mon fils adolescent a touché sa demi soeur et l'accuse d'en être responsable

Réalisée par Papa malheureux · 21 mars 2018 Thérapie comportementale et cognitive

Bonjour,

Je suis papa d'un garçon de 15 ans. je vis avec ma compagne, qui a une fille plus jeune de 5 ans.

Elle vient de dire à ses parents que mon fils la caressait, se frottait à elle, l'embrassait, essayait de lui toucher le sexe, pendant des jeux ( quand ils faisaient une cabane dans la chambre par exemple). Cela dure depuis 3 ans environ.

J'en ai parlé à mon fils, qui a admis que c'était le cas.

Les 2 enfants vont être suivis par des pédopsychiatres, mais les RDV sont tous les 15 jours et en attendant je suis en pleine confusion, car mon fils commence à dire que c'est la petite qui le tirait à lui, qu'elle se caressait le sexe devant lui (il est exact qu'elle se frottait ses cuisses l'une contre l'autre pour avoir du plaisir, mais sa maman lui a expliqué à de nombreuses reprises qu'elle ne pouvait se donner du plaisir que si elle était seule. Sa maman pense que ça peut être normal, mais qu'il faut lui faire comprendre qu'elle doit faire ça seule). Il m'a dit hier qu'il ne s'en voulait pas vraiment, car c'était elle qui avait commencé, en se caresssant le sexe devant lui ; il aurait été choqué mais ne serait rien venu me dire, et finalement, se serait laissé faire.

Ma compagne a interrogé sa fille sur certains points : s'est elle mis les mains sur le sexe devant mon fils? La réponse est "oui! Pour l’empêcher de me toucher le sexe, j'ai mis mes 2 mains devant". Mais mon fils maintient que ce n'était pas ça, et qu'elle se caressait.

Bien sûr, j'ai beaucoup de mal à le croire, et je considère que même si elle était d'accord, il était plus grand (elle avait 7 ans au début, lui 12) et savait qu'il ne devait pas faire ça. Mais je m'inquiète aussi pour lui : et s'il avait raison? Est-ce que le fait de ne pas le croire pourrait l'enfoncer? Le papa de la fillette ne veut plus qu'ils se voient, et nous demande d'annuler ou de modifier nos vacances cet été. Quand nous l'avons dit à ma belle fille, elle était gênée au début mais a ensuite paru soulagée. Nos billets d'avion sont réservés pour un grand voyage, les hotels payés, et nous envisageons d'y aller sans mon fils. Mais quand j'y pense, j'en ai les larmes aux yeux. Je ne veux pas le punir, je veux l'aider, mais comment faire? Et puis-je croire qu'un enfant qui a aujourd'hui 15 ans a subi des attouchements de la part d'une enfant plus jeune? Ou bien, est-ce que je VOUDRAI le croire, parce qu'en tant que père, j'ai un sentiment d'horreur sur ce qu'a fait mon fils, que je voudrai atténuer par tous les moyens?

Ma compagne refuse de poser plus de questions à sa fille car elle trouve qu'elle a déjà mis en doute beaucoup de ses propos, à tort (par exemple, quand la petite lui a dit que mon fils l'embrassait sur la bouche, elle lui a dit qu'elle s'était peut-être trompé et qu'il avait peut être dévié sans faire exprès, mais ensuite mon fils a avoué que c'était le cas). Mais moi j'ai besoin de savoir si mon fils se rend compte de ce qu'il a fait et tente de se couvrir avec des mensonges au lieu d'assumer, ou bien s'il a été" victime" d'une petite fille qui, en s'exhibant devant lui, l'a emmené à commettre des gestes inappropriés (ce qui n'enlève rien au fait que son geste est inacceptable car il est plus âgé, mais ça renforcerait en lui le sentiment d'injustice qu'il a à être le seul mis en cause, et dans ce cas, ce serait une très mauvaise idée de partir sans lui.)

Je sens que mon ex femme commence à accorder du crédit à ce que dis mon fils, elle me reproche de ne pas le protéger. De l'autre côté, ma compagne est partagée, comme moi, entre le laisser chez ses grands parents et tout annuler même si on doit perdre de l'argent (avec le risque qu'on en veuille tous à mon fils, au final). En revanche, elle ne croit pas du tout au fait que sa fille se soit caressé le sexe devant mon fils, car elle a souvent vu sa fille quand elle était plus jeune qui se frottait les jambes l'une contre l'autre, sa grand mère l'a vu récemment quand elle a dormi avec elle qui faisait la même chose, mais jamais elles n'ont vu ma belle fille se toucher directement le sexe et elles pensent qu'à 7 ans, elle ne pouvait pas se caressait le sexe devant un garçon pour que celui-ci se mette à la caresser.

Je précise que les praticiens qui suivent nos enfants ont eu une réaction différentes : celui de mon fils nous fera des comptes rendus et pense qu'il n'est pas nécessaire de séparer totalement les enfants mais qu'il faut leur rappeler les règles. Celui de ma belle fille ne dira rien à ses parents de ce que l'enfant lui dit, mais elle a été impérative sur un point : ils ne doivent plus se voir du tout, jusqu'à ce qu'ils soient en âge de décider seuls s'ils veulent se revoir. Aussi, nous n'arrivons pas à trancher en nous aidant seulement de l'avis des 2 médecins, et nous mêmes ne savons pas du tout quoi faire. Et moi, je ne sais pas qui et quoi croire.

Je vous remercie de m'avoir lu.

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Meilleure réponse 22 MARS 2018

Bonjour
je comprends votre désarroi de père et vos inquiétudes, je pense que vous avez bien fait de faire suivre les deux enfants par deux pédopsychiatres mais je pense qu'il serait vraiment important que toute a famille puisse suivre une thérapie familiale car il serait important de rétablir un "sain esprit de famille" ainsi pouvoir partir tous ensemble en vacances ... car en laisser un à la maison pourrait paraître une bonne solution dans l'immédiat... mais pourrait creuser un "fossé immense" non seulement entre vous et votre propre fils mais aussi au sein de votre famille recomposée!
Oui je suis d'accord avec la pédopsychiatre de votre enfant ( déjà parce qu'il fait toujours tenir le contact avec les parents dans des situations similaires et non créer des "vides" qui vont isoler et agrandir le problème) il ne faut pas les séparer... les enjeux qui en pourront découler risquent d'être destructeur pour la construction psychique des enfants. Il faut que les parents soient "bienveillants et surveillants", qu'ils posent les bonnes règles et qu'ils donnent les directives correctes!
Courage cher papa ne lâchez pas!
Bien à vous
Livia CLARA VILNAT
Praticienne en psychologie et psychothérapie

Livia CLARA-VILNAT Psy sur Bourges

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25 MARS 2018

Bonsoir Monsieur,

Nous vivons dans un monde où les enfants ont accès à des images liées à la sexualité très facilement, et si le sujet n'est pas abordé clairement avec eux suivant leur âge, et que les interdits ne sont pas énoncés et répétés jusqu'à être intégrés.., ils ne peuvent pas les connaître et ils viennent à tenter de "mettre en pratique" ce qu'ils ont vu, ou aller au bout de leur curiosité et excitations.
Il me semble que c'est ce qui s'est passé avec votre fils, qui a eu la fille de votre compagne "sous la main" pour assouvir ses curiosités et envies.
Et, même si ça vous fait honte et vous ayez donc du mal à l'admettre..., étant donné son âge c'est votre fils qui a été l'instigateur des actes qui vous horrifient.
En grandissant, la fille a commencé à comprendre..., et a pu le dire : c'est donc la prise de conscience de la fille qui a mis fin à ces pratiques.
Donc, il serait bon que vous arriviez à admettre certaines réalités : votre fils a du mal à reconnaître la portée et la signification de ses actes et a préféré accuser la fille. Et vous aimeriez le croire...: c'est "naturel"..., mais pas sain pour lui et son devenir d'homme, ni pour la fille (qui se retrouve accusée..., ce qui ne peut pas l'aider à soigner les traces psychiques de cet acte), ni pour vos relations familiales futures.

Certes, le contexte est délicat et vous n'avez pas pu penser qu'il fallait parler à vos enfants avant, pour les protéger avant d'en arriver là.

Sachant que vous avez du mal à vous situer et à savoir comment faire et comment vous organiser à l'avenir, il me semble bon pour vous tous d'envisager quelques séances de thérapie familiale afin que chacun exprime ses ressentis et sa vérité, trouve sa bonne place et apprenne à respecter le territoire (dont le corps...) de l'autre dans le cadre de votre famille.

J'espère que vous allez pouvoir arriver à mieux comprendre ce qui s'est passé, à parler clairement avec les enfants en admettant que ça a été traumatisant pour la fille, en fixant les limites et en décidant ensemble (et en présence du/de la thérapeute familial/e) si et quand les enfants peuvent à nouveau se rencontrer, voir passer les vacances ensemble.
D'ailleurs... pour les vacances et la vie commune : dès qu'ils seront amenés à se revoir, pensez à séparer les enfants dans des chambres différentes.

Je vous souhaite de trouver un apaisement familial et une position parentale commune sécurisante.
sp

Silvia Podani Psy sur Issy-les-Moulineaux

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22 MARS 2018

Bonjour Papa malheureux,

quelle que soit la réalité d'une éventuelle complicité initiale de la fille de votre compagne dans ces jeux sexuels, ce qui est clair c'est que aujourd'hui elle n'en veut plus. C'est sans doute cela, et cela seul, qui doit être votre fil conducteur dans vos décisions désormais concernant votre vie familiale. Pour le reste, laissez chacun de vos deux enfants éclaircir leur vécu avec leur psy respectif, et gardez leur tout votre amour.

Anonyme-318660 Psy sur Retournac

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22 MARS 2018

Bonjour,

Votre long message traduit votre trouble et votre désarroi face à cette situation familiale qui vous conduit tous, parents et enfants, aux limites de ce qui est possible et acceptable.

Les deux enfants sont désormais suivis par des professionnels qui ont chacun leur méthode: l'un, celui qui suit votre fils communique vers les parents par des compte-rendus des séances - ce qui pose quand même la question de la confidentialité dont votre fils doit pouvoir bénéficier comme tout sujet en démarche thérapeutique; l'autre, qui suit la fille de votre compagne respecte cette règle...Sachez qu'il vous est possible de proposer au thérapeute qui suit votre fils de faire un point avec vous les parents à un moment t, mais qu'il vaudrait mieux respecter la règle de confidentialité, ceci afin de protéger votre fils et de ne pas le soumettre à une forme de transparence néfaste.

Deux enfants s'adonnent à des jeux et gestes sexuels depuis deux ans; ils ne sont pas frère et soeur mais vivent ensemble certains jours du fait des parents; ils ont surtout une différence d'âge qui situe l'une dans l'enfance et l'autre dans la pré-adolescence. Il faut savoir que dans toutes les fratries, ces jeux, ces gestes se produisent à un moment ou l'autre et qu'ils correspondent bien souvent à une curiosité sexuelle non encore canalisée. Ce qui entre frères et soeurs choquerait certes mais ne ferait sans doute pas scandale, devient scandaleux ici du fait de la situation familiale et aussi de l'écart d'âge.

Il me semble que dans les décisions prises, il en manque une: il serait bien que vous et votre compagne consultiez également un ou une professionnel/le et pour ma part, je vous orienterais plutôt vers la psychanalyse. Non pas pour entrer à votre tour dans une démarche thérapeutique, mais pour, au fil de quelques séances, vous aider à comprendre ce qui s'est passé, comment cela s'inscrit dans le développement de vos deux enfants et peut-être aussi afin de voir où vous les parents vous avez peut-être manqué de vigilance et toléré un certain nombre de confusions. Ces séances devraient vous aider également à adopter l'attitude qui convient vis-à-vis des deux enfants et à gérer la suite de la vie en famille et notamment les projets de vacances.

Ce qui me frappe dans votre message c'est à quel point cette situation vous fait vaciller, douter en tant que père. Or plus que jamais, vos enfants ont besoin de sentir que les adultes autour d'eux posent, avec fermeté, les limites qu'il convient de poser.

Bonne chance à vous tous,
Bien cordialement,
Fabienne Verstraeten
Psychanalyste

Fabienne Verstraeten Psy sur Marseille

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22 MARS 2018

Bonjour,

Face à cette situation complexe de sexualité familiale, entre deux de vos enfants vous êtes mis en position inconfortable de trouble de la loyauté, envers votre fils contre votre belle-fille et contre votre compagne. C’est le problème de la fonction de jugement au lieu et place de la fonction parentale, que vous interrogez ainsi. Vous pouvez bien entendu rappeler les limites à votre fils, mais aussi à votre belle-fille (?) En évitant de vous substituez (ainsi que votre compagne et son ex-compagnon) à un tribunal. Si ce n’est pas le cas, vous ne vous permettrez pas un retour à une situation familiale apaisée.

Un père ou une mère sont là pour aider à grandir, protéger, pardonner, et permettre de dépasser les peurs ou les angoisses d’actes qui ont pu être traumatisants pour leurs enfants. Et c’est déjà beaucoup.

Vous pouvez toujours rappelez les limites à votre fils, mais est-il possible que du côté de votre belle-fille vous puissiez aussi être en position de poser des limites ? Vous sentez vous autoriser à le faire, ou est-ce le père naturel (ex-compagnon) qui ne peut que le faire, revenant sur le devant de la scène pour l’occasion ?
Les enjeux sont de sortir vos enfants de l’emprise des conflits parentaux de tous ordres. L’interdit de l’inceste relatif à cette situation, me semble à réinterpréter ensemble, avec votre compagne, sa fille et votre fils, dans un autre cadre que celui de l’intervention familiale au quotidien et sans tiers.

Ce qui ressort de votre conclusion, c’est que grâce à l’intervention des deux pédopsychiatres, choisis pour vos enfants, ceux-ci pointent quelque chose de l’ordre de la désunion et de la loyauté dans laquelle vous semblez être pris au piège, ainsi que votre compagne, et son ex-compagnon aussi. Il me semble qu’il est important qu’une thérapie familiale à 4 puisse être engagée, avec peut-être comme porte d’entrée, la question décentrée que vous vous posez « Peut-on aller en vacances ensemble ? » La thérapie vous aidera à répondre à cette question en pratique et éventuellement à élargir la question ? Peut-on encore vivre ensemble et comment ?

Gardez confiance en votre fils, il a besoin de vous pendant cette période difficile pour lui. Il reste un enfant, jeune adolescent en prise avec cette puberté bien compliquée à gérer quel que soit le cadre familial. Je dirai la même chose à votre compagne à propos de sa fille, si elle avait interrogé le site. Pour le reste, n’essayer pas vous ou votre compagne d’être juge et de « trancher » puisque vous êtes aussi partie prenante. Et justement une thérapie familiale permettra de (re)trouver des places qui pour l’instant semblent un peu confuses, à tous les protagonistes de votre mail, (y compris l’ancien compagnon de votre compagne).
Souhaiter faire une thérapie familiale permettra déjà de faire bouger les choses, dans un esprit d’écoute de l’autre, de ses interrogations, de ses colères ou différentes autres émotions (honte, peurs...) qui sont tout à fait légitimes d’éprouver, pour le moment.
Comme vous n’arrivez pas à « trancher en suivant l’avis des 2 médecins », pourquoi ne pas essayer non de trancher (ce qui empêche presque de devoir panser/penser) mais plutôt essayer de réunir toutes ces différentes paroles dans le cadre protégé de la thérapie familiale ?
Bien à vous,
Charles Suaudeau-Séroude
Psychothérapeute agréé de l’agence régionale de la santé

Charles Suaudeau-Séroude Psy sur Paris

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21 MARS 2018

Bonjour
Qui a fait quoi, qui a commencé ? Ni vous ni les enfants ne serez en mesure de connaître le fin mot de l′histoire. Tant, parce que chacun aura tendance à rejeter la faute sur l′autre, tant, parce que les enfants peuvent changer d′avis plus ou moins consciemment selon les circonstances, selon la personne qu′ils ont en face d′eux, etc...etc...
Je pense que le moment n′est plus de chercher à connaître la vérité dans les moindres détails mais à rappeler les règles et laisser les enfants aborder tout ceci avec les psy.
S′agissant des mesures à prendre en famille, j′ai toujours tendance à dire : « ne rajoutez pas de la peine à la peine, évitez aux enfants la double peine en les privant de ceci ou de cela. Certes, il faut rappeler ce qui est permis et ce qui ne l′est pas, mais il ne faut pas pour autant les sanctionner brutalement pour se déculpabiliser soi-même en croyant rendre justice.
Doivent ils attendre d′être en âge pour décider ?
La petite a 5 ans, dites vous. D′ici qu′elle soit en âge de prendre une décision rationnelle, qui satisfasse tout le monde, vous risquez de rater pas mal de voyages en famille !
Rappelez les règles, soyez vigilants, mais ne dramatisez pas trop tôt pas une situation, qui - c′est parfaitement compréhensible - vous fait l′effet d′un tsunami, mais que vous aborderez avec plus de sérénité dans quelques temps, vous verrez.

Cordiales salutations

Maurice Gaillard Psy sur Vincennes

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