J'ai 18 ans, et mes problèmes me bloquent dans mes études (dans ma vie surtout)
Bonjour,
Je suis un jeune homme de 18 ans, et je n'ai jamais parlé de mes problèmes internes à personne.
C'est la raison pour laquelle je me confie ici anonymement, et pour la première fois à des professionnels.
Je suis désolé s'il y a bcp de choses à dire, j'ai accumulé tout cela depuis mes 12 ans environ.
La problématique en question est que j'ai l'impression de me perdre dans ma vie (santé mentale, études, sexualité, entourage)
Tout d'abord,
Vers 11 ans j'ai découvert que j'étais gay.
Ce n'est qu'un détail, mais ma nature introvertie m'a obligé à garder cette information à l'intérieur de moi, et puis je sentais que ma famille allait très mal réagir par rapport à cela (réaction tristement "normale" dans le cas où ils ont grandi dans la culture de type gay = contre nature/ choix / les fous)
Et une habitude à se renfermer sur soi et à s'isoler s'est forgée progressivement, par reflexe je dirais.
On est donc au niveau du collège, on peut très bien être épanoui sans être ouvertement gay, mais ce n'est pas mon cas.
Le sentiment de vivre sans être soi-même grandit de plus en plus chez moi, tout à l'air de bien aller à l'extérieur mais je continue d'avoir des maux à l'intérieur.
Il vient alors un stress et des prbs quotidiens pendant les cours : fatigue, maux de tête et de ventre, nausées...
Je me suis silencieusement plié à ce quotidien jusqu'à maintenant, cela ressemblait à un enfer vivant, mais j'essayais de m'en sortir tout de même.
Sur le plan scolaire, le collège c'est très bien passé, le lycée également. Et j'avais de bons amis.
Mais en première, la mort de mon père (corona virus) à mes 17 ans a empiré les choses, et m'a encore plus fragilisé.
C'est une épreuve si violente dès le début et éprouvante à long terme, alors que le confinement était franchement la meilleure période de mon adolescence, où j'étais chez moi, libre de cette vie difficile.
C'est à partir de là que j'ai vraiment commencé à "me perdre" , à me sentir de plus en plus vide ou instable émotionnellement.
Vient la fin du lycée et je ne sais pas vraiment quoi faire, je me suis engagé dans un parcours très exigeant (en prépa scientifique à Paris).
A partir de là, je parle alors de la situation actuelle ou j'écris ce message.
Tous ces évènements m'ont abimés et m'ont changés.
Je n'ai plus que ma mère et ma sœur, et je suis très attaché à elles, et j'ai toujours mes amis proches du lycée.
La prépa est très difficile mentalement, alors que je me sens si abimé. Je vis seul à Paris maintenant, je tenais bien jusqu'à fin novembre, avant d'être hospitalisé 1 semaine à cause d'un pneumothorax (pas de rapport avec les problèmes évoqués haha, juste pas de chance je crois).
J'ai donc été absent pendant 1 semaine, et cela m'a totalement coupé du rythme des études.
Au final j'ai l'impression d'être automatiquement désavantagé dans ce cursus, avec tous ces problèmes, ma situation familiale, et ma santé physique/mentale.
On peut dire que j'ai bien survécu et que tout cela m'a forgé, mais ce n'est plus l'enjeu, j'ai l'impression que la prépa va me terminer après toutes ces épreuves.
Pourtant, je veux rester et progresser, mais je n'arrive plus à me mettre au travail, tous ces états sont propice à la procrastination, et des conséquences s'ajoutent encore.
Je survis au jour le jour pour mes devoirs, khôlles et DS, et je commence à m'absenter de plus en plus.
L'échec commence à se rapprocher, je ne parviens pas à changer mon état d'esprit pour bien travailler tous les jours.
C'est d'autant plus difficile quand je réalise qu'il n'y a que moi dans ce combat depuis toutes ces années, personne n'est au courant.
Je commence à devenir un mauvais élève sans en rendre la raison publique.
Si l'on revient sur ma sexualité, je songe à faire mon coming out à ma mère une fois que je serai indépendant et diplômé.
C'est pourquoi j'ai l'impression que certes, tout finira par s'arranger à long terme et que je suis dans le processus, mais il y a actuellement un risque que je perde tout (échec etudes, ou je craque face à cette vie).
Enfin, j'hésite à en parler à mon amie la plus chère, du collège, du lycée et en passant par la mort de mon père, elle m'a toujours soutenu, et elle le fera toujours. Mais elle est dans une autre prépa à Paris, et j'ai peur que je vienne tout d'un coup l'envahir avec mes problèmes. J'aime mon entourage, ils sont prêts à être à l'écoute, mais le problème est que j'ai toujours fait en sorte d'avoir cette barrière avec mes maux internes..
Voilà, cela fait beaucoup d'éléments. Je n'arrive vraiment plus à cerner ma situation, même si la prépa m'a surtout appris à faire des prises de conscience..