8 choses à ne pas dire à quelqu'un qui s'est éloigné d'un parent
S'éloigner d'un parent est une décision difficile et douloureuse. C'est aussi plus courant que beaucoup ne le pensent, car ceux qui le vivent restent souvent silencieux pour éviter des...
L'éloignement familial - en particulier lorsqu'il est initié par un enfant adulte - reste une marque de honte, malgré toutes les recherches psychologiques récentes qui ont été menées rapportant que ce n'est pas rare. C'est en effet plus courant que beaucoup ne le pensent, car ceux qui le vivent restent souvent silencieux pour éviter des commentaires désobligeants et vides de sens.
Lorsque les parents coupent un enfant de leur vie, l'hypothèse dominante est qu'ils doivent avoir une très bonne raison car leur action va à l'encontre de tout ce que nous croyons sur la nature durable et inviolable de l'amour parental. Il est vrai que le récit dominant a été remis en question dans certains cercles, mais pas dans tous, par des histoires de parents qui ont expulsé des enfants parce qu’ils étaient gay ou trans ou n’adhéraient pas à leurs croyances religieuses. Aussi difficile que cela soit à entendre, il est culturellement plus facile de tolérer qu’un parent coupe toute relation avec un enfant adulte que l'inverse.
Le fardeau de l'aliénation initiée par un enfant adulte
Le tabou s'appuie sur un commandement biblique qui nous enjoint d'honorer nos mères et nos pères ainsi que des idées profondément ancrées sur l'obligation filiale et la gratitude sans fin que nous sommes censés ressentir pour ceux qui nous ont mis sur la planète ou nous ont accueillis ; qui nous ont nourris, vêtus, abrités et éduqués ; et ont payé pour toutes ces choses. Étant donné qu’il s’agit là d’exigences légales, il n’est en fait pas sarcastique de noter que si c’était tout ce qui est exigé d’un parent, un orphelinat serait l’idéal.
Même si des recherches psychologiques récentes confirment que la décision de l'enfant adulte de s'éloigner de sa famille est réfléchie depuis longtemps et est un processus qui peut inclure des périodes de tentative de réconciliation par l'enfant adulte, la culture la présente toujours comme un accès de colère et un signe d'immaturité. La vérité ? La plupart des gens sont plus à l’aise d’imaginer la crise de colère d’un enfant adulte qu’un parent négligent, émotionnellement absent ou violent.
8 choses que vous devriez éviter de dire
La réalité est que lorsque quelqu'un confie une vérité douloureuse, il n’est en fait pas nécessaire de dire quoi que ce soit, mais si vous vous sentez obligé, ce serait formidable si vous pouviez éviter de dire ces choses énumérées ci-dessous.
1. "Ils ont bien dû faire quelque chose de bien parce que tu t'es bien débrouillé."
Vous pouvez penser que c'est un compliment, mais cela marginalise la validité de l'expérience de la personne qui vous parle. Le plus ennuyeux est que vous attribuez le succès ou la stabilité que la personne a atteint aux actions de ses parents dont elle est séparée.
2. "Tu devrais arrêter de vivre dans le passé et passer à autre chose."
La chose «le passé est le passé» est considérée à tort par beaucoup comme un facteur de motivation, ce qu'elle n'est certainement pas. L'idée de «passer à autre chose» le plus rapidement possible est, malheureusement, considérée comme utile dans les situations douloureuses, comme si la douleur émotionnelle avait une date d'expiration ; les gens se remettent d'une perte à leur propre rythme et à leur propre vitesse. Cette expression «arrêter de vivre dans le passé» est méchant et le besoin de traiter une expérience émotionnelle est un signe de force et non un défaut de caractère.
3. "Cela aurait pu être bien pire ; apprécie ce que tu as."
Oui, être mangé vivant par un grand requin blanc aurait été pire que d’être élevé par ma mère, mais la comparaison ne me fait pas apprécier davantage sa façon de me traiter...
4. "Tu n'as qu'une seule mère (ou père) dans cette vie."
Assez vrai et alors ? Où voulez-vous en venir ? Voir le point 5.
5. "Regarde tout ce qu'ils ont fait pour toi : ils t'ont nourris, abrités et vêtus."
Comme je l'ai déjà souligné, ce sont des exigences légales, mais saviez-vous que les nourrissons qui sont privés de contact, d'harmonisation et d'amour ne réussissent pas à s'épanouir et peuvent en fait mourir ? Les besoins émotionnels ne sont pas des métaphores ou de la fantaisie ; les êtres humains ont autant besoin de connexion que de nourriture et d'eau.
6. "Fais-moi confiance : tu le regretteras quand ils mourront."
Il s'agit d'un voyage de culpabilité classique, servi avec un côté d'obligation filiale et de désapprobation culturelle, sous le couvert d'être utile. Ce que les enfants adultes regrettent quand un parent séparé décède, c'est que le parent n'a jamais pu changer ou assumer la responsabilité et que la relation ne pourrait jamais être modifiée.
Comme l’a dit une fille :«La mort du parent est la mort de l’espoir qu’il y ait une baguette magique quelque part qui pourrait la transformer en une mère aimante.»
7. "Personne n’est parfait, alors laisse-lui une chance."
Encore une fois, cela marginalise l’expérience de l’enfant adulte ; les gens n’excluent pas leur famille de leur vie pour des griefs insignifiants ou des faux pas mineurs, ou pour les choses matérielles qu’ils n’ont pas reçues. Et il ne s’agit pas non plus d’être «parfait».
8. "Il/elle a fait de son mieux, étant donné sa propre enfance."
Personne n'est condamné à répéter le passé et qui mieux peut connaître la douleur d'être ignoré, négligé, marginalisé, verbalement abusé ou bouc émissaire que quelqu'un qui en a fait l'expérience ? Le travail du maternage comprend plusieurs centaines de milliers, peut-être des millions d'actions et d'inactions, réparties sur plusieurs années et chacune d'elles représente un choix ; il en va de même pour la paternité.
Les enfants sont transparents dans leurs réponses et la vérité est que le parent harcelant, abusif, contrôlant ou blessant peut voir les effets de ses paroles et de ses actions. Les enfants adultes s'éloignent des parents qui ne veulent pas s'approprier ou assumer la responsabilité de ces actions, alors, s'il vous plaît, ne leur faites pas d'excuses.
Et encore une chose à retenir, comme l’a précisé l’un de mes lecteurs :
«Il est dangereux et méprisant de supposer que parce que nous parlons de nos histoires, nous existons toujours à l’intérieur de celles-ci.»
Photos : Shutterstock
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Dès l'enfance (âge de 3 ans) ma mère a mis sur mes épaules la charge de mes soeurs et frère, 4 au totale: garde, devoir, tâches ménagères, etc et ça jusqu'à mon âge de 29 ans quand j'ai quitté le pays d'origine. Quand j'ai dit que pour moi c'est fini, j'ai ma famille et que les frères sont adultes et autonomes, là je suis devenue inutile et la personne "non grata" presque pour tous. Depuis toujours j'ai exercé le rôle de mère pour mes frères et j'étais consciente que si ce n'est pas moi alors ça sera qui? Présentement, je n'ai pas de la place dans cette famille, moi qui a donné autant pour eux. L'été passé après 8 ans je suis rentrée dans mon pays d'origine avec mes enfants et j'ai convenu avec ma mère par téléphone de venir la voir, nous avons précisé le jour et l'heure, vous savez quoi? Elle a fermé la porte à clé et a quitté la maison en se disant que les travaux agricoles sont plus importantes et prioritaires que sa fille et ses petits-fils. Votre article m'a clarifié beaucoup de choses et enlevé de la culpabilité. Je suis qui je suis grâce à moi, à ma persévérance, à ma patience, à mes études et travail assidu.
On peut aussi faire le choix d’adulte de pardonner… Des parents vieillissants ne sont plus nos parents d’enfants. J’ai fait ce choix suite à une dépression sévère, suivie de 10 ans de thérapie (oui c’est long….). Entre temps, mon père a déclenché cette folle maladie d’alzheimer. A sa mort, j’ai pu parler avec ma mère et lui dire ce que j’avais sur le cœur depuis tant d’année. Elle a essayé de tout mettre sur le dos de mon père, puis elle a fini par accepter sa responsabilité : abandon moral des enfants, violences… J’ai alors pris la décision de « découvrir » cette mère que je ne connaissais pas finalement et j’ai choisi l’échange. Je crois bien qu’elle aussi m’a découverte d’ailleurs. J’ai compris que mon père et elle avaient des circonstances atténuantes, des carences affectives et des souffrances jamais dites. Aujourd’hui, je suis son aidante familiale ((tumeur, épilepsie, avc) depuis 7ans et demi et je ne regrette rien. Bien sûr, ce n’est pas toujours rose bonbon l’histoire et à certains moments son caractère fort émerge mais elle a appris à s’excuser avec sincérité et j’ai appris à dire ce qui me déplaît. Elle n’est pas un monstre, juste un humain très imparfait comme nous tous au fond. Deux de mes sœurs ont fait le choix de se couper de ma mère , totalement pour une, « partiellement » pour l’autre. Elles ont aussi coupé les ponts avec moi car elles se sont senties trahies à double titre : je n’ai pas fait le même choix qu’elles et pour l’une des deux, je ne pouvais qu’être proche que d’elle ou de ma mère, pas des deux à la fois. . Je sais qu’elles vont mal et ne peut rien pour elles. Couper les ponts ou non, c’est une histoire intime. Personne ne peut dire ce qui est bien ou mal, ça dépend vraiment trop des individus : celui dont on se coupe et celui que l’on est soi. Pour moi, faire la paix avec mes parents, c’était faire la paix avec la petite fille en colère et à ce titre, je vais beaucoup mieux !
Ces gens là ne changent jamais et sont simplement incapables de se remettre en question. Je m'étais installé à l'autre bout de la France, plus de 900 km nous séparaient et ils continuaient à me pourrir la vie... Depuis 4 ans maintenant, je me suis installé dans un autre pays, suite à la perte de mon passeport j'ai du me rendre à l'ambassade de France et figurez-vous que mes parents avaient appelés l'ambassade pour avoir des informations me concernant... Fuyez, ils ne s'arrêtent qu'une fois mort.
J ai aimé la citation qui dit que la perte d un parent maltraitant la fin de l espoir en effet, Après un accident grave et un dans la vie on est seul de mon père seul parent vivant alors Un beau jour j ai décider de couper les ponts avec cette famille habituée à me maltraiter J étais leur larbin pour tout depuis toujours d ailleurs constat implacable enfant mal aimée adulte dénigrée pourtant chef d entreprise études détruites 42 ans de souffrances Ça me fais mal mais je tiens bon En effet, avoir ce courage a un prix
Merci de parler de cette situation Plus on vieillit plus cette « vraie »relation nous manque Mon père se meurt à petit feu et se qui me rend le plus triste c’est de savoir que rien ne se passera…. Qu’il partira avec le sentiment qu’il a été un bon père alors que c’est loin d’être le cas. Et moi je me bats depuis 63 ans avec l’impression que je vaux RIEN
J'ajoute qu'on n'est pas lobotomisés par des personnes extérieures, des charlatans ni des sectes. Pour ma part, j'ai fait deux tentatives de réconciliations avec ma famille d'origine, notamment quand je me suis fiancée puis mariée. Mais à peine étions nous rapprochés et venus en vacances à Noel 98 ( nous vivions dans le pays de mon fiancé) que ma mère a fait cette blague devant mon fiancé : "Quand elle est née j'avais dit au médecin que si je n'accouchais pas d'un garçon, il fallait jeter le bébé fille à la poubelle". Elle refait cette "blague" devant les proches, les intimes, etc. Est-ce qu'elle l'aurait faite devant mes enfants ?????( ce sont des filles !) J'avais (suite à une thérapie) publié ( sous pseudo, en changeant les noms et les situations) une pièce de théâtre sur la pédophilie et toutes ces vacances 1998 ont été des règlements de compte vengeurs de la part de mes parents par petites phrases assassines. A la suite de quoi je suis allée leur parler et on a conclu un accord signé comme quoi on n'évoquerait plus jamais la pédophilie, étant donné que ce sujet reste une pomme de discorde. Ils ont signé ...mais deux ans plus tard quand je me suis mariée ils m'ont forcé la main pour que j'accepte l'argent , un gros chèque, de leur nouveau pote qu'ils avaient , disaient-ils, défendu au tribunal contre les accusations d'attouchement de sa fille de 16 ans. Faute de preuve ( comment fournir des preuves ? Cette gamine n'avait que le témoignage de sa soeur qui , comme moi jadis, avait été anorexique) le gars a été relaxé, blanchi, bon. Et le jour de mes noces, paf, j'apprends par mon père que, contrainte de revenir habiter avec ses parents, la gosse avait fait une tentative de suicide et était à la clinique. "Et cela ne te fait pas réfléchir quand même ? "ai-je demandé, mon père me répond quelque chose comme" des filles à problème qui font du chantage au suicide, avec toi, on connait bien, ces filles-là, il ne faut pas les croire"....et 20 minute plus tard je devais dire oui à l'église à mon fiancé, donc je n'ai rien dit, ce jour n'était pas le moment pour faire un scandale. Mais peu de temps après je suis tombée enceinte et là j'ai pris la décision qui s'imposait, mais mon père a écrit à mon mari pour lui raconter que j'étais une affabulatrice. J'ai vu une juriste pour connaitre la loi sur les grands parents et elle m'a dit après avoir oui le récit de ce qui s'était passé quand j'étais gosse que pas mal des actions de mes parents étaient dans le code pénal, à l'article 227_25 sur les atteintes sexuelles. Alors arrêtez de nous rendre pour des déséquilibrées ou des immatures qui se font manipuler ou qui nourrissent une rage contre leurs parents soi-disant parfaits. Ce que j'avais pu encaisser pour moi-même, je n'ai pu supporter l'idée que mes enfants le subissent aussi. Donc j'ai coupé les ponts. Demandez-vous plutôt ce que vous auriez fait à ma place.
Article percutant…. Je les ai longuement avalées… ruminées…recrachées …encore et encore , ces 8 choses à ne pas dire après avoir renié mon géniteur ! Comme si cela était facile de prendre ce chemin ? Pourtant je l’ai décidé en moins de cinq minutes … 21 ans plus tard , je ne regrette rien ! Sur le moment on souffre.. on se remet en question.. et si ? … mais non ! On a beau faire des listes , donner ou enlever des points …penser à hier , à l’après, au présent…. Inutile de se torturer encore et encore… Penser positivement…. Ce qui m’a aidé ? N’écouter personne…juste d’une oreille… marre de devoir se justifier du pourquoi ou du comment… Répondre poliment que chaque famille ne se gargarise pas de ses problèmes, oui , je l’ai fait et nulle envie d’en parler ! Puis j’ai commencé à dire lorsqu’on me posait la question : j’avais une écharde qui me faisait boiter , je l’ai ôté, je ne boîte plus ! En famille le sujet était tabou… et lorsqu’il arrivait au détour d’une phrase … ma réponse est toujours identique… inutile de partir dans cette direction si vous voulez profiter de ma présence ! Le seul regret est de ne pas avoir fait la démarche de changer mon nom de naissance , fort heureusement j’utilise mon nom d’épouse…
Ce sont le plus souvent les grand'mères qui souffrent de l'éloignement des enfants adultes, coupage de pont ou simple éloignement. Les mères sont comme ça. L'ennui c'est que de nos jours où il y a de petites fratries ou des enfants uniques, la mère ( parfois aussi seule, divorcée;.) focalise tout sur un ou deux enfants, alors c'est le drame quand il part. Il part loin, souvent, pour des raisons professionnelles et la mère s'accroche et fait tout ( et n'importe quoi) pour réunir la famille. Même des choses irrationnelles ! Ces mêmes raisons poussent hélas à des transgressions de type incestuel de la part des mères ( génération baby boom-mai 68) et leurs enfants adultes ( ma génération) veulent épargner ça à leurs propres enfants. On entend des trucs hallucinants, comme Gisèle Halimi qui assure dans son livre "Histoire d'une passion"qu'elle a aimé et choyé ses petits enfants tout en décrivant quelques pages plus loin des pratiques vraiment inquiétantes.... avec les nouvelles mentalités on ne sait plus où est la frontière entre amour et perversion( avec certains psys non plus, d'ailleurs). Un enfant n'est pas un conjoint !Chez nous j'étais la seule de ma fratrie à me tirer, me marier et avoir des enfants, et j'élève mes enfants avec d'autres principes, d'autres convictions que ceux de mes parents qui, si je n'avais pas coupé les ponts enceinte, auraient tout fait pour me contrer et dresser mes gosses contre moi.( soi disant pour les "libérer") L'évènement déclencheur a été qu'ils ont essayé de m'impliquer moyennant argent dans l'affaire de pédophilie de leur copain. je n'ai pas voulu et me suis distanciée. Sans aller jusque là, j'observe que les mères et les grand'mères modernes sont si envahissantes qu'on a envie de couper les ponts pour pouvoir respirer un peu. "l'amouuuur" n'excuse pas tout !!!
Bonjour , la douleur du parent on en parle ? La souffrance au quotient , l’enfant qui met en concurrence la mère et là grand mère maternelle ? La honte ressenti comme si on était des maltraitant , alors que l’ont a fait du mieux que l’ont pouvait avec ceux que l’ont avait . Ça m’a détruite.
Bonjour, Merci pour cet article qui est criant de vérités !! J'ai coupé les ponts avec ma mère il y a 5 ans maintenant avec essai de reprise du dialogue, mes à mes conditions cette fois, mais malheureusement aucune remise en question de sa part (et oui tout est de ma faute selon elle). Double peine, double souffrance après cette ultime interaction (par message ...) pour moi. Je ne regrette rien puisque je me sens libérée du poids de son emprise. Les seules fois où elle me contacte (par téléphone cette fois ...), c'est pour m'annoncer totalement effondrée, un décès dans la famille (le chantage affectif faisant éternellement partie de son mode de fonctionnement). La pire souffrance c'est que la fratrie m'a tournée le dos avec beaucoup de violence ... Et oui ma décision dérange ... Comme on dit, on ne choisit pas sa "famille" mais on est condamné à la subir éternellement ...
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