Perdue dans les méandres de ma colère...
Ce soir, j'ai le sentiment d'avoir été trop loin, encore une fois. Cela fait désormais 5 mois que je suis avec ma compagne. J'ai envie de dire 5 mois que nous traversons les dunes de l'enfer, entrecoupés de moments de joies et tendresses. J'en fais un bref et grossier résumé pour raccourcir mon écrit.
Si nous traversons depuis autant de temps ces eaux noires, je pense que cela est, en très grande partie, de ma faute. Pour cause, quand nous avons commencé à faire connaissance, alors qu'elle me faisait lui promettre de ne rien divulguer sur ce qu'elle me confiait d'elle, je répetais ces choses à une soit disant amie, une personne du net, jamais rencontrée mais avec qui je parlais depuis plus d'un an, et ce en toute amitié.
Je ne sais pourquoi mais ma compagne a eu des doutes et a piraté mon compte et a lu nos échanges. Elle a été fortement blessée face à ça. D'autant plus que cette amie l'insultait et me disait de la laisser tomber. J'ai donc coupé les ponts avec cette personne.
Ensuite, j'avais une autre amie fort envahissante qui m'appelait et m'écrivait chaque jours. Ma compagne m'a donc demandé de prendre distance et d'entretenir avec elle une véritable relation amicale. C'est vrai, on n'appelle pas tous les jours quelqu'un de la sorte alors qu'on se dit simples amies.
J'ai donc, tout naturellement, pris distance avec cette personne, tout en lui expliquant le pourquoi de ma demarche. Pourquoi ? arce que j'avais eu pour projet, avant de rencontrer ma compagne, une colocation avec cette personne. J'allais tout quitter pour vivre ce que je croyais être mon rêve. Venir vivre en France et y faire carrière.
J'avais rennoncé à mon CDI et mon studio quand cette personne m'a annoncée (8 jours avant mon déménagement) que cette colocation ne pourrait pas se faire en prétextant un découvert bancaire et un risque de mise en demeure à ce niveau-là. Ce qui s'est avéré être faux.
Vu notre relation, et mon désarroi, ma compagne m'a proposé de tout quitter pour vivre avec elle. J'ai accepté la proposition, je n'avais aucune envie de devoir retourner vivre dans mon pays, chez mes parents et de vivre notre histoire à distance.
J'ai donc organisé ce déménagement précipitamment. Je suis arrivée chez elle avec quelques effets personnels et j'ai élu domicile chez elle.
Très vite le ton est monté. Elle était persuadée que je lui cachais des choses. Notamment avec cette personne avec qui je devais aller en colocation. Elle a prêché le faux pour savoir le vrai et je lui ai avoué que cette personne avait des sentiments pour moi, que je le savais mais que je n'en étais pas certaine. Et qu'en plus, un soir, bien avant notre rencontre, cette personne a eu des gestes sexuels à mon égard alors que j'étais sous les effets de l'alcool. J'avais décidé de faire une croix là-dessus et de ne rien dire. Pourquoi ? J'avais peur qu'elle pense que j'étais attirée ou que j'avais des sentiments pour cette fille alors que j'allais vivre une colocation avec et qu'elle pense donc que je me foutais d'elle et par honte de ce qu'il s'était passé. C'était là, pour elle, un mensonge de plus.
Durant cette même période, ma compagne était jalouse d'une autre amie, de qui j'étais proche. Je lui avais dit, qu'avec cette dernière, la relation avec été ambigüe, que lorsque nous faisions connaissance, je lui avais dit que notre lien était fort et que c'était à accepter, qu'il n'y avait pas le choix. Très vite elle a pensé, vu ce que je lui racontais de cette histoire, que j'éprouvais des sentiments autres que d'amitiés pour cette fille.
Ne supportant plus cela, je rentrais dans des crises de colère et balançais tout ce qu'il me tombait sous la main. Je criais et hurlais que je ne ressentais rien pour cette fille, que c'est elle que j'aimais. J'en suis arrivée plusieurs fois à faire ma valise et prendre la porte. Mais nous nous sommes toujours réconciliées. Je finissais par redire les mêmes choses mais calmement. Et nous reprennions la vie à deux.
Mais cette discussion revenait toujours sur le tapis, d'autant plus que cette personne, célibataire depuis peu, me reprochait ma disponibilité pour elle. Elle faisait même des remarques un peu osées et ce, tout en sachant que ma compagne entendait la discussion. Cette histoire n'en finissait pas. Ma compagne, vu mes antécédants, ne me croyait pas. Elle était persuadée que j'avais des sentiments pour cette fille et moi je continuais mes crises.
Lors des fêtes, je suis rentrée auprès de ma famille. Là, tout à basculé. Ma compagne ne se sortait pas cette histoire de la tête, cela la rendait malade. Elle n'en dormait plus et était bouffée par ça. Elle n'avait plus confiance en moi. Je lui ai donc donné accès à mes mails... Elle a alors été voir et est tombée sur des messages d'il y a plus d'un an avec cette amie, où on se comportait comme un couple : des je t'aime, des petits noms... et des déclarations de ma part avec refus de cette personne.
En pleine crise, ma compagne m'a quittée. C'était par téléphone. J'allais devoir revenir prendre mes effets et repartir. On est tout de même parvenues à dialoguer. On a mis toutes les choses à plat et on a décidé de repartir à zéro. J'ai coupé les ponts avec cette personne.
Entre ça et mon retour chez nous, ma compagne fut en contact avec une autre amie à moi. Je les avais mises en relation pour que ma compagne puisse discuter avec quelqu'un lorsque je n'étais pas là et je trouvais surtout qu'elles avaient des points communs dans leurs parcours de vie.
Mais cette amie m'a trahie. Elle avait, pour moi, des sentiments plus qu'amicaux à l'égard de ma compagne. Je suis devenue jalouse, je ne supportais plus que ma compagne lui écrive autant. Je ne supportais pas le lien qui était en train de se créer entre elles. À force de crises de colère de ma part, ma compagne l'a piégée et nous avons découvert, qu'en effet, cette personne en attendait plus d'elle. Les ponts ont été coupés. Ma compagne a eu du mal car cette personne nous avait aidé précédemment et elle avait confiance en elle. C'était, à ses yeux, une sorte de grande soeur (plus de 10 ans d'écart). Moi j'en ai été jalouse !
Suite à ça, notre relation est devenue très tendue avec ma compagne. On aurait dit tout simplement qu'elle me haïssait. Qu'elle me tenait responsable de tout et qu'elle avait envers moi une colère bien trop grande (à mon sens). Elle subissait tout simplement le contre coup de tout ce que nous avions traversé et elle m'en voulait de ne pas lui avoir dit tout ces choses sur les personnes que je fréquentais. Elle me repoussait souvent, son regard avait changé. Elle se montrait cassante et blessante envers moi.
Cette période fut très difficile pour moi. Je ne savais plus que faire pour lui prouver mon amour et lui rendre confiance en moi.
Oui, elle avait perdu toute confiance à mon égard. Elle surveillait le moindre de mes échanges, demandait souvent que je ne parle à personne pour qu'on puisse se retrouver tranquilles toutes les deux et qu'elle se sente plus importante que mes amis. Au début, moi je vivais cela comme une injustice, je ne comprennais pas pourquoi je ne pouvais pas me confier à mes amis.
Je n'avais pas compris, qu'elle vivait dans la peur perpétuelle que je lui cache encore des choses et qu'en me demandant de ne parler à personne, elle voulait simplement que je lui accorde de l'attention, que je lui montre que je l'aime et que nous nous retrouvions. Je n'avais pas compris tout ça non et cela faisait des mois que ça durait.
J'entrais dans des colères, nous n'arrivions plus à communiquer. Nous étions tout simplement deux étrangères qui vivaient ensemble. Cela a duré des mois entiers. Dès mon installation chez elle en fait. Nous avons souvent mis les choses à plat. Nous avons souvent communiqué et dialogué sur tout ça. Nous repartions toujours ensemble mais toujours aussi loin l'une de l'autre.
Face à ça, nous devions également faire face à l'administration française. Plus de deux mois sans revenus pour moi, une urgence de besoin de travail pour elle, le stress de ne pas savoir si j'allais avoir des droits ici en France et donc si j'allais pouvoir rester ou non.
Chose épuisante et très stressante pour moi. De plus, mon diplôme n'est pas reconnu. Moi qui ait travaillé ici, je ne suis pas reconnue, du moins mes compétences. Je vais donc, en plus, devoir entrer dans d'autres démarches pour faire valider mon diplôme et ce sans être sûre de la réussite de cette démarche.
Une fois ma situation et toutes ces personnes équartées nous pensions pouvoir ENFIN nous retrouver et vivre enfin tranquillement notre histoire. Mais non ! Je ne sais pas pourquoi ça a continué. Disputes, désaccords, cris... Jusqu'au jour où j'en suis venue aux mains.
J'ai attrapé ma compagne, je l'ai secouée et je lui criais dessus de se taire ! D'arrêter de ne pas m'écouter... Combien de fois ai-je fait ça ?Je ne sais pas. Je n'en sais rien du tout. Quand était-ce la première fois ? Avant mon départ pour les fêtes, dès mon retour ou il y a peu de temps ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Mais je sais que cela s'est produit plusieurs fois. Je la prennais par les bras avec force, la tirais où je voulais qu'elle aille ou la secouais. J'en venais même à lui mettre la main sur la bouche pour qu'elle se taise et que je puisse dire ce que j'avais besoin de dire. Je hurlais toujours plus fort pour qu'elle m'entende.
J'en suis venue ensuite à des coups sur les bras,à lui écraser la machoire avec mes doigts pour qu'elle se taise. Ne supportant plus qu'elle me traite de menteuse, qu'elle remette sans arrêt ce que je disais en question ! Ne supportant plus non plus ses insultes et ses remarques désobligeantes à mon égard.
Mais j'ai été trop loin, et ce depuis bien avant que cette dernière semaine où je me suis énervée sur elle parce que je n'approuvais pas son comportement. Je l'ai insultée, j'ai hurlé dessus et j'ai essayé de lui mettre un coup de pied alors qu'elle tentait de partir.
Ces scènes sont devenues trop fréquentes et je suis montée dans la violence.
Je lui ai mis des coups de poings dans les bras, serré, pincé la cuisse et j'en suis venue à lui tirer les cheveux et à la trainer par le bras. À lui cracher dessus même. le tout accompagné d'insultes et de mots durs. Je m'en suis prise à moi même également. Je me suis scarifiée devant elle. Je me suis tapée la tête, je lui ai dit que je voulais mourir et je suis partie en plein milieu de la nuit, laissant tout chez elle, jusqu'à mon chien. Une sorte de chantage affectif. "Ne me laisse pas, où je me flingue. Je ne supporte pas d'être loin de toi, je ne supporte pas que tu me quittes. Je t'aime." Voilà ce que voulaient dire mes gestes.
Ces gestes devenuent répétitifs dans des situations semblables. Mise en doute de ma personne, insultes ou remarques négatives à mon égard et rupture.
J'en suis venue à la frapper, moi qui banis ces gestes, qui ait aidé plusieurs femmes victimes de violence conjuguale à prendre les bonnes décisions ! Me voilà maintenant dans la peau de ce monstre ! Je me fais peur et je ne tolère plus mon comportement. J'ai été trop loin et je le regrette. Je me sens sale, n'ayant plus le contrôle de moi-même et j'ai peur. Je n'arrive plus à la regarder sans avoir envie de pleurer ! Comment peut-elle tolérer ça ? Comment peut-elle me pardonner ? Comment arrive-t-elle encore avoir des gestes affectifs à mon égard ? Comment arrive-t-elle encore à ressentir de l'amour pour moi ? Comment arrive-t-elle à vouloir me réconforter face à mon mal-être de tous mes gestes, moi qui l'ait violentée ?
Ce soir, elle a des équimauses, je ne peux toucher ses bras sans qu'elle ait mal. Et moi, j'ai mal de voir le résultat de ma connerie ! J'ai mal et ma blessure est profonde. Je culpabilise et regrette ! J'ai conscience de mes actes et je les banis moi-même. Je me banis.
J'ai voulu partir pour ne plus lui faire vivre ça. À chaque fois, on dit que c'est la dernière. Qu'encore une crise de ma part et je devrai quitter l'appartement et qu'on soldera le tout par une rupture. Mais j'ai été plus loin toujours, et àchaque fois la même remise en question : c'est la dernière fois.
Mais je suis lâche, je n'arrive pas à partir. Je l'aime tellement et même si j'ai du mal à lui montrer, même si je suis peu expressive sur mes sentiments, je l'aime vraiment et sincèrement. C'est facile oui de dire ça après l'avoir frappée.... c'est facile oui !
Je voulais partir pour la libérer de mes exccès. Pour stopper cette souffrance qui est la nôtre mais je n'y arrive pas. Et elle ne le veut pas. Elle croit en moi. Elle me dit que je ne suis pas comme ces autres et que j'y arriverai si j'entreprends les démarches que j'ai dit que je ferai. Psy et sport.
Mais est-ce que ce sera suffisant? Ne va-t-elle pas finir par me quitter ? N'ai-je rien brisé en elle ? Son amour est-il toujours aussi fort qu'avant ?
Tant de questions, tant de remises en question et tant de culpabilité.
Je suis tombée dans un gouffre, moi qui pensais être guerrie de mon passé, me voilà dans un mode de fonctionnement intolérable.
Je ne veux pas continuer à lui faire du mal. Je regrette bien trop. C'est difficile pour moi de la regarder encore, j'ai honte de moi, de ce que je suis devenue.
Elle est tellement pour moi. Elle se montre fine psychologue comme on dit ! Elle ne me juge pas, elle tente avec moi de comprendre d'où ça vient, elle me rassure et me dit qu'elle croit en moi. Et moi ça me fait mal de lui avoir fait ça. Vraiment, c'est comme une déchirure !Dès qu'elle est dans mes bras, l'envie de pleurer et une profonde tristesse m'envahissent.
J'ai, à mon sens, commis l'irréparable et j'espère arriver à me sortir de cette spirale, j'espère ne pas avoir définitivement brisé notre couple même si je me dis, que c'est égoïste de me dire ça, que je devrais la laisser aller vers des horizons plus heureux.
La culpabilité est un poids lourd !