Les carences affectives et leurs effets chez l'enfant
Le psychanalyste René Spitz s'est illustré dans les recherches sur les carences affectives chez le jeune enfant. Il a plus particulièrement étudié les effets de la privation des soins...
Le psychanalyste René Spitz s'est illustré dans les recherches sur les carences affectives chez le jeune enfant. Il a plus particulièrement étudié les effets de la privation des soins et d'amour maternels sur les nourrissons placés en institution.
Les carences afffectives partielles ou totales
On peut classer ces carences en deux types selon qu'elles sont inférieures ou supérieures à 5 mois.
- les carences affectives partielles
Il s'agit de carences observées lorsque l'enfant est séparé de sa mère par suite de maladie, de mort ou d'hospitalisations diverses :
- le 1er mois, l'enfant pleure énormément ;
- le 2ème mois, on constate souvent une perte de poids qui s'accompagne d'un arrêt du quotient de développement ;
- le 3ème mois, la perte de poids s'accentue et l'enfant refuse le contact en restant la plupart du temps couché à plat ventre dans son berceau ;
- après le 3 ème mois, l'enfant ne gémit même plus, le retard moteur s'aggrave et fait place à la léthargie.
Spitz remarque cependant que les symptômes décrits plus haut disparaissent si l'enfant retrouve un objet d'amour entre le 3 ème et le 5 ème mois.
- les carences affectives totales
Lorsque la séparation dépasse 5 mois, les troubles de l'enfant s'aggravent :
- les enfants deviennent complétement passifs ;
- ils ne réussissent pas à acquérir le contrôle moteur nécessaire pour se mettre sur le ventre ;
- la coordination oculaire est déficiente ;
- le risque de mortalité infantile est plus important.
L'effondrement psychique lié à la séparation avec le parent
L'expérience vécue par des enfants privés de la présence de leur mère dès leur naissance est à ce point traumatisante qu'elle entraine une régression très importante chez ces nourrissons.
Selon Spitz, plus que le placement, c'est la séparation précoce avec la mère qui provoque un effondrement psychique. C'est la carence affective qui semble être le facteur préponderant pour expliquer ce dépérissement.
Spitz a appelé "hospitalisme" cet état psychique particulier consécutif à une carence affective par privation des soins maternels chez les jeunes enfants placés en institution durant les 18 premiers mois de la vie.
Ainsi donc le bébé éprouve un besoin irrépressible de contact avec autrui, et de manière préferentielle avec la mère. Cependant , il convient de noter que les études actuelles ne permettent pas d'affirmer avec certitude qu'un bébé privé de sa mère dès la naissance connaitra irrémédiablement des problèmes de développement plus tard, à condition,bien sûr, que l'enfant puisse nouer des liens avec d'autres adultes susceptibles de lui apporter de l'amour et des soins.
Les études de Spitz ont permis de mettre en place des réformes dans l'hospitalisation des nourrissons, les mères sont désormais accueillies au côté de leur enfant lors de l'hospitalisation de ce dernier.
Lorsque ce n'est pas possible, des solutions sont désormais envisagées comme rétablir avec l'enfant une relation affective stable grâce à la présence d'un substitut maternel ou bien lui proposer des soins psychiques.
Photos : Shutterstock
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