je voulais un CDI 35h.. donc j'espérais qu'une place se libère.
Mais là encore u problème est survenu : un des employés m'harcelait (il m'envoyait constamment des sms, m'appelait tout le temps même si je ne répondais pas, il faisait des blagues vrmt déplacées et même déroutantes. Par exemple;, quand j'ai été formée avec lui, je ne le connaissais même pas et il m'a dit "j'espère que tu n'as pas peur d'être toute seule avec moi. T'inquiète je vais pas te violer". Il état vrmt bizarre, et à chaque fois, il savait quel coursier je remplaçais, et il collait parfois des post it sur les voitures pour me demander si je voulais sortir avec lui après le travail. Parfois, il passait même chez moi sans me demander, pour me déposer des viennoiseries, avec la voiture du travail ! Sachant que je suis encore chez mes parents.
Je me suis rendu compte par la suite qu'il racontait bcp de mensonges (il s'inventait une vie, on va dire).
Mais je n'en ai parlé à personne (j'aurais dû, et je culpabilise de ne pas l'avoir fait car c'est moi qui en ai payé les conséquences, comme d'habitude). J'ai fini par en parler plusieurs mois plus tard, et un collègue m'a dit de faire très attention à lui car le connaissant d'avant, il a été viré de son ancien travail pour harcèlement sexuel et attouchements, et viré de l'association de la Protection Civile car il avait frappé son supérieur.
Il était effectivement très colérique, et rebelle (il envoyait balader les infirmières, les pharmaciens et n'en faisait qu'à sa tête dans les tournées. Personne ne lui disait rien).
Le directeur a finalement entendu parler de cette histoire, il m'a appelée pour en discuter. Il ne m'a même pas convoquée physiquement. Il m'a di qu'il devait sûrement s'agir de drague maladroite et que cela arrive quand il y a des hommes et des femmes qui travaillent ensemble. J'en croyais pas mes oreilles.
Puis, cet employé a appris que j'en avais parlé, et il aurait dit qu'il comptais se venger. Les dames du CSE en ont parlé à la DRH, qui elle, m'a convoquée. Elle m'a demandé de lui donner ma version des faits, et m'a dit des choses que je n'ai toujours pas digérées.
"Il se sent mal à l'aise quand il va au labo car tout le monde le regarde bizarrement" (alors que ce n'est pas moi qui en ai parlé) et "le directeur ne veut pas d'histoires comme ça dans son labo alors si qqun revient à la charge avec ça, on arrête les contrats".
J'étais absolument anéantie, j'adorais ce boulot, l'équipe etc, et là on m'a menacée de ne pas renouveler mes contrats si j'en parlais encore ou si quelqu'un venait en reparler.
J'ai bcp pleuré, puis j'ai décidé que c'était moi qui ne voulais plus revenir, car je n'ai pas accepté qu'on me traite ainsi. Ils ont tenté de me rappeler, pour des remplacements, mais je n'ai pas répondu car j'ai appris qu'un employé voulait s'en aller, et ils ne m'ont pas proposé la place (CDI 35h). Ca voulait tout dire.
Puis, j'ai eu rdv avec ma conseillère Pôle Emploi, pour voir ce que je pourrais faire.
Je ne voulais plus trop travailler dans le transport, mais je savais pas quoi faire : RETOUR A LA CASE DEPART : angoisses, pas d'avenir, pas de solution. Je songeais à me reconvertir dans le secrétariat médical, éventuellement.
Elle m'a trouvé une offre de coursier dans un laboratoire de prothèse dentaire. C'était un CDI de 39h, et elle m'a dit que ça avait l'air de correspondre à mon profil. J'avais un drôle de pressentiment, comme si je ne le sentais pas mais c'était une occasion. Alors j'ai quand même postulé, pour la forme, en espérant ne pas être rappelée. J'ai été rappelée et j'ai eu le poste.
J'ai commencé ce lundi 10 juillet. C'était totalement différent des courses en laboratoires, et je ne me sentais pas à l'aise avec le système (bien que les gens et les directeurs étaient top). J'ai laissé passer le 1e jour, et le soir même, je ne me sentais pas très bien, j'ai pas très bien dormi, et je me suis levée avant mon réveil et je cogitais, j'angoissais à l'idée de continuer. J'étais certes en formation, mais je ne comprenais rien et je sentais que ce poste n'était pas fait pour moi et/ou que je n'étais pas faite pour ce poste.
Comme si mon intuition s'était confirmée. A la pause de 12h, je suis allée dans la voiture et j'ai pleuré toutes les larmes de mon
corps, et j'ai appelé ma mère (encore une preuve que je ne suis qu'un bébé dépendant qui n'a pas grandi, quelle honte), et je lui i tout expliqué.
Mais je lui ai dit que je ne le sentais pas du tout, que je ne comprenais pas et surtout que je n'allais pas m'en sortir toute seule, sur ce poste. Elle m'a dit que c'était à moi de prendre la décision (je ne savais pas quoi faire, je ne voulais pas prendre la décision toute seule, bien qu'au fond de moi, je savais qu'elle était prise).
Je reprends à 14h et on me demande comment ça se passe : je fonds en larmes, et j'explique que je me sens larguée, pas à la hauteur et que je suis trop bête pour faire ça. On m'a prise à part pour m'expliquer comment ça fonctionne, pour me dire que je ne serais pas toute seule etc mais rien à faire. Il y a qqch au fond de moi qui me dit que je ne resterai pas, c'est pas possible. Le directeur m'a dit que si je ne m'en sentais pas capable, il valait mieux que je le dise tout de suite, mais que si lui m'avait embauchée, c'est qu'il estimait que je l'étais.
Je lui ai dit que je ferais encore cet après-midi et que je lui donnerais ma réponse le soir même. J'ai évidemment pleuré en lui disant que je regrettais de ne pas pouvoir continuer, mais que ce serait compliqué. Il a été très compréhensif et empathique, et m'a rassurée en me disant que je suis qqun de bien (je n'en ai pas l'impression), que l'essentiel était que je trouve pourquoi je manque autant d'assurance et il me souhaite de trouver qqch qui me rende heureuse, une fois que je serai prête.
Donc voilà, je n'ai même pas tenu 2 jours, et me revoilà sans avenir, sans rien. J'ai bcp pleuré, et depuis, j'enchaîne les crises d'angoisses, je dors très mal, je me réveille en pleurs et je me sens anéantie. Je ne voulais de toutes façons pas faire ça mais ce qui me préoccupait le plus c'était ce que les autres allaient penser de moi, y compris mon père.
Il ne l'a pas bien pris, mais avant cela, il avait dit à ma mère que c'était un métier de merde, et qu'il était déçu que je ne puisse pas partir avec lui en août en vacances. Sauf que là, je n'ai plus de travail, donc techniquement je peux partir avec lui, et j'ai arrêté ce boulot "de merde". Je ne le comprends pas.
Mais voilà : je n'ai pas de travail, je n'ai pas de diplôme concret, je ne sais pas quoi faire de ma vie, j'ai 23 ans et le temps passe et je suis complètement perdue. J'ai le sentiment que personne ne peut m'aider et cela me tord le ventre d'y penser. Depuis cela, j'ai bcp d'idées noires qui sont revenues, me disant que c'est la seule solution de toutes façons. Ma mère ne sait plus quoi dire ou faire pour m'aider, elle a pleuré tout à l'heure car elle vit aussi une situation compliquée (elle a eu un licenciement économique, et elle ne sait pas si elle touchera une aide financière. Elle n'a plus de travail non plus. Mon père, lui, travaille, mais fait souvent les choses que pour lui (il fait ses courses à lui etc)).
Donc je me sens responsable de tout cela, si je n'avais pas arrêté mes études, si je n'avais pas fait de dépression, si je n'avais pas parlé de cette histoire au chef du labo et si je n'avais pas postulé ou arrêté ce dernier travail, on n'en serait pas là. Tout est de ma faute, je n'en peux plus de cette vie, rien ne va et je suis désemparée face à cette situation. J'ai 2 amies et les 2 font des études, mes cousins sont installés et ont un travail, et moi je suis qu'une merde qui ne fait rien de sa vie et qui n'a pas d'avenir. Je me compare aussi à cet homme qui m'a plu... lui a réussi sa vie, il a un boulot, des activités, c'est une personne réussie. En pensant à lui, je pleure bcp (car je me compare, pas pcq je ne le vois plus). Mais je me sens misérable à côté de lui (et de tous les autres d'ailleurs).
Je ne me sens pas capable de reprendre des études, même si je pense qu'il me faut quand même une formation. Je songe encore à une formation de secrétaire médicale mais j'ai peur d'échouer, je suis complètement paralysée dans cette situation, je n'ai pas d'issue. Je suis au fond du gouffre et je n'ai aucun moyen d'en sortir.
Je vois toujours ma psychologue mais bcp moins qu'avant pr des raisons financières, et j'ai eu un 1er rdv avec une hypnothérapeute, pour agir en profondeur sur tout cela.
Je vous remercie pour votre aide, sincèrement, j'espère que quelqu'un voudra bien lire tout cela.