Comment vivre une relation sans s’oublier soi-même ? 3 conseils à prendre en compte

Le début d'une relation est souvent qualifié de période de "lune de miel". Et pour cause, c'est ce que l'on voit dans les films, les séries et ce que l'on a lu dans nos livres, parfois dès le plus jeune âge. Mais le début d'une relation, c'est aussi se confronter à la réalité de l'autre, à nos propres croyances, mais aussi à celles de notre partenaire. C'est faire face à une multitude d'inquiétudes et de distorsions cognitives :

• Que se passera-t-il s'il découvre qui je suis vraiment ?
• Que dira-t-il s'il se rend compte que je ne suis pas la personne que je semble être ?
• Comment poser des limites sans être abandonné ?
• Comment exprimer mes émotions sans être pris pour un imbécile ?

Enfin, le début d'une relation (nous parlons de relations amoureuses, mais c'est vrai pour tout type de relation) est le moment où l'on devient vulnérable et où l'on apprend à comprendre le monde intérieur de l'autre... sans oublier le sien. Il est donc légitime, surtout pour les personnes qui ont déjà vécu des relations, de se poser la question suivante :

Comment vivre une relation sans s'oublier soi-même ?

Nous vivons dans une société qui véhicule de nombreux clichés sur les relations amoureuses. Nous romançons sans cesse des comportements considérés comme "normaux" alors qu'ils peuvent être profondément malsains. Par exemple : "la jalousie est une épreuve d'amour" ; "il faut faire passer l'autre avant soi". Pourtant, il est tout à fait possible de vivre une (ou plusieurs) relation(s) satisfaisante(s) sans s'oublier soi-même. Voici 3 conseils:

1. Être sa propre priorité: J'entends très souvent, quelques mois après une rupture, cette exclamation remplie de soulagement :« Je me suis enfin retrouvée moi-même » Et pour cause ? Cette doctrine à faire passer l'autre en priorité et à aimer de manière inconditionnelle son partenaire. Pourtant, être dans une relation ne vous enlève pas la responsabilité d'être acteur/trice de votre bien être. Votre partenaire peut y contribuer, bien sûr mais ne peut en être entièrement responsable. Et prendre soin de soi, ça ne s'arrête pas lorsqu'une relation débute. Bien au contraire, c'est savoir dire non lorsque l'autre empiète sur vos limites, c'est pouvoir profiter d'un temps avec ses amis pour se ressourcer ou simplement poursuivre vos hobbies… Rien n'est secondaire lorsqu'il est question de vous. Prendre soin de soi, c'est ne pas s'oublier.
2. Communiquer ses émotions et ses besoins: La communication est essentielle, et ce en toute circonstance. Vous ne pouvez pas lire dans les pensées des autres et les autres ne peuvent pas lire dans les vôtres ! Vous souhaitez exprimer une émotion, un mécontentement, un besoin ? Dîtes-le, simplement. Souffrir du comportement de l'autre est totalement légitime. Cette souffrance vous appartient et personne n'a le droit de la sous-estimer. En revanche, il est de votre responsabilité de l'exprimer… ou pas. Mais exprimer un besoin, une émotion peut être source de grandes angoisses. En effet, certaines personnes (anxieuses, hypersensibles, survivantes de traumatismes complexes…) ont plus tendance à voir et s'attendre à de la colère, de la critique, du désintérêt ou encore du rejet comme réponse à leurs attentes. Exprimer et affirmer devient alors un vrai challenge, source d'insécurités… Rassurez-vous, tout est entrainement et il est tout à fait possible d'apprendre à exprimer sans sauter aux conclusions du pire scénario possible. Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) ainsi que la thérapie des schémas proposent d'excellents outils pour amener à modifier les pensées envahissantes sur soi et sur les autres (Cottraux, 2016). Si la communication est essentielle dans une relation, elle ne doit pas être une excuse pour solliciter constamment l'autre en son absence (Gage, 2017). L'absence de l'autre peut parfois déclencher des réactions émotionnelles intenses… Une fois de plus, la souffrance, si elle est légitime, ne justifie pas une sur-sollicitation de l'autre. On revient au point numéro 1 : soyez acteur/trice de votre bien être (en débutant une thérapie si nécessaire, par exemple).
3. Savoir où commencent ses responsabilités et où s'arrêtent celles de l'autre: Vous êtes responsable de cette relation, de vous-même mais vous n'êtes pas responsable de l'autre. Vous êtes responsable de vos émotions, de vos comportements et décisions mais pas de ceux de votre partenaire. Et ce détail est en fait essentiel puisqu'il s'oppose à l'idée que l'on se fait du couple, notamment hétérosexuel (Chollet, 2021) qui est de faire à la place de l'autre : prendre un rendez-vous médical à la place de son partenaire, appeler sa famille pour les rassurer et s'excuser pour l'autre de ne pas appeler suffisamment, acheter le cadeau de la sœur de son partenaire, pour son partenaire… parce que « sinon il/elle n'y pensera pas ». Vous pouvez soutenir, aider, accompagner l'autre mais vous n'êtes pas responsable de ses choix de vie, parce que vous n'êtes pas l'autre. La seule personne que vous pouvez changer, c'est vous-même. Cela n'empêche pas d'avoir des attentes vis-à-vis de l'autre… pour l'épanouissement de votre relation.

Finalement, une relation se construit à deux. Prioriser ses besoins permet de créer une harmonie, une solidité dans les fondations. Connaitre son fonctionnement, ses insécurités et prêter attention aux pensées automatique sont des étapes qui permettent l'auto-régulation et la co-régulation saine (Porges, 2022). Exprimer ses besoins quand on les comprend est une étape essentielle pour mieux vivre avec l'autre… Mais surtout avec soi-même.

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