Honte et autocritique : comment naviguer sur ce terrain émotionnel
La honte est une émotion pénible liée à des sentiments d'inadéquation et de dévalorisation. Elle découle souvent de pensées autocritiques et peut être plus intense et plus durable que la gêne.
La honte est une émotion profonde et pénible souvent liée à des sentiments d'inadéquation, d'imperfection ou d'indignité. Cette émotion peut se manifester aussi bien dans un contexte social que solitaire. Contrairement à la simple gêne, la honte est généralement plus profonde et plus persistante. Elle découle souvent de pensées telles que :
- « J'aurais dû mieux gérer cette situation. Qu'est-ce qui ne va pas avec moi ?
- Les gens vont avoir une moins bonne opinion de moi. Je dois être un loser. »
- « Je suis un parent horrible parce que je crie sur mes enfants ».
Brené Brown, chercheuse de renom, définit la honte comme « le sentiment ou l'expérience intensément douloureux de croire que nous sommes imparfaits et donc indignes d'être acceptés et d'appartenir à un groupe ».
Le rôle de l'appartenance sociale
La honte peut fonctionner comme un régulateur social, décourageant les comportements qui vont à l'encontre des normes sociétales, préservant ainsi la cohésion sociale. Les êtres humains ont un désir inné d'appartenir à des groupes pour la sécurité et le partage des ressources, ce qui, historiquement, a été crucial pour la survie. Dans un contexte social, la perte d'estime ou de respect de la part des autres peut entraîner un sentiment de rejet, qui s'appuie sur une peur fondamentale de l'isolement social et de la vulnérabilité.
Même lorsqu'ils sont seuls, les individus peuvent ressentir de la honte, en particulier lorsqu'ils perçoivent que leurs actions pourraient être jugées négativement par les autres. Cela conduit souvent à se juger soi-même, même si l'on peut être plus indulgent envers les autres dans des situations similaires. Par exemple, nous pourrions avoir de l'empathie pour l'erreur d'un ami, en comprenant que tout le monde est faillible.
Le perfectionnisme et son lien avec la honte
Les personnes qui ont des tendances perfectionnistes ou qui sont très critiques à l'égard d'elles-mêmes éprouvent souvent des accès de honte (Brown, 2007). Pour ces personnes, le fait de ne pas atteindre la perfection est perçu comme une menace pour leur acceptation sociale. Par exemple, un parent qui s'efforce d'être parfait peut avoir honte après s'être emporté contre son enfant. De même, un employé qui est publiquement corrigé par son supérieur peut éprouver un sentiment de honte.
La honte s'avère souvent destructrice pour notre bien-être et notre productivité. Contrairement à la culpabilité, qui peut motiver des réponses constructives pour corriger une erreur, la honte ne résulte généralement pas d'un préjudice réel et peut conduire à des doutes sur soi et à des ruminations préjudiciables.
Stratégies d'adaptation efficaces contre la honte et l'autocritique
Voici quelques conseils pour vous aider à gérer et à surmonter les pensées autocritiques :
- Évaluez le préjudice réel : Considérez les incidents dans lesquels vous pourriez vous sentir gêné mais qui n'ont pas causé de préjudice réel, comme un trébuchement dans un espace public. Le fait de reconnaître qu'il n'y a pas eu de victime peut contribuer à atténuer les sentiments de honte.
- Rejetez les évaluations négatives de vous-même : Il est facile de tomber dans la spirale des comparaisons négatives, comme se sentir inférieur parce que quelqu'un d'autre a un meilleur emploi ou une plus belle maison. Concentrez-vous plutôt sur vos propres forces et sur les aspects de votre vie que vous appréciez.
- Pratiquez la pleine conscience : La méditation de pleine conscience peut être un outil efficace pour se débarrasser des pensées négatives persistantes, en aidant à passer d'un état d'esprit autocritique à un état d'esprit plus ouvert à l'acceptation de soi.
- Augmentez votre activité physique : Pratiquer des activités physiques comme la marche, la danse ou l'exercice peut vous aider à vous libérer l'esprit et à vous détacher des pensées négatives.
- Traitez-vous avec gentillesse : Si vous réagissez mal à une situation, par exemple en criant sur un enfant qui se comporte simplement comme un enfant, prenez un moment pour vous excuser et discuter de ses sentiments. Ensuite, offrez-vous la même compréhension et le même pardon que vous offririez à un ami.
- Cherchez du soutien : Si vous vous sentez envahi par un sentiment de honte malgré d'autres stratégies, il peut être très utile de discuter de vos sentiments avec un ami ou un membre de la famille en qui vous avez confiance.
- Aide professionnelle : Si les sentiments de honte persistent et interfèrent avec votre vie quotidienne, envisagez de demander l'aide d'un professionnel. Diverses formes de thérapie peuvent offrir des stratégies efficaces et un soulagement.
La honte est une émotion humaine courante, mais elle peut perturber considérablement la satisfaction de vivre et le fonctionnement quotidien d'une personne. Comprendre les déclencheurs de la honte et employer des stratégies pour gérer son impact peut conduire à une guérison plus rapide et à un état émotionnel plus équilibré.
Les informations publiées sur Psychologue.net ne se substituent en aucun cas à la relation entre le patient et son psychologue. Psychologue.net ne fait l'apologie d'aucun traitement spécifique, produit commercial ou service.
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ
Je trouve cet article très simpliste notamment sur les solutions données. Et la honte est loin d'être associée au perfectionnisme. Il suffit en thérapie de revisiter l'enfance de l'individu pour comprendre ce qui s'est impacté et cristallisé en lui. Nous sommes tous conditionnés par notre enfance, donc la cause à effet est souvent très vite établie. Et les stratégies décrites n'y changeront rien, tant qu'on ne travaille pas à la source...