Tabac : les risques sur la sexualité masculine
Je profite du mois de novembre, le mois sans tabac, pour rappeler les risques que cela provoque sur la fonction érectile
Les risques du Tabac sur la sexualité masculine
Je profite du mois sans tabac pour rappeler que sur le long terme, la cigarette est mauvaise pour la fonction érectile.
En effet, l'effet athérogène de la fumée entraîne des plaques qui « bouchent » les artères aussi bien au niveau du système vasculaire coronarien, responsable de la vascularisation du coeur, que sur les artères du pénis, responsables de la vascularisation de la verge et du mécanisme de l'érection.
Les études montrent également que le tabac agit à plus court terme sur la qualité des érections par le biais d'autres mécanismes associés à d'autres pathologies mauvaises pour la fonction sexuelle.
Une étude faite en 2016 pour le magazine « male sexual function and smoking » apporte les preuves que le tabac augmente de 51% le risque de troubles de l'érection chez le fumeur et de 29% chez les anciens fumeurs.
L'étude démontre également que la quantité de cigarettes ainsi que la durée font augmenter les risques de façon très importante. Par exemple :
- pour une augmentation de 10 cigarettes fumées par jour, le risque de dysfonction érectile augmente de 14%
- pour une augmentation de la durée du tabagisme de 10 ans, le risque de dysfonction érectile augmente de 15%.
Ce risque est augmenté en cas de pathologie chronique telles que le diabète, l'hypertension artérielle, l'insuffisance cardiaque et bien entendu du cancer de la prostate.
Le risque de présenter une dysfonction érectile après une radiothérapie pelvienne est augmenté de 300% chez les fumeurs par rapport aux non-fumeurs qui subissent la même radiothérapie.
Le risque de présenter un trouble érectile lorsque l'on est fumeur est augmenté de 166% en cas d'insuffisance cardiaque (par rapport à des non-fumeurs souffrant eux aussi d'insuffisance cardiaque), de 135% en cas d'hypertension artérielle (par rapport à des non-fumeurs présentant eux aussi une HTA), de 112% en cas d'arthrite non traitée (par rapport à des non-fumeurs présentant eux aussi une arthrite non traitée)
En outre, une autre étude a constaté que les fumeurs présentaient des modifications dégénératives de leurs corps caverneux qui sont les structures présentes dans la verge et qui permettent l'érection.
Fumer peut également provoquer des troubles de l'érection en abaissant le taux de testostérone qui est une hormone sexuelle masculine qui a un rôle primordial dans le désir sexuel et l'érection.
Il a également été montré que l'abandon du tabac peut arrêter la progression de la dysfonction érectile, pouvant mener à une guérison de l'impuissance, mais seulement si l'exposition au tabac était limitée dans le temps, à cause des effets vasculaires à long terme irréversibles sur les tissus érectiles et endothéliaux.
Des méfaits du tabac à la prise de conscience des fumeurs
Malgré ces preuves, la prise de conscience des fumeurs que le tabagisme est un facteur de risque de dysfonction érectile est faible : en 2012, sur 535 patients interrogés dans un service d'urologie, seuls 24,2% étaient conscient de cette association.
Je ne peux que conseiller l'arrêt du tabac aux personnes présentent un trouble à ce niveau, et encore plus s'ils souffrent d'une autre pathologie chronique associée comme une insuffisance cardiaque, une hypertension artérielle, de l'arthrite ou une pathologie prostatique.
Par ailleurs, il a été également démontré que la nicotine augmente le tonus du système sympathique, pas si sympathique que cela, car c'est lui qui prépare l'organisme à l'action en orchestrant la réponse dite de combat ou de fuite qui est à l'origine de nombreuses pannes d'érections. Or l'érection est un phénomène reflexe qui est orchestré par le système parasympathique. Ces deux systèmes étant antagonistes, une activation du système sympathique entrainera une diminution du système parasympathique.
Enfin, il peut être intéressant de rappeler que fumer dans les 30 minutes avant un rapport sexuel n'est pas conseillé. Cela entraîne une activation du système sympathique par le biais de l'effet sympathomimétique de la nicotine, et donc un blocage de l'érection (qui dépend du système parasympathique).
Photos : Shutterstock
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