Comment sortir des schémas répétitifs ?

Tu as le sentiment de toujours revivre les mêmes situations, c'est que tu es peut être confronté/e à des schémas répétitifs. Alors de quoi s'agit il? Voici les clés pour mieux comprendre et s'en sortir

22 SEPT. 2023 · Lecture : min.
Comment sortir des schémas répétitifs ?

Un schéma répétitif pourrait être traduit par un cercle vicieux dans lequel le même scénario, ou une situation, se répète de façon récurrente et inconsciente. Cela peut intervenir dans la sphère personnelle comme professionnelle et ne concerne pas que les modalités relationnelles. On peut citer comme exemple : rompre ses contrats de travail et changer de job de façon cyclique, difficultés à s'engager dans une relation, peur d'être quitté/e, position de victime, sauveur ou persécuteur. Souvent, on retrouve dans les schémas répétitifs, une conséquence de la faible estime de soi.

Pourquoi reproduit-on les mêmes schémas ?

Ces schémas puisent leur origine dans votre histoire. De celle-ci une blessure a pu apparaître provoquant une certaine vulnérabilité. Il peut s'agir de l'histoire familiale (d'un point de vu transgénérationnel), parfois in utéro (selon comment s'est déroulé la grossesse), parfois dans l'enfance et parfois plus tard même si en général, on trouve l'origine de la blessure avant l'âge de 6 ans (en référence à la théorie de l'attachement). On parlera d'attachement évitant quand enfant tes besoins de sécurité n'ont pas été satisfaits, avec le sentiment que tu n'avais pas ta place et le droit d'être aimé pour ce que tu es. Les conséquences à l'âge adulte :

  • Tu as peur des relations
  • Tu fuis l'engagement
  • Tu te montres indisponible émotionnellement

On parlera d'attachement anxieux quand enfant tes besoins de sécurité n'ont pas été satisfaits, avec des changements réguliers subis, pas d'affection et une forme d'absence des parents pour ton développement. Les conséquences à l'âge adulte :

  • Tu ressens de la méfiance vis-à-vis des autres
  • Tu adoptes une forme de dépendance
  • Tu es sans cesse dans la suradaptation
  • Tu as peur d'être abandonné

On parlera d'attachement désorganisé quand enfant tu as été élevé dans un environnement dysfonctionnel pouvant aller jusqu'à la maltraitance (violences psychologiques, physiques voire sexuelles) créant ainsi un sentiment permanent de peur. Les conséquences à l'âge adulte:

  • Tu as tendance à être dans l'auto sabotage
  • tu as peur de l'abandon
  • tu ressens en permanence de la méfiance vis-à-vis des autres
  • Tu t'engages éperdument dans les relations en alternant intensité et fuite
  • tu as des difficultés d'adaptation
  • Tu peux te montrer imprévisible voire agressif
  • tu es confronté à des troubles anxieux voire dépressifs

A partir de là, notre cerveau a encodé des informations telles que la manière dont on a perçu la situation initiale (par exemple : la peur) et la manière dont on y a réagit et comment celle-ci a été désamorcée. On peut donc employer aussi le terme de résonnance lorsqu'un sens s'active et vient faire écho à la situation initiale. La partie inconsciente du cerveau se rebranche sur les émotions (à partir des neurotransmetteurs) et le sensoriel (appelés aussi marqueurs (cf 5 sens).

En théorie polyvagale, on distingue 3 types de réactions. Le système nerveux autonome (SNA) produit une réaction différente en fonction de l'état dans lequel on se situe.

Lorsqu'on est en hyperactivation (c'est-à-dire frustration, colère, panique) notre zone d'inconfort en lien avec le SNA sympathique) ne nous permet pas de mobiliser nos ressources et provoque un débordement émotionnel par la fuite ou le combat. Lorsqu'on est en hypoactivation (c'est-à-dire sentiment de rejet, d'insécurité en lien avec le nerf vague dorsal), la réaction produite est celle de la sidération avec un détachement émotionnel. Seul le nerf vague ventral (appelé aussi parasympathique) permet de libérer suffisamment de sérotonine et d'ocytocine pour retrouver l'apaisement et la sécurité nécessaire pour revenir dans notre fenêtre de tolérance (selon Daniel Siegel).

Ces indicateurs permettent de comprendre ce qui se joue en nous pour mieux nous réguler et être en conscience de notre état émotionnel, car si celui-ci est fragilisé, alors, le risque de se maintenir dans un schéma répétitif est réel.

Connaissez-vous la chanson : « les histoire d'amour finissent mal, …en général » ? Eh bien voici la parfaite illustration d'une distorsion cognitive qui pourrait entraîner le même résultat que l'histoire précédente ! Il existe plusieurs types de distorsions cognitives qui peuvent impacter de façon significative nos comportements.

Comment ne pas reproduire les mêmes erreurs/ schémas et briser le cercle vicieux ?

On peut commencer par se questionner sur la manière dont nous percevons le monde. En approche systémique, on parlera de « carte du monde », c'est-à-dire comment nous avons façonné notre réalité, d'après nos limites, nos ressources, nos croyances, nos traumatismes, nos valeurs, mes loyautés…

Dans un second temps, être en conscience de ce vers quoi nous allons pour nous permettre d'ouvrir davantage nos barrières, nos représentations, notamment dans les relations amoureuses. En effet, lorsque que ton SNA est dérégulé, ta connexion aux autres peut être perçue comme insécure et donc te mettre en état de méfiance.

Dans un troisième temps, il est important de se connaître pour s'accepter et respecter ses besoins. Prendre conscience de ses forces, ses talents, ses fragilités c'est se donner le droit d'être soi-même. Ainsi tu pourras plus facilement exprimer en toute bienveillance ce que tu ressens (à ce titre la Communication Non Violente est ton amie !).

Comment ne pas reproduire les mêmes erreurs/ schémas et briser le cercle vicieux ?

Puis, tant que les blessures restent ouvertes, le chemin vers la reconnaissance de ton histoire peut s'avérer sinueux. La courbe du changement de Kubler Ross met en évidence des étapes par laquelle on passe. Le pardon devient nécessaire et je rappelle que le pardon ne signifie l'acceptation !

Participer au renforcement des hormones du bien être en pratiquant des activités douces (journaling, danse, chant, respiration, yoga, marcher dans la nature…). Par ailleurs en développant la gratitude, ton circuit de récompense s'activera, alors n'hésite pas à expérimenter la visualisation positive, l'auto affirmation,… Se poser la question :

  • Pourquoi j'attire ce genre de situation ?
  • De quoi ai-je peur au fond ?
  • Quelles sont les similitudes entre les situations ?
  • Quel est le dénominateur commun ?
  • Quel type de blessure cela produit chez moi ? (abandon, rejet, injustice, trahison, humiliation)
  • Quelle expérience puis je faire pour dépasser mes croyances ?

Pour résumé :

  • Identifier l'origine
  • Se responsabiliser
  • Panser la blessure (en vous appuyant si possible sur un professionnel dans ce cheminement)
  • Développer l'estime de soi

(Pour rappel, Judith M.Bardwick précise que la zone de confort est « l'état comportemental d'une personne qui choisit de vivre dans une position neutre d'anxiété. Sauf que l'étape qui suit, c'est la peur ! Alors autant dire qu'on a pas trop envie de s'y aventurer ! Pourtant, plus vous allez expérimenter, plus vous allez développer des ressources et des compétences pour permettant d'accéder à un état d'épanouissement)

J'aime aussi utiliser la méthode des 4R de Ludovic Leroux :

  1. Reconnaître est le 1er pas pour prendre conscience de notre fonctionnement
  2. Respecter son rythme, ses émotions en les accueillant même si ce n'est pas agréable et confortable
  3. Ressources en identifiant tes forces et fragilités pour mieux te connaître et favoriser l'acceptation.
  4. Revisiter les expériences du passé pour apprendre à les dépasser. En clair passer de la peur à l'action.

Comment travailler cela en thérapie ? Quelle thérapie est adaptée ?

La thérapie intégrative permet de puiser dans différentes approches et outils afin à la fois d'identifier l'origine des schémas répétitifs mais aussi donner des clés pour s'en défaire.

Dans ma pratique, je vais m'appuyez sur la théorie de l'attachement, la théorie polyvagale, la thérapie des schémas, la thérapie sensorimotrice, la Programmation Neurolinguistisque, la systémie,…J'aime aussi utiliser les objets flottants et l'approche narrative pour mettre le patient en position d'observateur/acteur (in et out). Il peut être préconisé selon les situations d'avoir recours à de l'hypnose, de l'EMDR, de l'IMO, de l'ICV ou de l'EFT. Pour finir, je propose cette citation que j'affectionne et que je partage régulièrement avec mes patients :

« Aimer, c'est risquer le rejet. Vivre, c'est risquer de mourir. Espérer, c'est risquer le désespoir. Essayer, c'est risquer l'échec. Risquer est une nécessité. Seul celui qui ose risquer est vraiment libre ».

Paulo Coelho

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Écrit par

Virginie Augias

J'accompagne chaque personne lors de difficultés rencontrées afin de restaurer l'apaisement et favoriser l'émergence de ressources sur du long terme. Approche cognitivo-comportementale afin de modifier positivement les croyances et pensées que le patient cultive inconsciemment dans son quotidien et qui freinent son épanouissement.

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Bibliographie

  • Guadeney, N; Guadeney, A; Tereno, S (2021). L'attachement : approche clinique et thérapeutique. Word Wise
  • Porges, S; Milatoni, N; Chosson-Argentier, I (2020). Théorie Polyvagale: fondements neurophysiologiques des émotions, de l'attachement, de la communication et de l'autorégulation. EDP Sciences. 
  • Leroux, L (2023). Nerf vague: adieu stress, anxiété, timidité. EYROLLES.

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Commentaires 1
  • Isa

    J'ai 55 ans et malgré énormément de travail fait concernant un traumatisme d'enfance je continue aujourd'hui à expérimenter des expériences négatives sur le plan professionnel et sentimental Je suis aujourd'hui obligé d'aller défendre ma cause devant un jury de titularisation suite à deux Avis défavorable malgré l'obtention du concours Ces deux Avis marquent en moins et réanime la blessure d'injustice de rejet et d'humiliation Je n'ai pas dormi et je frôle la dépression alors que je pensais être guérie

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