Diminuer ses inquiétudes
On estime que 21% des personnes souffriront d'anxiété au cours de leur vie. Apprenons dès maintenant à diminuer nos angoisses !
Rick Hansen, neuropsychologue, explique dans son livre Le Pouvoir des Petits Riens à quel point nous avons tendance à surestimer les menaces environnantes, car le prix d'une peur injustifiée est moins grand que celui d'un manque de préparation à la menace.
Il explique qu'être toujours en alerte a un coût, et que nous nous sentons bien moins en sécurité que ce que nous sommes en réalité. L'anxiété et le stress que nous nous infligeons impactent violemment notre vie, alors qu'un sentiment de calme et de confiance devrait être plus en accord avec la réalité de notre environnement.
Quels sont les effets d'une angoisse disproportionnée ?
Il est difficile de prendre du recul sur notre situation, et lorsque nous sommes angoissé(e)s, nous ne voyons que les effets négatifs de cette situation. Nous ruminons le passé en réfléchissant à ce que nous aurions pu mieux faire, ne sommes pas à l'aise dans le présent et avons peur de ce que nous réserve le futur. Même quand on sait que cette situation n'est pas normale et nous cause du tort, on a des difficultés à s'en sortir car on ne voit pas comment les choses pourraient aller mieux.
Si les effets physiques de l'anxiété sont connus, peut-être ne savez-vous pas qu'elle a aussi des effets sur notre vie quotidienne, et qu'elle nous tire en arrière :
- Ne pas parvenir à sortir de sa zone de confort, même si l'on n'est pas satisfait(e) de ce que l'on vit
- Ne plus parvenir à se fixer des objectifs, ou ne pas les poursuivre
- Perte ou diminution de certaines qualités : générosité, patience, douceur, tendresse...
- Augmentation de l'agressivité, de l'irritabiliité
- Troubles dus au stress : troubles du sommeil, troubles digestifs, etc.
Non, l'anxiété n'a pas que des effets physiques : elle est un véritable poids qui nous empêche d'atteindre la réalisation de soi. Nous sommes tirés, bloqués par l'angoisse. Et contrairement aux idées reçues, il ne s'agit pas de se complaire dans une situation. L'anxiété peut nous faire vivre de véritables crises, où la peur s'étale sur le passé, sur le présent et le futur, et nous empêche de voir plus loin que ce que nous vivons. Elle nous empêche de nous lancer car il nous semble que, dans notre peur, nous sommes au moins retenus par quelque barrière qui risque de sauter si nous essayons d'aller vers autre chose.
Qu'est-ce que la plasticité cérébrale ?
La plasticité cérébrale est la capacité du cerveau à se structurer et à créer de nouvelles connexions tout au long de la vie. L'auteur explique que la façon dont nous vivons, dont nous pensons ou nous parlons modèle notre cerveau. Subir les peurs nous place dans un état d'anxiété généralisé, car notre cerveau développe les structures neuronales correspondantes. Au contraire, entraîner son cerveau à apprécier l'instant présent le structure vers la sérénité.
La plasticité cérébrable est une opportunité de cultiver notre jardin intérieur, de travailler l'estime de soi et la sécurité afin d'éloigner les sentiments négatifs tels que la peur, la colère ou la critique. En musclant les valeurs positives, on renforce notre bien-être, notre capacité de résilience, mais aussi la lucidité et l'altruisme.
Comment diminuer nos inquiétudes ?
Rick Hansen précise que se sentir en sécurité dans sa vie est ce qui permet de retrouver le calme et la sérénité. En étant en paix, on est plus propices à tester de nouvelles choses, à sortir de notre zone de confort pour atteindre de nouveaux objectifs. On sait que, même si on rate, on pourra toujours réessayer, alors qu'un état d'esprit anxieux avec une angoisse de rater ne nous fait même pas essayer.
Ainsi, lorsque vous sentez que vos inquiétudes vous tirent en arrière, voici quelques techniques que vous pouvez mettre en place pour vous apaiser progressivement. Attention, ces pratiques fondamentales doivent être menées une à la fois.
- Vivez en pleine conscience pour activer le cortex préfrontal gauche, qui freine les humeurs négatives et améliore l'humeur. Pour cela, essayez de ressentir profondément ce que vous éprouvez lorsque vous êtes en sécurité : cette technique de pleine conscience vous permettra ensuite de retrouver facilement le chemin pour retourner vers cette sensation de sécurité.
- Soyez compatissant ! Des études scientifiques ont prouvé que la compassion était un moteur pour renforcer la résilience et éviter la rumination.
- Ne vous sentez pas visé(e) personnellement par tout ce que les autres disent ou font : vous vous éliminerez une grosse dose d'angoisse et de stress en cessant de penser que les autres vous veulent toujours du mal.
- Souvenez-vous d'un moment où vous vous êtes senti fort, invincible, et utilisez cette ressource pour vous aider.
- Faites chaque jour une chose que vous n'aviez jamais faite auparavant : aller seul(e) au cinéma, apprendre à faire une blanquette, etc. Ce sont de petits défis qui vous permettront de voir que oui, vous pouvez le faire ! Vous gagnerez confiance en vous et apprendrez petit à petit à sortir de votre zone de confort.
- Faites une liste mentale de vos ressources personnelles et de celles qui sont disponibles autour de vous pour gérer les menaces de vie (ex : je suis teigneux(se), je suis déterminé(e), j'ai des ami(e)s sur qui je peux compter...).
- Si vous vous sentez très angoissé(e), commencez par respirer profondément, en expirant très lentement.
Par Le Pouvoir des Petits Riens, Rick Hansen nous montre que ces simples activités sont peu de chose, mais que ces petits exercices permettent le changement dans la structure neuronale nous menant sur le chemin vers le bien-être.
Photos : Shutterstock
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