Les différents types de somatisations expliqués
La souffrance, quelle qu’en soit la cause “objectivable”, est toujours liée à des blessures d’amour, souvent répétées ; carences et maltraitances précoces, sentiment d’être “inutile”,etc.
« La souffrance, quelle qu'en soit la cause "objectivable", est toujours liée à des blessures d'amour, souvent répétées ; carences et maltraitances précoces, sentiment d'être "inutile", sentiment d'injustice, rupture dans un contexte de dépendance, perte d'un être cher... les événements de vie ne manquent pas pour mettre à mal nos relations objectales et notre narcissisme. »14
Les pathologies associées au « sein du mal dit » selon leur type somatique, conversionnel, fonctionnel, lésionnel, se fixent et s'expriment à travers le corps.
La clinique de la somatisation conversionnelle
Les pathologies somatiques de type conversionnel qui indique le premier stade de la fixation concernent principalement un état indiquant un trouble et un désordre psychique en devenir généralement la somatisation peut se manifester par des eczémas, le psoriasis sur la peau du sujet.
Le sujet s'exprime par le tremblement des membres de son corps, éventuellement il peut être pris par une tétanie, son corps se fige et il ne peut plus bouger. De plus, le sujet en état de crise peut avoir un impact sur son rythme cardiaque qui évolue en tachycardie. D'autres signes assez communs peuvent être la cécité, une surdité, une aphonie, des difficultés de déglutition, une sensation de boule dans la gorge, une rétention urinaire.
« L'hystérie de conversion est une névrose particulière ou la problématique psychique utilise l'innervation somatique, afin de donner une symptomatologie motrice ou sensitive. Nous retiendrons comme exemple trois catégories de somatisations soit respectivement : Paralysies hystériques : monoplégies, hémiplégies, paraplégies et tétraplégies. Contractures hypotoniques : contractures des mains, des doigts, des pieds, du cou soit le torticolis spasmodique. Il faut préciser que les signes neurologiques sont absents.
La clinique du trait hystérisant comporte des manifestations d'ordre aussi bien viscérales que végétatives.
La psychopathologie nous renseigne sur la personnalité́ hystérique à savoir de considérer les traits cliniques les plus importants soit de labilité́ émotionnelle, d'égocentrisme, histrionisme, et théâtralisme, provocation sexuelle et désir de séduire, désir d'imiter, d'agressivité́ , et de frigidité́ .
En conclusion, l'hystérie de conversion se définit précisément comme le refoulement d'une représentation ou fantasme intolérable et aussi la transformation de l'affect qui lui est associé en innervation somatique.
Nous devons rajouter la portée symbolique de la représentation qui possède un contenu sexuel en lien direct avec l'angoisse de castration et du complexe de castration. »15
La clinique de la somatisation fonctionnelle
Le type de somatisation fonctionnelle indique un degré de somatisation plus important avec d'autres troubles somatiques qui peuvent être aigus ou chroniques et toucher tous les appareils : ils peuvent être moteurs, sensoriels, digestifs, respiratoires, cardiaques, urinaires, génitaux, neurologiques.
Les troubles végétatifs peuvent se mettre en place, éventuellement avec des troubles hormonaux, des spasmes gastriques et aussi des angines blanches. Les maladies auto-immunes font partie de l'éventail de la somatisation fonctionnelle. La fibromyalgie fait également partie de ce registre de la somatisation fonctionnelle principalement touchant la gent féminine.
« L'ensemble de ces somatisations affectent fonctionnellement le système végétatif et plus précisément peuvent conduire à̀ des modes réversibles sans aucune décompensation de l'organe cible. Sur un plan psycho pathologique ces nombreux somatisants fonctionnels sont repérés dans les névroses d'angoisse, les névroses phobiques, les névroses traumatiques et hypocondriaques, les états dépressifs et démentiels.
La névrose d'angoisse est revue par les psychanalystes comme étant fortement liée à l'angoisse de séparation en opposition à l'angoisse de castration pour la névrose hystérique.
Dans la névrose phobique, la personnalité́ hypocondriaque sur un plan clinique, est un sujet avec ruminations excessives, des préoccupations exclusives sur son état de santé́.
Le comportement de l'hypocondriaque peut être toxique pour son entourage, l'individu peut même s'approprier un organe douloureux, ainsi, tout le champ relationnel est investi sur son organe malade.
La névrose traumatique est déterminée par l'action d'un trauma psychique qui a lourdement dépassé les mécanismes de défense du sujet. La symptomatologie psychosomatique apparait après un temps de latence et touche sur le schéma corporel les fonctions cardiovasculaires, respiratoires, digestives, cutanées. Nous pouvons citer la somatisation fonctionnelle du blitz qui est post-traumatique. »16
La clinique de la somatisation lésionnelle
Selon Marty et Stora les somatisations lésionnelles sont des somatisations irréversibles en lien avec une personnalité́ à mentalisation de type incertain.
Le psychisme du sujet influe négativement sur le fonctionnement de l'individu. Alexander dit que la répétition d'un scénario de désadaptation peut passer à la transformation d'une somatisation fonctionnelle en lésionnelle.
En médecine psychosomatique lésionnelle nous rencontrerons la rectocolite hémorragique, l'ulcère duodénal, l'hypertension artérielle, l'infarctus du myocarde, les problèmes dermatologiques, l'arthrite rhumatismale, le diabète.
Les pathologies en lien avec les somatisations touchent le tube digestif sont la maladie de Cohn, la rectocolite hémorragique, des ulcérations de l'estomac graves, le cancer de l'estomac qui fait de plus en plus de ravage en milieu hospitalier.
En somme tous les cancers en hématologie, toutes formes de lymphomes en général, dont la maladie de Hodgkin, y trouvent leur place ; tous types d'autres cancers tels que le mélanome.
"La maladie de Cohn et la rectocolite hémorragique sont d'après le Dr M'UZAN en lien avec un comportement autodestructeur connaissant une agressivité́ extrême qu'ils ne peuvent exprimer en psychanalyse les auteurs avancent l'hypothèse d'un surmoi sadique anal trop important.
Le conflit psychosomatique de l'ulcéreux est un conflit entre des tendances actives et passives. Randy rapporte qu'il s'agit néanmoins d'un conflit entre la dépendance et l'indépendance. Ainsi, l'estomac est le lieu du conflit psychogène entre deux tendances opposées sur la sphère de l'oralité́. » 17
Les somatisations lésionnelles de la peau sont le psoriasis, l'eczéma de contact, la séborrhée et l'acné́.
« Souvent le trait d'angoisse réactivé par une situation d'actualité́ , engage le sujet dans toute son histoire affective émotionnelle. Selon Pongy la dérivation d'énergie peut aussi aller vers l'agir, voir lésions de grattage ou d'un ancrage symbolique, avec le psoriasis cervico-facial qui interroge l'affectif, le psoriasis des membres renvoie à̀ des problèmes professionnels et le psoriasis génital renvoie au conflit sexuel. » 18
« Selon Randy le sujet souffrant une personnalité́ polyarthrite rhumatoïde montre des fonctionnements masochistes, timides, scrupuleux, perfectionnistes et inhibés avec des pertes de contrôle.
Les lombalgies sont en lien avec des problématiques d'assise de soi, de l'acte sexuel et de l'affirmation de soi. De nombreux facteurs psychogènes sont déterminants dans les cervicalgies, les dorsalgies et les lombalgies qui parlent de relation entre la douleur et un trouble relationnel en lien avec une agressivité́ non fantasmée, mais corporalisée. » 19 »
Photos : Shutterstock
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