La bienveillance en thérapie : accepter l'autre tel qu'il est

La bienveillance, un mot qui apparaît régulièrement autour des sujets liés au bien-être. Quelle est la réalité de cette attitude dans la thérapie humaniste ?

8 FÉVR. 2022 · Lecture : min.
La bienveillance en thérapie : accepter l'autre tel qu'il est

Carl Rogers a définit dans les années 50 sa théorie sur l'écoute active, l'approche centrée sur la personne, suite à ses travaux universitaires et son expérience clinique notamment avec ses étudiants américains.

Il parle des "conditions nécessaires et suffisantes d'un changement de personnalité en psychothérapie" (1). Il précise également "ces hypothèses restent valables dans toute situation, qu'elle soit ou non étiquetée psychothérapie".

L'écoute active

Ces conditions sont au nombre de 6 :

  1. Créer un contact entre le thérapeute et le client/Patient (chez Rogers le client est celui qui paie un service et se situe donc dans une relation équilibrée avec son thérapeute contrairement au ( mot ) patient)
  2. Que le client soit dans un état d'incongruence, c'est-à-dire de vulnérabilité.
  3. Que le thérapeute soit dans un état de congruence vis-à-vis de la situation vécue, c'est à dire qu'il ait conscience de son vécu intérieur et en rende compte au client si cela est aidant
  4. Que le thérapeute porte un regard positif inconditionnel envers son client
  5. Que le thérapeute soit en empathie avec son client
  6. Que le thérapeute puisse communiquer ces attitudes à son patient

On s'intéressera ici au regard positif inconditionnel décrit par Rogers. C'est à dire une attitude non jugeante, bienveillante envers son patient/ client.
Attitude que l'on retrouve également dans le champ des relations interpersonnelles, qu'elles soient d'ordre amicales, familiales ou professionnelles :
"La relation thérapeutique apparaît donc comme rehaussant les qualités constructives qui existent souvent de façon fragmentaire au cours de nos autres relations, et accordant la durée à ces mêmes qualités qui tendent au mieux à être momentanées dans la vie courante."
La bienveillance envers l'autre c'est l'accepter tel qu'il ou elle est, dans sa singularité et sa différence, quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse ou ait fait.
C'est lui retourner une image acceptée donc acceptable de lui, qui va encourager l'échange et l'estime de soi, valoriser la personne.
Parfois ce regard bienveillant, on le trouve chez nos proches, nos amis, nos enfants. De manière moins systématique dans le cadre professionnel.

Pourquoi ces différences ?

Si l'on sait que regarder l'autre de manière positive l'aide à accéder à ses ressources, à se développer, trouver son équilibre, devenir lui-même, alors pourquoi ce regard est si peu présent en entreprise du moins dans les relations qui impliquent des relations de pouvoir ?
Comment être un responsable bienveillant ? Comment prévenir le mal-être en entreprise, le burn-out ?
Et si on apprenait à mieux s'écouter, à lâcher-prise avec l'idée idéalisée de soi-même comme un être perfectible ?
Et si on était bienveillant d'abord avec nous-même, et l'autre, là, juste à côté ?
Et si la bienveillance devenait une réalité commune à tous et non un concept parfois trop abstrait ?
 
Cette douceur est aidante, on en a tous besoin. Alors, face au jugement, à la stigmatisation, prenons le risque de la bienveillance.
 
Photos : Shutterstock

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Écrit par

Blandine Milly

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Bibliographie

  • (1) Journal of consulting psychology, Vol. 21, N° 2. 1957. Cet exposé formel a pour titre « Une théorie de la thérapie, de la personnalité et des relations interpersonnelles, développée dans le cadre de la thérapie centrée sur le client , par Carl R. Rogers. Le manuscrit a été rédigé à la demande du Comité de l'association américaine de psychologie pour l'étude du statut et du développement de la psychologie aux Etats-Unis. Il sera publié par Mc Graw-Hill dans l'un des nombreux volumes en préparation par ce comité.

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