Perte de confiance dans l'humanité
Bonjour,
J'ai la trentaine et je souhaite rester anonyme.
Toutefois, j'ai perdu le goût de vivre.
Je souris quotidiennement, fais le nécessaire pour que mon conjoint soit heureux (je suis homosexuel), et qu'il ne se doute pas de mon état.
J'ai grandi avec ma mère, divorcée d'un père alcoolique, puis remariée avec un homme homophobe, j'ai souffert des années avant d'abandonner mes études en terminale.
J'ai pris un appartement et un emploi afin de fuir le foyer à 18 ans.
Aujourd'hui, et des années plus tard, j'ai une vie, pas riche, ni particulièrement confortable, mais je vis sans peur du lendemain, j'ai un emploi qui n'est pas difficile, un toit (locataire), de quoi me nourrir, quelqu'un qui m'aime et que j'aime, des collègues et des amis avec qui je m'entends bien.
Toutefois, la vie ne m'intéresse pas.
Je n'arrive pas à comprendre notre monde, la quête du bonheur et de l'argent de tous.
Employé dans un service où le but est d'accompagner les gens dans des situations parfois compliquées (gestion de sinistres en assurance), je perds peu à peu foi en l'humanité.
Je ne suis pas croyant. Mais l'égoïsme et l'égocentrisme de chacun me tue à petit feu.
A l'époque, je souhaitais travailler dans le social afin d'aider les plus démunis.
Aujourd'hui, le monde et les gens qui le peuplent me dégoûtent et je n'ai plus envie d'aider qui que ce soit.
Comme dit Lilou dans le film le cinquième élément "À quoi ça sert de sauver la vie quand on voit ce que vous en faites."
Et c'est vrai, chacun ne pense qu'à soi. Les guerres sont là pour nous le rappeler. La religion crée des conflits inutiles, chaque personne insulte son prochain lorsqu'elle n'a pas ce qu'elle souhaite etc.
On nous raconte des contes de fées toute notre enfance, sans que nous ne puissions y goûter.
Je ne sais pas quoi faire d'autre de ma vie que ce que je fais aujourd'hui.
Il faut le reconnaître, je n'ai aucune compétence.
Je ne suis pas manuel, incapable de bâtir une maison, de chasser ou fabriquer quoi que ce soit. Je me sens inutile à la société.
Ce ne sont pas les personnes que j'ai comme interlocuteurs qui m'aide à penser le contraire.
Et je vomis à l'idée d'avoir un nouvel interlocuteur, chaque jour qui passe, et qui pense que je ne suis là que pour faire ce qu'il ou elle souhaite, parce qu'il ou elle paye un service, sans prendre en considération qu'il ou elle s'adresse à une personne dotée d'une conscience ou de sentiments.
Je déteste rencontrer de nouvelles personne.
Je n'apprécie pas lorsque je suis invité chez des amis lorsqu'il y a des personnes que je ne connais pas, car je les imagine inéluctablement comme les clients avec qui j'échange au quotidien et qui ne pensent qu'à eux.
Comment aujourd'hui envisager un avenir dans une vie où (même si nous ne sommes pas à plaindres en France), la perspective d'avenir est de travailler une quarantaine voire cinquantaine d'années après la mojortiré pour n'obtenir qu'une retraite sans saveur et avec du mal à, ne serait-ce que, se loger.
Quel est réellement l'intérêt de la vie si ce n'est que d'imaginer des histoires que l'ont ne vivra jamais?
Je ne comprends pas aujourd'hui, le but de la vie, si ce n'est que d'attendre ce qui arrivera forcément tôt ou tard, la mort.
Par ailleurs, même la mort n'est pas une fin réconfortante quand on se rend compte qu'on nait, vit et meurt seul.
Ou est donc l'utilité d'avoir été mit momentanément sur cette terre si ce n'est que pour un moment éphémère, difficile à vivre, et sans saveur.
J'ai l'impression de sombrer peu à peu dans une dépression, sans solution car elle n'est pas liée à un problème d'entourage, professionnel ou familial, et d'avoir cesser tout objectif de prendre soin de moi (alcool, cigarette, pas de sport et aucune nourriture saine).
Les seules choses qui me retiennent à ce jour, sont ma mère que je ne souhaite pas voir souffrir, et mon conjoint, que je ne souhaite pas laisser en difficulté et en détresse.
Si c'est le cas et que vous êtes toujours present, je vous remercie d'avoir pris le temps de lire ces quelques mots.